Au début, il y a 700 cars et 10 TGV affrétés . Une dépense énorme pour nous dire quoi ? on a envie de dire, tout ça pour ça ? en quoi toute cette débauche d’argent et de démonstration martiale de la part du candidat ferait-elle changer d’avis les français ?
Après la longue litanie sur les héros de la résistance, et ce qu’on leur doit pour l’honneur de la France, Nicolas Sarkozy personnalise très vite le débat (seul contre tous, toujours !) en parlant de lui, de ce qu’il doit à ces gens là de ce qu’ils lui ont appris etc...
Il fait un long mea-culpa s'apitoyant sur lui-même ,disant qu’avant il ne montrait pas son coté humain, parce-que pour lui, pour être fort il ne fallait pas le montrer. On croit rêver ! Enfin, bref, J’ai changé toutes les 3 secondes.
Mais, ce qui ressort le plus dans ce discours, c’est la tentative de séduction des classes populaires qui ont basculé vers le front national.
Il égrène :"je veux parler à l'agriculteur, à l'ouvrier, à l'employé et au cadre, au patron de PME, à l'artisan, à l'habitant du village dont le médecin ne trouve aucun successeur, à celui qui est le plus vulnérable, au Français qui a le sentiment qu'il n'a pas le droit de garder son identité, à tous les Français" Il découvre le peuple, au bout de cinq ans !
Les "blocages" auxquels il a été "confronté" viennent de "certains syndicats" et "corps intermédiaires". Il fait siffler les syndicats et s'en prend à "certains" corps intermédiaires. (Heureusement qu’il se voit comme un candidat rassembleur !)
Il dit que L’immigration à Schengen est réglée par des technocrates , et le sort de l' Europe laissé à des intellectuels qui se regardent comme dans un miroir.
Il affiche sa fermeté sur l’immigration, quitte à remettre en cause un accord européen.
Il fustige «l'assistanat qui rapporte davantage que le travail», «le bénéficiaire d'une allocation qui ne cherche ni travail ni formation», «l'étranger qui vient en France pour le seul attrait de nos prestations sociales».
"Il n'est pas question que nous acceptions de subir les insuffisances de contrôle aux frontières extérieures de l'Europe", lance-t-il. "S'il n'y avait aucun progrès sérieux, alors je suspendrai la participation de la France aux accords de Schengen."Il rend légitime pour le coup la renégociation de l’accord du traité de François Hollande qu’il avait moqué il y a quinze jours.
Le clou :«Je n'ai aucune leçon à recevoir d'une gauche qui a laissé les banlieues dans un état lamentable à la fin des années 90. C'est la gauche qui a abandonné les quartiers, c'est la gauche qui a laissé tomber les habitants des quartiers, c'est la gauche qui a voulu la paupérisation et le communautarisme dans ces quartiers». On rêve ! il était où pendant 10 ans ?
Finalement que ressort-il de ce discours ?
Que N. Sarkozy a très envie de repiquer à l’examen , en substance : Vous m’avez donné cinq ans de période d’essai, maintenant engagez moi, j'ai changé . Culotté non ? lui qui parle toujours de l'excellence, de la réussite, de la responsabilité de chacun , nous allons ensemble le 6 mai lui dire qu’il a regagné un triple A. Celui du Assumez, Assumez,Assez.
Annie13