Annie 974 (avatar)

Annie 974

Abonné·e de Mediapart

41 Billets

2 Éditions

Billet de blog 17 décembre 2013

Annie 974 (avatar)

Annie 974

Abonné·e de Mediapart

La bombe à retardement du désespoir !

Annie 974 (avatar)

Annie 974

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Chers gouvernants,

Je travaille dans une université, une de celle que vous voulez détruire. Vous proclamerez bien haut le contraire, mais qui croyez-vous tromper encore aujourd'hui ? La LRU vous deviez l'abolir. C'est une mauvaise loi qui conduit beaucoup d'universités au bord du gouffre. Qu'il vous est facile de décréter une mauvaise gestion quand de votre coté vous ne savez que faire et amplifier de mauvaises réformes. Car cette réforme, comme bien d'autres, vous l'avez faite sans nous, ceux qui la subissent. Et vous avez le culot aujourd'hui de nous demander d'assumer vos choix ? Quelle filière va-t-on fermer ? Quel contractuel va-t-on virer ? Que ou qui doit-on sacrifier au nom de la soi-disant crise ? Ne nous demandez pas de faire ces choix quand c'est vous qui êtes défaillants. Incapables de trouver des recettes autre que l'impôt. Incapable de prendre le parti de l'humanité. Restrictions. Restrictions. Restrictions. C'est tout ce que vous savez dire. Du moment que vous n'êtes pas touché. Du moment que votre petite oligarchie est bien à l'abri. Du moment que vous pouvez continuer à jouir de votre belle petite vie confortable.

Notre milieu professionnel est en train de devenir un enfer : on augmente les missions et on baisse les moyens financiers et humains. Et vous pensez quoi ? Qu'on va se tuer à la tâche ? Mais vous rêvez ! Vous savez ce que vous êtes en train de faire ? Vous êtes en train de faire quelque chose d'extraordinaire. Quelque chose que je croyais mort et enterré. Vous créez du lien ! Parce qu'on n'en peut plus d'être toujours montré du doigt. Avec vous c'est jamais assez. On n'en fait jamais assez. Pas assez productifs, pas assez ci, pas assez ça. bref, on est de vrais mauvais. Et ça commence vraiment, mais alors vraiment à nous insupporter. Notre mission ? Juste impossible. Vous nous avez mis dans une mouise noire. Et vous pouvez vous croire autorisé à nous tancer. Plus grand monde ne vous écoutera désormais. Et on discute de plus en plus. Entre nous. Entre malmenés. Vous vouliez soit-disant améliorer les choses ? Mais sans nous. Parce que pour nous ça ne s'améliore pas. C'est de pire en pire.

Et vous pouvez rigoler du peu de manifestants lors des mouvements nationaux. Vous pouvez même chipoter sur les chiffres. Allez-y. Ne vous génez pas. Amusez-vous tant qu'il est encore temps. Car le lien que vous avez créé, le lien qui se tisse entre ceux qui souffrent grandit. Et celui-là, il est non quantifiable. Vous pouvez même nier son existence. Le fait est qu'il y a beaucoup de mécontents et que vous serez à jamais incapables de les dénombrer. C'est votre oeuvre. En déniant à la rue le droit d'être entendue sous le prétexte que "c'est pas la rue qui gouverne", en ignorant cette expression, vous en avez créé une bien plus sournoise, la colère sourde, qui se rentre et qui un jour claquera sans crier gare. Et ce n'est pas une loi qu'on demandera de jeter à la poubelle à ce moment-là, c'est vous, et le système qui vous a mis au pouvoir avec.

Et on ne pourra jamais assez vous remercier, de nous avoir fait la brillante démonstration que vous êtes incapables d'invention, d'innovation, ou simplement d'humanité. Vous n'êtes qu'au service de vous même, la petite oligargie dominante. Vous êtes définitivement consanguins et interchangeables. Moi qui ait voté contre Sarkozy en 2012, je me demande bien pourquoi aujourd'hui. Je militerai désormais pour l'abstention. Personne n'aura ma voix en 2017. Même si le FN est en bonne position. Je veux la fin de la Vème. Qu'elle chute et sombre, je m'en fiche. Mon avenir n'est pas rose de toute manière.

Et quand la colère éclatera - ça finira bien par arriver un jour, que ce soit dans quelques mois ou dans quelques années, quand la révolte sera en marche et que plus rien ne pourra être arrêté, rappelez vous chaque personne que vous aurez malmené via vos réformes et méprisé. Essayez de les compter. Ça vous en fera du monde. Et ce monde là vous chassera en puisant dans votre plus "belle" création : le désespoir ! Car il n'y a plus rien à espérer de vous. Plus rien. Définitivement.

Et moi malgré tout, je rêve d'un monde meilleurs.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.