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Billet de blog 9 août 2021

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Théâtre inclusif: entretien avec Laurence Ricordeau et Jérémy Guérard

Rencontre avec la danseuse, chorégraphe et art-thérapeute Laurence Ricordeau et le comédien Jérémy Guérard après le stage inclusif d'initiation au théâtre qu'ils viennent de co-animer à Biarritz.

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Un stage de théâtre inclusif a eu lieu à l'Atelier Oxala à Biarritz du 2 au 6 août 2021 sous la direction du comédien Jérémy Guérard et de Laurence Ricordeau, art-thérapeute en danse. L’association Oxala a été créée en 2011 par Raphaëlle Dorée, aujourd’hui décédée, pour ouvrir les arts et la pratique artistique aux personnes en situation de handicap: danse, musique, chant, arts plastiques.

Diagnostiquée jeune IP et hyperactive, puis autiste asperger, depuis toute petite, Laurence a trouvé au travers de la danse, de diverses pratiques artistiques, et de rencontres humaines et animales, un espace pour vivre authentiquement sa "différence". Elle raconte être "tombée dans les bras de la danse" en 1967. Elle a parcouru 12 années de danse classique, est partie à 17 ans à New York où elle a découvert la comédie musicale. Elle a tourné dans "Hair", Cabaret et surtout le Rocky Horror Picture Show, avec lequel ella a cheminé pendant plus de 25 ans et qu'elle a mis en scène dans tous les villages où ella a habité, notamment Biarritz. "Une extraordinaire expérience tant dans le public que sur scène! J'ai eu le privilège de suivre des résidences pendant 7 ans avec Koffi KOKO, professeur et chorégraphe de danse africaine. Curieuse de nature je me nourrie de beaucoup de pratiques et continue toujours, à pratiquer, apprendre et inventer. Autodidacte dans différentes techniques de danse, elle "aime semer des créations, des 'tricotages', offrir un espace de co-création et d’enseignement humain et artistique, de mieux être.

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"'Mon corps est ma maison, j’y habite', Koffi Kôkô nous partageait cette phrase avant chaque échauffement. Elle raisonne dans mon éveil et mon enseignement. Ma première intention est de procurer à chacun une expérience directe, spontanée et personnelle, pour se rencontrer, s’étonner, s’écouter, s’arrêter de faire, laisser vivre ce qui émerge naturellement, s’inspirer des gestes du quotidien, élargir son espace intérieur et extérieur, s’amuser, raconter une histoire, faire d’un mouvement une poésie, un chant, un cri, prendre le temps de respirer, d’apprécier le silence, ses émotions, de proposer, de se valoriser, et de s’amuser….la DANSE LIBRE. Toucher et être touché…pour transmettre et élargir la joie et le besoin de partage, en toute simplicité".

Il y a 10 ans, elle a animé un atelier de danse dans un foyer de vie pour personnes adultes en situation de handicap psychique et mental. "C’est à ce moment que j'ai ressenti au plus profond de mon être que j’étais 'chez moi' et que dans ma carrière de danse, je vivais la plus merveilleuse rencontre avec la danseuse que je suis". Elle a pratiqué beaucoup de formations, de stages et de résidences théâtre et cabarets poétiques, pendant toutes ces années en parallèle. Six années de pratiques vocales et chants avec le Roy Hart Théâtre, sa professeure Armatova Samuels, "une femme exigeante et exceptionnelle"; "la pratique de la comédie musicale pousse à toutes ces nourritures. Et j'ai construit ma bulle sécurisante et contenante pour mon équilibre. De cette première partie de vie, ensuite l'art-thérapie est arrivée, 6 années d'études, des recherches, et à ce jour j'ai le profond sentiment d'être à ma place. Réunie. Dans ma Famille". "Il est important que le corps puisse exprimer des pensées sans paroles, comme il est nécessaire de traduire au plus juste le vécu ressenti, avec qui nous sommes, ordinaires ou extra ordinaires, valides, non valides".

Laurence est aujourd'hui coordinatrice et art-thérapeute à l'Atelier Oxala, ainsi que directrice de la Compagnie de Danse Inclusive Oxala depuis 2020. Son 1er spectacle, "Liens", dont elle est la créatrice, a été présenté pour la première fois sur scène au Colisée à Biarritz en janvier 2020 devant une salle comble. Dans la perspective d’approfondir ce travail, la compagnie de danse a été créée.

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Compagnie de Danse Inclusive Oxala

Ma proposition d’atelier à Oxala, c’est «l’Expression Corps Peau R’ailes», qui est ma symbolique. "Depuis 7 ans que j’anime des ateliers de danse à Oxala et dans d’autres structures, chaque rencontre me nourrit de sa pureté, liberté, grâce, spontanéité, patience, émerveillement, de joie simple, et l’art de l’empathie naturelle, beaucoup d’inspiration".

