Passer ses vacances d’été austral dans l’hémisphère nord peut paraître paradoxal aux amateurs de chaleur et de cocotiers, mais la famille est là où elle est et faire la fête avec elle vaut bien de se les peler un peu. Et ça reste des vacances, avec ce temps qui s’écoule si différemment : un doux moment de ralentissement qui fait tellement de bien. Prendre le temps... voilà ce que sont les vacances. Trainer dans les allées d’une librairie — ça je le fait aussi de temps à autre hors vacances - mais surtout, se jeter sur l’achat du jour et ne plus le lâcher, jusqu’à ce qu’il soit fini.
Et c’est là ma première rencontre. Cela vous est-il déjà arrivé, que déambulant dans les allées d’une librairie, un livre attire irrésistiblement votre œil ? Une sorte d’aimant vous conduit jusqu’à lui. Vous le prenez, lisez la quatrième de couve et compulsivement, vous repartez avec, en vous disant « celui-là, il est pour moi ». Vous n’avez pas lu le premier chapitre que déjà une sorte de lien s’est créé : l’envie de s’y perdre et le sentiment confus que cette envie va être comblée. Cette fois-là c’était un phare. Moi j’adore les phares. Ne me demandez pas pourquoi. Je ne suis pas du bord de mer, je suis plutôt une citadine avec un goût prononcé pour tout ce qui n’est pas la ville : les forêts, les coins perdus au milieu de nulle part font mon régal dès que je peux. Mais j’ai indubitablement une fascination pour les phares. Et la couverture de ce livre-là, c’était un sacrément beau phare, entouré comme il se doit d’une eau tumultueuse.
C’est stupide hein, de se laisser attraper ainsi par une couverture de livre de poche. Un phare, un pauvre résumé, et me voici embarquée dans « Une vie entre deux Océans » de M. L. Stedman. Je ne peux pas m’empêcher d’ailleurs de mettre une majuscule à Océan. Un Océan c’est forcément grand, il ne peut pas se contenter d’un petit « o ». Dès les premières pages, j’ai été conquise, et je me suis laissée embarquée dans l’histoire de cette vie - celle de Tom Shebourne - sans résister. J’ai aimé l’écriture, j’ai aimé le message, j’ai tout aimé de ce livre, et j’ai voulu le partager. Je l’ai refilé à ma sœur qui a trouvé que c’était « lent ». Quand vous avez aimé aussi inconditionnellement un livre, vous ne vous attendez pas à un jugement si lapidaire. Alors je suis allée voir ce qu’en avaient pensé d’autres. Je l’ai lu plusieurs fois dans les critiques de lecteurs des « longueurs », et aussi de « l’eau de rose ». Autant vous dire que les longueurs s’il y en a, je ne les ai pas vues. C’est un livre qui m’a tout de suite attrapée. Et l’eau de rose, là je dois dire j’y ai surtout vu de l’amour tout court et des choix difficiles. Qu’est-ce qui est juste ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ? Ce livre décrit un véritable combat entre le cœur et la raison et s’il montre bien une chose, c’est que rien n’est simple. Si juger est facile, comprendre est bien plus compliqué et pardonner est la marche ultime. Il y a dans ce livre au-delà de la notion d’amour absolu, une notion de pardon, qui a l’époque des blockbusters vengeurs bourrés de testostérones fait rudement du bien. Alors certains trouveront ça peut-être mièvre. Moi je trouve ça rafraichissant. Tom Shebourne, au nom de l’amour prend tous les risques. Au passage, moi qui m’exaspère souvent des références religieuses dans nos films modernes, notamment Américains, leur présence dans ce livre ne m’a pas incommodée au contraire. Raccord avec l’histoire de gens d’une autre époque, avec d’autres valeurs — l’histoire se déroule au début du XXe siècle. Quand je vous dis que j’ai tout aimé. Mais cette rencontre reste une histoire personnelle. C'est entre le phare et moi. Entre ces personnages attachants, si forts et si fragiles. Et un auteur qui pour une fois, est une femme. Je ne regrette qu'une seule chose, c'est de ne pas l'avoir lu dans sa version originale. Peut-être un jour, me ferais-je ce plaisir...
Quant à la deuxième rencontre, elle est de celle qui vous tombe dessus à n'importe quel moment. Vous êtes avec quelqu'un, et ce quelqu'un vous dit "tu connais untel ? Va voir ses vidéos sur Youtube". Là il a fallu chercher un peu, parce que mon beauf ne se souvenait plus de leur nom exact. Mais avec un bon moteur de recherche, on est tombé dessus. Ça s'appelle "Playing for Change" et là aussi, ça a matché aussitôt.
Des musiciens à travers le monde jouent ensembles de chez eux grâce à la connectivité. Ils ont tous des casques sur les oreilles pour s'entendre et ça donne des moments magiques.
Si vous voulez y jeter un oeil, en voici un exemple : https://youtu.be/JEp7QrOBxyQ
Mais attention, si vous commencez, vous aurez peut-être du mal à arrêter.
Sur ce excellente année 2016 à tous.