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C'est via un tweet de Libération que j'ai pris connaissance des paroles du chef de l'État.
La lecture du - court - article est édifiante, les affaires Redouane et Caniço étant en cours d'enquête, on écarte ces morts là en attendant une décision de justice.
Alors déjà que les choses soit bien claires : que quiconque puisse se prendre une grenade lacrymogène en plein visage à un quatrième étage - QUATRIÈME ! - est un pur scandale en soit ! Il n'y a même pas à tergiverser. Il est totalement anormal de se prendre une lacrymo dans la figure quand on est chez soit au quatrième. Un État digne de ce nom devrait être rouge de honte que ses forces de l'ordre aient réussi cet exploit. Pas le notre, qui préfère minimiser les choses.
D'autre part, Zineb Redouane ne serait pas morte sur une table d'opération, si elle n'avait pas du être opérée à cause d'une grenade prise dans la figure. Point final. Elle était chez elle au quatrième. Elle a dit avoir été visé, ce qui fait de ce tir un tir criminel, car Zineb Redouane n'était une menace pour personne.
Pour ce qui est de Steve Maia Caniço, pareil, dans un État qui se comporterait normalement vis à vis de ses citoyens, c'est l'effroi et la volonté que toute la vérité soit faite qui aurait du primer. À la place, nous n'avons eu que mépris et tergiversations.
Alors même que la situation s'était déjà présentée deux années auparavant, alors même que gérée différemment, le bilan a lui aussi été très différent, on hésite encore sur les conclusions et on attend la justice. Combien de personnes à l'eau et combien de morts dans les deux cas ? La comparaison devrait suffire pour se faire une idée. On préfère à la place gloser sur l'alcoolisation des victimes, et mettre en doute un mouvement de panique. Quand on suffoque dans un nuage de gaz et qu'on ne voit plus rien, certes, pourquoi paniquer ?
Que dire du nombre de grenades tirées ? D'une grande normalité selon l'État qui trouve ça tout à fait proportionné. Nous divergeons donc sévèrement sur la notion de proportionnalité. Mais reconnaitre la disproportion, serait reconnaitre qu'il s'est passé quelque chose d'anormal. Et ça en Macronie, c'est inenvisageable.
Dans leur monde à eux, on réserve son indignation plutôt à des murs, des portes et des vitrines. On a bien compris, du côté des riens, que le sort d'une vieille dame ou d'un teufeur, ça ne compte pas des masses.
Qu'un rien ça peut s'éborgner, ça peut avoir le cerveau endommagé, perdre un pied, une main, ce n'est pas grave. Ils sont forcément coupables de ce qu'il leur arrive et en premier lieu, ils n'avaient qu'à pas être là. Il y aura, de toute manière, bien d'autres riens pour remplacer ceux qui ont été abimés.
Alors au nom de tous les riens, puis-je me permettre d'informer ceux qui en douteraient que dans le monde qui est le notre, un mort, un œil crevé, ça ne se répare pas.