Présentation de l'Atelier de Danse Inclusive Oxala (2019) © Youmeco You, Me & Co

Après un master en sciences politiques et un passage au ministère de l’économie, Jérémy Guérard a décidé en 2018 de se consacrer pleinement au théâtre. Il a suivi cette même année la formation professionnelle l’Acteur au Présent au théâtre du Ring à Toulouse. Au cœur de ses explorations se trouve "la question des forces et pulsions qui nous animent et qui constituent notre humanité: désir, colère, sexualité, etc. Dans le même élan, je m’intéresse à la représentation du corps, notamment sous l’angle du masculin et du féminin, notions que j’interroge et déconstruis dans un cheminement artistique et personnel nourri par l’univers du queer". Pour lui, "le théâtre est un art nécessaire qui s’adresse à la totalité de l’être: tête, coeur et corps, et non une pratique intellectuelle réservée à un public initié". Lui et ses camarades de formation ont fondé la compagnie L'oiseau dans la bouche qui est un "réseau d'artistes et de passeurs". "Nous avons l’habitude de dire que notre oiseau est un animal curieux, bienveillant, féministe, queer et sensible". 

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Jérémy Guérard

Jérémy et Laurence se sont rencontrés il y a environ 5 ans dans un écolieu dans l’Aude, sont restés en contact et sont devenus amis. Puis Jérémy est venu plusieurs fois au Pays Basque pour voir Laurence. En 2019, celle-ci a organisé une résidence de danse avec Tarek Aït Meddour pour sa compagnie de danse Oxala. Elle a alors fait appel aux amis et aux bonnes volontés pour donner un coup de main et faire en sorte que tout se passe bien pour cette aventure. Jérémy s'est alors proposé pour faire la cuisine pour toute la troupe. Cela a été leur première collaboration et les premiers échanges de Jérémy avec ces danseurs "extraordinaires". "J’ai réitéré en 2020 pour une deuxième résidence de danse avec Tarek et, cette même année, je suis également intervenu lors d‘un stage de cinq jour sur le thème « comédie musicale » que donnait Laurence. C’est à cette occasion qu’a réellement germé l’idée d’un stage consacré uniquement au théâtre. Laurence m’a proposé d’imaginer cinq jours d'atelier et de m’accompagner toute la semaine pour m’aider et me former au travail avec un public de personnes handicapées". Laurence confie que depuis 10 ans, l'une de ses priorités est de "donner envie à différents corps artistiques de développer leur pratiques et de se professionnaliser pour accueillir tout public". 

A la question de savoir comment l'on en vient à vouloir faire découvrir le théâtre et sa pratique à travers une démarche "inclusive", Jérémy répond: "Lors d’une de mes premières visites au Pays Basque, j’ai vu Laurence danser avec un de ses élèves, Moss, et j’ai été bouleversé et profondément touché par ce moment. J’ai vu deux danseurs s’exprimer et partager pleinement leur art et leur être. J’ai surtout vu la joie illuminer le visage de Moss. Ça a été un moment très fort qui m’a marqué. J’étais déjà persuadé que l’art permet des choses extraordinaires, mais là, c’est devenu beaucoup plus tangible et réel. Je ne peux pas dire que c’est à cette occasion que la volonté de faire découvrir le théâtre dans une démarche inclusive est née, mais c’est certainement un moment clef qui m’a fait entrer dans le monde du handicap psychique. Par la suite, j’ai suivi une formation professionnelle de théâtre de six mois qui a beaucoup mis l’accent sur la dimension organique, corporelle et physique du théâtre. C’est au cours de cette formation que j’ai pris conscience du caractère universel de cet art qui, intrinsèquement, s’adresse à tous et n’est pas une pratique élitiste réservée à des initiés, contrairement à ce qu’on croit souvent. J’ai progressivement eu envie de le partager et de faire découvrir sa pratique parce que je crois qu’il peut apporter beaucoup. Je dis souvent que le théâtre n’est pas une thérapie, mais qu’il peut être thérapeutique à de nombreux égards : explorer ses émotions, prendre conscience de son corps, oser sortir sa voix, travailler le lien  et la relation à l’autre etc. Pour moi c’est un art qui s’adresse à al totalité de l’être: tête, corps et coeur". Quant à Laurence, il s'agit de "l'envie d'offrir des espaces artistiques, et d'agrandir les possibles envers tout être humain! L'art est un besoin fondamental et un outil d'expression exceptionnel". 

