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Billet de blog 9 février 2011

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Tu feras quoi, quand tu seras vieux?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Tu feras quoi, quand tu seras vieux ?

«Tu feras quoi, quand tu seras grand ?» On a tous entendu cette phrase rituelle, ou on a posé soit même la question à un enfant. Mais vous êtes vous posé la question «Tu feras quoi quand tu seras vieux ?» ou pire, l’avez-vous posé à vos parents, vos grands-parents ?

Pas facile, hein ?... C’est nettement moins ludique qu’à un enfant… Quasi indécent.

Et pourtant c’est la vie ! On est enfant, adulte, puis vieux, c’est inexorable. On n’a pas encore trouvé autre chose, donc, il faut faire avec !

Il existe des sociétés où la question ne se pose pas. On vit de la naissance à la mort en groupes, en clans, en tribus, toutes générations confondues, dans un même lieu. Mais la densification urbaine se développant, au détriment du rural, partout dans le monde, ce modèle tant à disparaître.

Les lieux de vie se faisant de plus en plus exigus, on ne sait plus où l’on va caser mémé… Plus de cave, plus de grenier et pas souvent de chambres d’amis.

Plus personne à la maison, le travail industriel ou tertiaire ayant remplacé les travaux des champs, on est tous occupé à l’extérieur du foyer et parfois loin. L’égalité de traitement ayant touché les deux sexes, difficile de laisser pépé tout seul, toute la journée.

Au XVIIIéme siècle, en Europe, on était vieux et quasi mourant à la cinquantaine, le problème était vite réglé. De nos jours, le sanitaire aidant, on multiplie les centenaires, ça en fait du temps et des vieux.

Heureusement, le temps de la retraite ne sonne plus le glas. Enfin, pour certains. Ceux qui ont eu les moyens de ne pas avoir eu un boulot qui laisse le corps en miettes. Ceux qui ont les moyens financiers suffisants pour s’assurer une troisième mi-temps radieuse. Pour ces bienheureux, la question de la dépendance ne se posera qu’au quatrième âge. Mais quoi qu’ils fassent, elle se posera, cette satanée question.

Pour ceux qui ont la chance d’avoir été doté d’un bon capital génétique, ils peuvent espérer vivre jusqu’à la fin, valide et en bonne santé chez eux. C’est l’idéal, surtout si ils sont propriétaire de leur logement avec un petit jardin. En location, seul, dans une chambre de bonne au sixième, sans ascenseur, c’est déjà plus problématique. Si votre maigre pension retraite, vous oblige à fréquenter les échoppes de la charité ou pire faire les poubelles, ça devient carrément dramatique, pour ne pas dire sordide.

Tout le monde ne s’appelle pas Mme Bettencourt…

Les joyeux croisiéristes, camping caristes et touristes du 3ème âge sont nombreux mais, les vieux pauvres sont légions et en expansion. Voir les statistiques des ONG de la faim. Le montant des retraites fondant comme peau de chagrin et les vieux devenant majoritaire, face à la baisse démographique. On va devoir, tous, regarder le problème en face. Même si l’idée n’est pas toujours glamour.

Soit, il y des maisons de retraite. Personnellement vous avez envie d’y aller ? Vous avez envie, de gaîté de cœur, qu’on vous infantilise, vous humilie (même gentiment). Vous avez envie d’être dépendant ? Et à 2000, voir 3000€ / mois, la dépendance n’est pas à la portée de tous. Si vous avez des enfants, des petits-enfants auront-ils les moyens de suppléer à votre maigre retraite ? Avez-vous ce désir ? Si vous êtes atteint de la maladie d’Alzheimer vous oublierez… Mais nous serons nombreux à être atteint de cruelle lucidité.

Et si… On faisait un effort d’imagination. A tout âge de la vie, pour nous-même, nos parents, nos grands-parents, nos vieux copains.

A temps nouveaux, nouveaux problèmes, mais aussi, peut-être nouvelles solutions…

Je fais partie d’un groupe de réflexions et de propositions, qui s’adresse à la société civile et citoyenne, aux élus, aux décideurs institutionnels.

Nous avons réfléchi à des solutions d’habitat individuel locatif et économique, dans une structure commune autogérée. Un lieu de vie et d’animation, d’échanges, de réflexion, au cœur de la cité. Avec une idée de vieillesse joyeuse, solidaire, écolo, ouverte à l’intergénérationnel, à la culture, à la citoyenneté, à la vie, quoi !

Et là bas, dans le sud de la France, on a trouvé une petite ville, qui fait l’effort remarquable d’y réfléchir avec nous, quelle chance !

En attendant, si vous habitez dans le sud, nous organisons le 24 mars 2011 à 18h, à la salle polyvalente de St André de Sangonis, dans l’Hérault, la première assemblée générale de l’Association ‘’Les coquelicots’’

L’occasion d’échanger sur cette idée naissante.

Cette association a mis en route fin 2010 un projet d’habitat pour bien vieillir dans la solidarité. Une alternative à la maison de retraite. Proposer aux personnes de 60ans et plus, un lieu et un mode de vie permettant d’être autonome sans être isolé, de développer l’entraide et d’être intégré dans la vie de la commune.

Si l’idée vous intéresse, vous pouvez aussi échanger sur ce blog.

Aujourd'hui, un article intéressant sur la maltraitance financière des personnes âgées. C'est peut-être plus sécurisant, quand on est entouré de copains...

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/02/08/01016-20110208ARTFIG00798-les-personnes-agees-victimes-demaltraitance-financiere.php

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