Tous ces discours, tous ces discours… Face au réel, au principe de réalité…
Oui, les mots, toujours et encore…
Ceux que l’on ne voudrait plus lire, ceux du déni, du nombrilisme, des leçons de vie à donner, du mépris de l’autre, homme ou femme, du complotisme, de la peur et de la haine, du fantasme, de la projection de ses propres angoisses, de ses pulsions mortifères…
On dit, comme un déterminisme, que c’est l’humain, juste l’humain, que c’est sa nature, à l’humain ? Capable du pire plutôt que du possible mieux, d’ouverture, d’empathie, de résistance, du possible de clairvoyance, de lucidité, de créativité, de doutes et de compréhension… Liste longue comme un jour sans pain ?
Et puis ? Depuis la nuit des temps ? Laquelle ? Celle que connaissent les victimes de nos guerres ? Oui, nos guerres. Nos guerres inhumaines. Nos commentaires inhumains qui se lisent aussi. Nos mots inhumains. Ceux qui jugent, ceux qui nourrissent le « campisme », sans réaliser à quel point c’est facile, avec les mots. De loin, de très loin. Géographiquement s’entend. Reste l’Histoire, celle des livres, celle qui s’est écrite, avec plus ou moins de fiabilité des faits, toujours à relire, à revoir… Tant les faits, leur trace, leur résistance à la mémoire, en écrits, photographies, dessins, squelettes, pierres ensevelies… Qui seront portés à la connaissance des générations futures. Finiront en mémoire, oui. Et en oubli. Car, tant de victimes de nos horreurs humaines seront, hélas, effacées. De notre temps présent, elles le sont déjà. Impossibles à comptabiliser, sous les décombres. Faut-il vraiment citer ces hécatombes ? Les pays dont certains n’ont pas même de statut ?
Alors, alors… Les mots. La responsabilité des mots dont l’usage, aujourd’hui, politiquement, acceptablement, sont vidés de leur sens. Usés, dévoyés, manipulés et pourtant, tellement influents par leur poids médiatique. Tant que cela résonne sur les peurs et les frustrations ?
Qui va l’emporter ?
Celles et ceux qui luttent encore, avec acharnement et conviction ? Les soutenir, il le faut. Définitivement.
Celles et ceux qui osent encore. Soutenir les harceleurs, les violeurs, les agresseurs… L’air de rien. L’air de se sentir victimes quand les victimes, elles, ne seront ni entendues, ni défendues ? Tellement sensibles sont-ils et, parfois aussi, sont-elles. A défendre l’indéfendable. Sans savoir ou tout en sachant. L’important, c’est d’être solidaire. De quoi ? Plutôt que de qui. Sait-on jamais, à son tour, la flèche, celle qui désigne les outrances, les transgressions, les indécentes et criminelles transgressions, pourrait frapper…
Vite, vite… Une attaque magistrale, celle, tellement attendue, du tribunal médiatique.
Les mots, toujours et encore… Qu’il faut inventer, qu’il faut dénigrer, absolument.
Petits ballons déstabilisants, petites bulles de déflagration pour mieux condamner le « tourner en rond ». Le plus ça change, plus c’est pareil, a le vent en poupe. Wokisme -peu importe si tout a été remis à sa place : Woke : éveil ! C’est mal, très mal. Féminisme ? Des féminismes ? Peu importe. Elles seront, les femmes, les féministes, hystériques et radicales.
Ah ! N’oublions pas l’écriture inclusive qui a ulcéré tant et tant d’abonné.es. Quand bien même il n’y aurait eu aucun symptôme, dans un article ou un billet, de cette « horrible » nouvelle écriture. L’important est bien de la dénoncer et de s’en plaindre comme d’une peste contagieuse.
Islamogauchistes ? Là, on entre dans le cœur des mots dièses. Islamophobes via islamistes et extrémistes radicaux.
La liste est longue et résiste… Un peu, beaucoup, passionnément ?
Une diversion ? Une modification très calculée de la pensée ?
D’accord, c’est stupidement terrifiant, ce suivisme… Oui !
Mais, les morts des enfants, des femmes, des maris, des frères, des cousins…
Mais, les terrifiants anéantissements d’une population ??? Où qu’elle soit, vraiment.
Les mots ont-ils encore un pouvoir ? Qui les tient, ces mots ? Qui les répète ? Qui les pense ?
Eh bien, le plus important, qui m’ulcère, ce sont les chiffres, la comptabilité. Combien d’un côté ? Combien de l’autre ? Qui gagne ? Qui perd ?
Qui parle de l’un plus que de l’autre ? Qui a raison ? Qui a tort ? Je schématise ?
Vraiment ?
J’aimerais, j’aimerais tant avoir tort. Politiquement, désolée, mais nous en sommes là. Nous attendons… L’anéantissement ?
Oui, je parle de la Palestine, des palestiniennes et des palestiniens. Mais je parle aussi des victimes israéliennes, des Ukrainiennes et des Ukrainiens, des Iraniennes et des Iraniens, etc.
Et pour finir et pour commencer cette dite nouvelle année…
Nous attendons (sic) l’application des nouvelles réformes de ladite immigration ! Mince, on attend ou bien c’est déjà appliqué ? Ça l’est déjà, oui. Et ? Une nouvelle ou énième guerre contre l’autre, cet autre que nous ignorons. Non, nous ne l’ignorons pas. Nous le savons ? Eux, elles le savent, concrètement.
Crimes de guerre à bas bruits. Les mots ? Ils ont été entendus ? Ils devraient l’être.
Et je ne sous-estime pas la force - réelle et usable - des aidantes et des aidants. Ils, elles sont nombreuses et nombreux.
Pourtant, inversion de la charge, si présente, si culpabilisante… Devrait imposer un redressement en sens inverse de cette invraisemblable peur du grand remplacement. Jusqu’où peut-il s’infiltrer ? Les mots doivent reprendre le pouvoir de neutraliser le dévoiement du sens.
Résistance du sens des mots ! Liberté, fraternité, égalité. Résistance car, pour le moment, rien n’est gagné. Non. Force à nous toutes et tous.