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Anouk Guiné: L'expression "théâtre inclusif" n'est-elle pas en soi une tautologie?

Laurence Ricordeau: Hélas nous sommes dans une société clivante, posant des étiquettes dès que quelqu'un sort de leur ordinaire!  Quand j'ai démarré il y a 25 ans, j'utilisais le mot "atelier pour tous" pour communiquer sur le fait que mes ateliers sont ouverts à tout humain, et j'ai vite pris conscience que les familles, les instituts, les associations, sont seuls et isolés du reste du monde...artistique, n'en parlons pas! et que souvent ils n'ont pas accès aux ateliers d'arts. 

Jérémy Guérard: Malheureusement, on a besoin de le marteler pour faire avancer l’inclusion. Bien sûr, tout le monde peut faire du théâtre, peu importe qui on est, quel âge, quelle condition physique, mentale, etc, mais on est très loin de cette situation. Afficher "théâtre inclusif" participe d’une démarche volontaire et presque militante je dirais. Un exemple. Ce stage est ouvert à tous et toutes. Pas uniquement aux personnes atteintes de handicap. J’ai eu un appel d’une dame "ordinaire" intéressée et quand je lui ai expliqué ce que signifiait inclusion ici, elle s’est désistée. Le handicap fait peur, en particulier le handicap mental. Physique, ça passe, on peut accepter. Mais mental c’est beaucoup plus difficile. Il y a une invisibilisation très forte. Alors afficher théâtre inclusif peut sembler être une tautologie, et je vois ce que tu veux dire par-là, mais c’est nécessaire.

Articuler théâtre et danse-thérapie veut dire faire avant tout appel au corps. "Il est l'outil commun au 2 pratiques; je viens du monde la comédie musicale", dit Laurence. Pour Jérémy: "Ce sont deux arts voisins. La façon dont je pratique et enseigne le théâtre met un accent fort sur le corps, pas uniquement sur les mots et le texte. C’est aussi une façon de permettre à chacun.e de le pratiquer. Il y a donc des passerelles évidentes avec la danse. Une grosse partie des élèves suivent également des cours de danse et ont l’habitude du travail corporel. J'ai donc essayé de partir de cette base commune pour ensuite apporter les dimensions spécifiques du théâtre, et en particulier la voix et la notion de personnage que j’aime travailler". 

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A.G.: Quelle a été l'implication personnelle et collective de vos comédien.nes dans ce projet?

J.G.: Nous avons eu dix participant.e.s cette année, qui est le nombre maximum de stagiaires que je souhaitais prendre. Ils et elles se sont fortement impliqué.e.s et ont été acteur.ice.s de leur participation. Bien entendu ce sont les structures et leurs parents qui leur ont proposé de participer, mais c’est leur choix personnel. Pour certain.e.s d’entre eux/elles, c’était d’ailleurs la première fois qu’ils/elles participaient à un atelier de théâtre. J’ai essayé de leur ouvrir un espace d’expression et de découverte de soi à travers les outils du théâtre: espace, voix, improvisation, émotions et travail autour du costume. 

L.R.: Il y a toujours un travail à la fois individuel afin de respecter chacune et chacun dans sa singularité, pour amener la vie collective du groupe. Ce qui se fait relativement vite, car il n'y a pas de compétitions ni d'"égo" surdimensionné. Le travail sur la voix a été pour beaucoup émouvant et éprouvant, car certains sont en difficulté (dyslexie et ou lié à leur handicap), l'espace de propositions non figuratives pose certaines difficultés, mais des techniques comme l'art thérapie permettent de dépasser cela. 

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 A.G. Quelles sont vos influences théoriques et comment les avez-vous appliquées à votre travail et à votre méthodologie pendant ces cinq jours?

