J'avoue que depuis la rentrée, je suis très peu venue à Médiapart. Non pas que je sois fâchée, déçue ou quoi que ce soit. Non c'est juste ma vie électronique que j'ai mis entre parenthèse. Encore que ce soit assez inexacte. Je suis restée présente sur mes réseaux sociaux. Mais je me suis laissée distancée sur l'information. Je suis également une abonnée d'arrêt sur images. Même punition.
La semaine dernière ou celle d'avant, ils ont fait une émission sur le drame d'Echirolle. Je ne savais même pas qu'il s'était passé quelque chose à Echirolle. Je me suis demandée si au final j'habitais la même planète. Et ma conclusion est que malheureusement oui. On peut se détourner de la folie de ce monde. Ça ne l'empêche pas de tourner, encore et toujours. Il se fiche de l'intérêt qu'on lui porte.
Et voilà que je découvre ici une vague de fermeture de blogs. Combien de blogs ai-je moi-même abandonné ? Combien de forums ai-je moi-même déserté ? Et pour quelles raisons ?
Je ne peux pas dire que j'ai déjà abandonné celui-là, du coup mon bilan est de deux sur le carreau. Mon tout premier, celui que j'ai ouvert lorsque je suis partie à la Réunion. Et l'autre, mon édition d'ici, qui sans la participation d'autres auteurs n'a aucun sens (au passage si quelqu'un peut m'expliquer comment on supprime une édition ...). Mon blog avait pour objectif de tenir ma famille informée de ma vie dans l'hémisphère Sud, ce qui se fait plus aisément et avec moins de boulot via les réseaux sociaux. D'où mon intérêt décroissant à alimenter un blog avec très peu de lecteurs. Ne parlons pas des commentaires : un véritable désert ;-)
Pour les forums c'est plus compliqué. J'en ai abandonné trois dans lesquels j'étais très active au départ. Et toujours pour les même raisons : l'impossibilité à un moment donné de discuter sans que le fil de discussion ne soit pourri par un ou plusieurs trolls. Ça finit toujours comme ça un forum. Même avec la meilleure volonté du monde. Avec mes préférés : ceux qui vous prêtent leur propres turpitudes, et qui viennent vous les reprocher.
J'ai lu sur un autre blog une réflexion sur le totalitarisme du groupe. C'est réellement le sentiment que j'ai au bout d'un moment lorsque je fréquente un forum. Au départ, il y a la découverte. Puis vous vous constituez un groupe de potes, et d'autres groupes sont constitués. Ils cohabitent plus ou moins bien, pratiquent le private joke qui énerve tant les nouveaux. Et puis à un moment ça dérape. On s'en prend au modérateur qui ne modère pas assez. Ou qui a trop modéré. Ou pas comme il faut. Certains ne peuvent plus ouvrir la bouche sans se prendre une volée de bois vert. Des fois tu te dis qu'ils l'ont bien cherché. Des fois tu te dis que c'est exagéré. Mais le résultat final est toujours le même : il n'y a plus de débat possible que dans un bruit de fond pénible d'invectives et de réglements de compte permanent. Et pouf Annie s'en va voir ailleurs si l'herbe est plus verte ... Elle l'est rarement !
Là je reviens de ma parenthèse électronique et j'ai l'impression d'arriver après la bataille. Les commentaires de nos blogs - et pourtant qu'est-ce qu'on est content quand on en a - souffrent des mêmes maux que fils de discussion des forums. Et comme personne n'a vraiment vocation de devenir un punching ball, je peux comprendre la lassitude, voire la colère de ceux qui finissent par abandonner. C'est quand on s'implique beaucoup qu'on est le plus meurtri. Ici, je suis intermittente. Je n'écris pas régulièrement. C'est un espace que j'occupe quand ça vient. Du coup, il est plus facile de se détacher.
Il m'est quand même arrivé de virer un de mes articles que je trouvais inadapté (plus pour un blog perso) où le seul commentaire était incompréhensible et n'avait rien à voir avec la choucroute. J'adore les gens qui viennent vous parler avec leur sous-entendus que vous n'entendez pas du tout, mais qui ne s'imaginent pas un instant que ça puisse être possible. Quoique. Il y a aussi des pros de l'ellipse. Enfin voilà. Tout ça pour dire que mon nouvel atterissage sur Médiapart s'est fait dans quelques turbulences. Mais j'espère que le Club continuera à produire les quelques pépites qui font mon régal ... et ceux de bien d'autres j'espère :-)