Alors que nous attendons toujours le nom du nouveau Directeur Général de la CDC, le président de la nouvelle commission de surveillance a, lui, été nommé le 20 juillet dernier.
Fort heureusement, Pierre René Lemas a courageusement annoncé aux personnels de la CDC qu’il n’était pas prorogé par le président de la république, mais « qu’il assumerait la continuité de la direction générale du groupe au service de l’intérêt général d’ici la nomination effective d’un successeur ».
Cette annonce est stupéfiante car il y a désormais une distorsion au sein de la gouvernance de la CDC entre une commission de surveillance nouvellement installée et une direction générale déchue !
L’incertitude la plus totale demeure quant à l’avenir de l’établissement public, et désormais les rumeurs nourries par cette situation inédite et tout à fait anormale, vont bon train.
Le SNUP a à maintes reprises tiré le signal d’alarme sur les évolutions de l’Etablissement Public, lesquelles s’inscrivent dans un processus de désintégration progressive de celui- ci.
Un certain nombre d’indices confortent désormais notre analyse : décroissance rapide des effectifs fonctionnaires attachés aux missions de service public remettant en cause le statut spécial de cet Etablissement, avec à la clé, un risque de captation de ses fonds propres par la direction du trésor. De même les fonds d’épargne, dont la collecte est déjà largement reprise par les banques privées risquent d’être externalisés au sein d’une structure ad hoc avant privatisation.
On sait, par ailleurs que le programme du nouveau président de la république prévoit la création d’une caisse de retraite unique, ce qui entraînerait la disparition de la direction des retraites et de la solidarité de l’Etablissement Public CDC avec ces 2000 agents (essentiellement fonctionnaires) qui gère des mandats d’une importance majeure comme la CNRACL, l’IRCANTEC et 44 autres fonds de moindre volumétrie.
Notre Etablissement Public est dans l’œil du cyclone. Jamais dans le passé il n’y a eu un tel cafouillage au sein de sa gouvernance. Une nouvelle commission de surveillance dont on ignore tout de la feuille de route et une direction générale en partance qui gère les affaires courantes, cela alors, même, que nous sommes au début d’un nouveau quinquennat.
Manifestement la modernité libérale du nouveau locataire de l’Elysée semble incompatible avec le maintien du dernier organisme financier public d’envergure, un acteur de premier plan dans les territoires, investisseur public de long terme, et dernier garant d’une politique publique autonome et non soumise aux seules forces du marché.
Est-ce pour cela que la nomination du nouveau DG de l’Etablissement Public CDC est si difficile, aucun prétendant ne souhaitant endosser le rôle d’un liquidateur social et institutionnel ?
L’effet cyclique de remise en cause du modèle CDC n’entache en rien la détermination du SNUP CDC FSU, d’ores déjà mobilisé pour maintenir la CDC dans ses missions publiques.
Annie LEMASSON
Secrétaire générale du SNUP CDC FSU