J.G.: J’ai suivi la formation L’acteur au présent à Toulouse qui met fortement l’accent sur le corps et l’exploration personnelle. Je suis influencé par les travaux de Grotowski dont je pratique régulièrement la méthode. Si je ne l’ai pas mobilisée directement cette semaine, cela imprègne mon travail. Je suis également fortement inspiré par les travaux de Jodorowski et la notion d’acte psychomagique. Bien sûr, je ne l'utilise pas directement comme un acte thérapeutique de la façon dont le fait Jodorowski, mais je vois que ce que l’on vit sur scène, en faisant du théâtre, dans le cadre d’improvisations ou d’exercices, mobilise profondément notre psychée et les ressorts inconscients de notre être. Aussi, ce que l’ont vit au théâtre a des répercussions dans la vie de tous les jours et inversement; et cet espace d’exploration peut permettre de se libérer, de mieux se comprendre et peut-être, dans une certaine mesure, de guérir des blessures. Pour les accessoires, j’aime bien travailler avec le costume ou les objets. Je voulais amener les participant.e.s à jouer avec un personnage qui n’est pas eux-mêmes. Pas directement en tout cas. On a d’abord fait des improvisations avec des objets tirés au hasard, sans autre consigne que de jouer avec l’objet (des baguettes, une tasse, des clefs, une écharpe, des lunettes de soleil, des chapeaux, etc). Puis, au fur et à mesure de la semaine, on est arrivé au costume. Dans mon travail personnel, j’ai besoin de l’élément costume pour me mettre dans une autre peau, et je trouve que c’est un excellent moyen de se sentir autre, de sortir du quotidien et de sa propre peau. On a donc fait un "jeu"  pendant lequel le costume choisit son porteur et non l’inverse; pour lâcher toutes les conceptions qu’on peut avoir et ne pas choisir délibérément un costume qui correspondrait à ce qu’on imagine de soi. A partir de là, chacun.e a projeté ce qu’i/elle voyait sur le costume qui lui est échu et s’est choisi un personnage (un capitaine de bateau, Aphrodite, un travesti, miss france, roméo etc). Nous avons ensuite exploré le personnage de chacun.e par des jeux de questions: où il vit, quel âge il a, ce qu’il aime, etc, pour finalement jouer avec dans des improvisations". 

Quant à Laurence, ses influences viennent de ses 25 années d'expériences au quotidien, ses recherches en art thérapie et les besoins fondamentaux (Pyramide de Maslow) "qui unissent les 7 milliards d'êtres humains sur terre! Et être dans ce que je propose, sortir du "faire", laisser être, mon maître mot dans mes pratiques".

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A.G.: En tant que comédien et art-thérapeute, qu'avez-vous appris au fil de cet atelier et au contact de vos comédien.nes? 

J.G.: C’est encore très frais et je pense que je vais avoir besoin d’un peu de temps pour digérer cette aventure et prendre du recul sur tout ce qui s’est passé, car ça a été très riche. C’était la première fois que je donnais un stage de théâtre et la première fois en inclusif: une double première. Mais je peux d’ores et déjà dire que je retiens beaucoup de partage, d’amour et de bienveillance dans le groupe. Il n'y a aucune malice, aucun faux-semblant. Tout est vrai, sincère et intense. Cet état de jeu total, d’être pleinement ce qu’on est sans chercher à fabriquer, à plaire, à imiter est très inspirant.

L.R.: J'apprends à développer, proposer encore plus de possibilités afin de leur donner leur espace d'expression, en respectant leur être, à donner des nouveaux outils pour aider leur communication verbale et non verbale, des chemins pour l'expression des émotions..et rire, s'amuser! Je suis toujours subjuguée par leur spontanéité et imaginaire, en théâtre, en danse.

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Lorsque je demande à Jérémy s'il pourrait concevoir de monter une pièce de théâtre inclusif, voire de théâtre queer inclusif, vu que la sexualité est un sujet tabou concernant les personnes handicapé.es, il répond: "Monter une pièce de théâtre inclusif: oui bien sûr. Je trouverais vraiment intéressant que ce soit vraiment de l’inclusion, c’est-à-dire mélanger acteurs ordinaires et extraordinaires, pour faire se relier et dialoguer des mondes qui ne se croisent pas. C’est d’ailleurs dommage que ce stage n’ait pas compté d’ordinaires. Oui, c’est sûr que la question de la sexualité est taboue, en particulier dans le monde du handicap. Pour ce qui est du queer, je suis en pleine exploration et recherche personnelle, aussi bien dans l’esthétique que dans la déconstruction des catégories de genre, pour faire bref. Pour le moment, je ne suis pas encore en mesure de le partager, c’est très frais et j’ai besoin de creuser davantage, mais c’est sûr que c’est quelque chose que je souhaite ouvrir à un moment donné. Pour ce qui est de l’aspect inclusif, je pense que tout est possible avec tout le monde, pourvu que la méthode soit adaptée. Mais je n’en suis pas encore là". 

Néanmoins, fruit du stage qui vient d'avoir lieu, un Atelier régulier de théâtre inclusif va bientôt se mettre en place le mercredi de 14h à 15h15 à Oxala, 4 allée de l'Aéropostal, Biarritz. Contact: 06 11 03 96 08

Page Facebook de la Compagnie de Danse Inclusive Oxala: https://www.facebook.com/Compagnie-de-Danse-Inclusive-OXALA-112505470921639

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Page Web de la Compagnie L'oiseau dans la bouche (Toulouse): https://www.loiseaudanslabouche.fr/

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