Oui, vous ! Non, ne vous retournez pas… C’est à vous que je parle, oui, vous, là !
Vous, qui avez la plume si alerte pour rédiger, poétiser, retranscrire, commenter, informer, vous lamenter ou vociférer aussi parfois…
Vous avez un pouvoir.
Vous avez probablement l’insigne privilège d’avoir reçu un minimum d’éducation, vous avez l’énorme chance d’avoir accès à la Culture, à différents média. Vous savez lire et écrire. Vous savez vous exprimer. Mesurez-vous votre chance ?
Si vous êtes ici, vous avez forcément un ordinateur dont vous jouissez, à votre domicile, votre boulot ou éventuellement d’un « cyber lieu ». Et ça aussi c’est du bol !
En plus, si vous êtes ici, vous avez forcément un minimum de temps…
Quand je vois comment mon propre emploi du temps s’est réduit à lire Médiapart, son journal, son club. (Non, rien de rien, non, je ne regrette rien !)
Allez, les retraités, levez-vous (si vous le pouvez encore), je vous ai reconnus. Vous êtes ici en masse, comme dans les associations, les partis politique ou syndicats les plus divers (auxquelles je participe aussi) et où l’on a bien du mal à recruter du sang jeune et neuf, (j’y reviendrais un de ces jours…)
Et les chômeurs, je vous ai aussi vu, à travers les lignes. Vous aussi, vous avez du temps, j’espère qu’il ne vous angoisse pas et que vous en jouissez pleinement, faut bien des compensassions…
Vous les travailleurs, je ne sais pas comment vous faites, je vous admire très sincèrement. Surtout ceux qui ont en plus, des mômes…
Donc, VOUS, qui souvent vous répandez en vaines jérémiades, en pestant sur votre « non-pouvoir » à changer les choses, oui VOUS ! Vous avez un pouvoir.
Vous qui pestez, assis sur votre cul, bien au chaud devant votre clavier, contre toutes les injustices de la terre, contre les saletés de nos zélées zélites qui piquent dans la caisse, contre les discours et les faits (et méfaits) de ceux qui nous gouvernent ou voudraient bien nous gouverner.
Vous avez un pouvoir et vous ne vous en servez pas.
Vous, qui à longueur de commentaire avouez votre impuissance ou découragez les autres, par des « de toute façon ça sert à rien » ou des « rien ne changera » « on peut rien y faire »...
Puis, il y a aussi les « onaka » qui attendent un leader pour recevoir un ordre de mobilisation pour aller manifester dans la rue (mais en étant sûr qu’il y aura masse, hein ? Parce que sinon… C’est pas la peine.), pour former un groupe, vider leur compte en banque ou changer de crémerie, signer une pétition, faire grève, donner des sous pour aider ceux qu’ont faim, froid, qui sont malades (surtout les petits nenfants), allez voter…
J’en passe et des meilleures… Vous avez pourtant un pouvoir. Un pouvoir individuel.
Le pouvoir d’écrire !
Vous avez le pouvoir d’écrire à : ceux qui détiennent le pouvoir politique actuellement (président, députés, sénateurs, conseillers généraux et régionaux, maires…), à ceux qui voudraient bien le pouvoir, qui le guignent (futur président, députés, sénateurs, conseillers généraux et régionaux, maires…) Aux « conseillers » en tout genre, ceux qui avalisent n’importe quoi…
Vous avez le pouvoir d’écrire à la justice et aux forces de l’ordre, aux impôts, à popôle emploi (à leurs directeurs, leurs contrôleurs). Aux dirigeants du Medef, du CAC40…
Mais vous avez aussi le pouvoir d’écrire à votre famille (même à ceux que vous ne voyez plus, surtout à ceux là…) votre beau-frère facho ou votre cousine raciste ; vos amis (même à ceux que vous ne voyez plus, surtout à ceux là…) ; vos voisins, surtout celui qui hurle sans cesse contre les jeunes ; vos collègues de boulot, surtout la comptable qui roumègue sans cesse ; vos syndicats (même si vous ne vous êtes jamais inscrit), surtout aux leaders qui retournent leurs vestes ; vos commerçants, de la boulangère réac au gérant de grande surface arnaqueur. Y’en a du monde ! Et tout ce monde là attend vos votes, votent eux même ou pas… Et dans tout ce monde là, y’en a bien 2 ou 3 que vous aurez convaincu et qui vont peut-être écrire à leur tour. On peut rêver…
Vous pouvez aussi aller poster sur certains blogs (institutionnels ou privés), surtout ceux des bien réac… Chez les bienveillants on peut faire passer l’info. Et il y a matière sur la toile. Beaucoup de politiques y ont leur feuille de propagande. Bon, je sais y’en a plein qui y vont déjà… Ils ramènent même des provisions qu’ils nous distillent.
Pour leur écrire quoi ?
Déjà leur recopier les articles de Médiapart, du journal et du club, y’a matière… Et d’ajouter votre commentaire, opinion, conseil, ou non… Ce serais dommage de ne pas le faire quand vous avez ce pouvoir des mots, qui m’esbaudissent chaque jour.
Les mots sont des armes ou des cadeaux, que beaucoup ne possèdent pas.
Alors, à vos imprimantes, vos messageries mail… Je rêve de marées de missives qui arriveraient par sacs postaux pleins, sur certains bureaux.
Certains vous répondrons, d’autres pas (déjà vous pourrez sérier vos opinions sur quelques uns, c’est utile) On a parfois de bonnes surprises, des mauvaises aussi, des fois là où ont ne les attend pas, puis il y a des réponses tellement stéréotypées (les politiques y excellent) que ça fait de bons fous rires en famille, entre amis. Certains poncifs sont délectables. J’en possède une petite collection d’admirables ! Souvent écrites par des sous-fifres… Dont une de Sarkozy pas piquée des hannetons.
Très pratique à lire en public, au micro, aux cours de certaines réunions électorales… Jouissif ! On peut aussi les photocopier, les faire circuler, les coller sur les murs, sur les panneaux électoraux. Les bonnes idées ne manquent pas et vous allez sûrement m’en donner de nouvelles.
Et puis vous pouvez aussi écrire une lettre d’amour, mais c’est une autre histoire. Ce matin j’en ai écris une, aux petits loups du Bondy blog.
Ceci étant mon premier billet, jespère que (techniquement) ça va marcher, sinon pardonnez-moi, j'essaierais de faire mieux la prochaine fois.