Je voulais aller voter à pieds. Mon bureau de vote est une école à 20mn de chez moi. Depuis qu'on était levé (lui et moi), c'était le déluge. J'ai attendu que ça se calme, et à midi j'ai abdiqué. J'ai pris ma voiture. J'ai ronchonné à la vue du manque de place pour se garer. J'en ai trouvé une pas trop loin quand même. J'ai pris mon joli parapluie et je suis descendue de voiture dans l'air frais. Le bureau de vote se trouve dans une cours en bas d'un grand escalier, et dans cet escalier couvert, je croise un couple de mon club de randonnées, avec qui j'ai causé un bon moment ... de la prochaine randonnée. On va se faire Col des Boeufs, Marla, Taibit, Cilaos et on aurait du la faire ce week-end, si on ne l'avait reporté pour cause de ... présidentielles. Tous contents de ne pas y être sous un temps pareil ! Je salue un collègue qui passe. Le monde est petit à La Réunion. La conversation passe sur le vote. Madame a encore une mission à faire : une procuration dans un autre bureau. "On va te laisser faire ton devoir. A la prochaine". Et je continue ma descente des escaliers. En bas, la cours est gorgée d'eau. Floc, floc, fait le revêtement synthétique sous mes pieds.
J'arrive dans mon bureau : désert. Un bonjour, des sourires. Je donne ma carte d'identité dans ma carte d'électeur. On m'identifie et je peux m'emparer de mon enveloppe bleue. J'ai toujours pris pour habitude de prendre tous les bulletins. Je ne connais pas la logique de rangement. En tout cas, Hollande est tout au bout. Je trouve ça marrant. Allez savoir pourquoi. Je choisi un des deux isoloirs en regardant s'il y a des pieds qui dépassent. Pas de pieds. j'entre. Il y a sur la tablette beaucoup de bulletins. Je ne veux pas regarder. Je ne veux pas savoir. Je compulse les miens pour trouver MON bulletin préféré, et hop plié en deux dans l'enveloppe. Je me suis toujours demandée s'il fallait les plier écriture dedans ou écriture dehors. J'ai choisi écriture dehors. Un dépouilleur a-t-il un avis ? Ensuite, j'ai pris tous les bulletins restant, dont celui de mon ou mes prédécesseurs. J'en ai fait un tas, que j'ai mis écriture dessous, le tout bien rangé sur le coté droit, puisque je suis droitière. Je me suis demandée, si je n'étais pas un peu contaminée par la série Monk.
Et je suis sortie. C'est marrant, c'est toujours à ce moment là que je cafouille. Je ne sais jamais à qui je dois donner mes papiers. Je les ai donné au Monsieur devant l'urne et j'ai voulu tout de suite poser mon bulletin dans la fente. Mais comme il avait déjà appuyé, il m'a dit de patienter, en attendant qu'on me trouve à coté. Dès qu'ils ont trouvé mon nom, il m'a dit "vous pouvez y aller", et j'avoue un leger tremblement de la main. Première fois de ma vie que je vote avec émotion. Mazette. "A voté". "Signez-là s'il vous plait". Je signe. "Bonne journée". Et je retourne sous la pluie dans la cours. Même pas pensé à regarder l'urne transparente. Façon, il n'y a jamais grand chose dedans. Ce bureau, je l'ai toujours vu vide. Jamais fait la queue depuis que j'y suis.
Et voilà. retour à la maison. Monsieur devant l'ordi. C'est l'heure manger. Repas préparé en vitesse. Monsieur doit se rendre dans le sud où il est encore inscrit dans la ville de son enfance. Un aller-retour par la route des Tamarins. Il est parti après manger, pendant une acalmie. A 16h30 il était déjà revenu. Je ne l'attendais pas si tôt ! Quelle motivation :-)
Voilà. Nous avons tous deux accomplis notre devoir de citoyen. Il n'y a plus qu'à attendre. Jusque 22h, parce qu'à La Réunion, nous avons deux heures d'avance sur la Métropole. Ça va être long !