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Billet de blog 22 décembre 2025

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Le Radical (du XXIe siècle) : Une renaissance en quête élective ?

Disparu en 1931, le « quotidien politique et littéraire français fondé en 1881 » (dixit Wikipédia) renaît de ses cendres. Que propose ce premier numéro à l’ambition d’une parole radicale ?

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Aperçu de la première de couverture du journal "Le Radical".

Je suis un citoyen anonyme. De ceux qui ne sont rien, comme dirait un penseur. Sans jugement, je souhaite partager une lecture factuelle, née d’un simple étonnement.

Un soir, je flâne dans un hypermarché. Je fais un détour au kiosque. Je lis les titres. Quand je peux et me le permets, je prends un papier, toujours différent.

Mon regard se pose sur ce titre inconnu : « Le Radical ». Une recherche m’apprend l’historique de ce journal disparu 94 ans en arrière. Intrigué, je prends un exemplaire ; ce ne sera qu’un euro dépensé pour cette version « du XXIe siècle » (accolé au titre).

Pendant que j’enfourne un plat quelconque, je feuillette le journal. Quatre pages. En bas de la première, une promesse : « Le Radical est rédigé par des radicaux depuis 144 ans ». À la Une : « Aux prochaines élections législatives, dans la 1ère circonscription de la drôme (note : en minuscule), Je (note : en majuscule) suis candidat ! »

Le journal se revendique du Parti radical. Il annonce la récente élection d’une « femme » à sa tête. Son nom, sa photo sont mis en évidence, avec un focus en troisième page. La formulation « Une femme a été élue », après l’avoir citée, est intrigante.

Des citations parsèment les pages : Victor Hugo, Émile Loubet ou Joseph Fouché. On y croise même Jean Cocteau, invoqué pour commenter l’actualité « Zucman ». Une liste de radicaux traverse également le journal : de Georges Clémenceau à Jean Zay, en passant par Bastien Marchive.

Des discours et paroles politiciennes s’intercalent, prennent position sur le climat actuel, évoquent le budget et le gouvernement.

Les quatre pages survolées, l’évidence éditoriale est la préparation d’une élection future – les dates ne sont pas précisées, il est mention d’un « peut-être ». La plupart des articles sont, sauf erreur, signés par le « directeur de la publication » et « fondateur » de la nouvelle formule du journal, également annoncé candidat en première page.

Ce « candidat à la députation » est mentionné sous ses différents titres qui l’obligent, mais créent des répétitions, volontaires ou non : « Citoyen entrepreneur valentinois, candidat aux prochaines élections législatives », « Président de la Fédération du Parti Radical de la Drôme et membre du Conseil national et du Congrès », « Entrepreneur Valentinois », « candidat aux prochaines élections législatives au poste de député dans la 1ère circonscription de la Drôme : Valence, Bourg les Valence (note : sans trait d’union, sans è à les), Tain l’Hermitage (note : sans trait d’union), « Citoyen Valentinois ».

La quatrième de couverture clôt ce premier numéro par des publicités, proposées par des « annonceurs de produits et services français, exclusivement ». Sur les cinq annonces, trois pointent vers le susmentionné ; une autre vers un proche ; une dernière possède un site internet sans mentions légales. Quatre publicités sur cinq proposent, en marge de leurs services, de devenir « franchisé ».

Je terminerai cette lecture par un appel à candidature du journal : « Cherche journaliste ou pigiste qui ne cherche pas à s’enrichir vite pour s’exprimer avec nos convictions ou celles des radicaux. Non passionné s’abstenir d’écrire. »

Je m’abstiens donc d’écrire davantage.

P.S. : Par mégarde, « Mariane » (en première page) a perdu une lettre au cours de l’impression.

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