Depuis quand…
Depuis quand pense-t-on ? Pour ou contre la jeunesse ?
De quelle jeunesse parle-t-on, parlez-vous ?
Que savons-nous, que savez-vous de cette jeunesse ?
Que savons-nous que vous ne voulez savoir ?
Quelle place leur donnons-nous, leur donnez-vous ?
Quel avenir leur préparons-nous, leur préparez-vous ?
Quel mépris leur accordons-nous, leur accordez-vous ?
Quelle jeunesse en nous oublions-nous, oubliez-vous ?
La nôtre, si éloignée, si oubliée, si méprisée
Nos espoirs, nos combats, nos incertitudes
Nous les chérissons ? Nous les effaçons ?
Pour ne plus souffrir ? Pour ne plus mentir ?
Pour ne pas voir, ne pas y croire, plus jamais ?
Ceux qui pensent en arrière,
Ceux qui pensent en avant,
Ceux qui pensent le présent
Ceux qui pensent et qui disent
Le printemps des autres
La saison des désespoirs
La saison des finitudes
L’automne des feuilles mortes
Tellement facile, tellement complice
D’un futur inaudible, d’un passé fantasmé
De regrets, de projets, de secrets enfouis
De fantasmes embellis, de promesses inabouties
Savez-vous que cette jeunesse est en vous
Savez-vous que ce temps n’est jamais révolu
Savez-vous que de vous ce temps est dévolu
Qu’à eux vous le devez, qu’en eux vous existez
Que le temps vous ne pouvez arrêter
Que le temps, par vous, peut se relayer
Que par vous, l’espoir peut se donner
Que par vous, c’est l’autre que vous devenez
Derrière vous, c’est l’à-venir que vous transmettez
Derrière vous, c’est la force de vie que vous insufflez
Derrière vous, ce sont vos désirs que vous réveillez
Derrière vous, devant vous, le possible vous dessinez
A cette jeunesse, vous n’êtes pas étranger
A cette fragilité de vos souvenirs vous pouvez renoncer
A cette extraordinaire vitalité vous pouvez la vôtre concilier
A cette poésie du devenir vous pouvez, vous devez, vous le devez
Pour que la ligne de l’humanité… ne sombre pas dans l’immonde et l’inanité.