Comme si le monde…
- 11 avr. 2018
- Par Anouka
- Blog : Le blog de anouka
Comme si le monde…
Comme si le monde ne volait pas assez vite en éclats !
Non, pas l’éclat du monde qui se ternit de guerre en guerre, de tromperie magistrale en tromperie infernale
Non, pas l’éclat du monde qui tente désespérément de soutenir la lumière des sages, des généreux, des courageux
Non, pas l’éclat du monde qui tente désespérément d’ouvrir un chemin d’apaisement,
Mais les éclats, les éclats d’égotisme meurtriers, plus rapides que les bombes
Les bombes qui tombent, les bombes qui tuent, détruisent, humilient
Tandis que les dégâts collatéraux ne sont plus que broutilles, souvenirs dérisoires du passé guerrier
Ah ! Non, il faut dorénavant cibler, mieux cibler, sans voir, sans prévoir, sans savoir
Ce qui, après le tumulte de la déraison, ouvrira ce monde au chaos, à l’ultime destruction
Ah ! Le pouvoir, la jubilation mortifère des premiers de cordée !
Premier de cordée, film de Louis Daquin, 1944 !
Sur quelle paroi se tenir ?
Celle du courage, celle de la résistance, celle du danger qui nous guette ?
Référence cinématographique jamais sollicitée au regard des nouveaux premiers de cordée ?
Ah ! Le pouvoir de tromper, de manipuler, de jouer, déjouer, flatter, flagorner
Jouissance suprême aux précipices du délire d’invulnérabilité fantasmée
Vertige, oh ! Divin vertige des affres du pouvoir !
Oubliés les révoltes, les sauve-qui-peut, les désespoirs en furie de survie
Oubliés les naufragés dans l’océan des mers, des misères, des souffrances, des maltraitances
Oubliés les élans d’ouverture, de l’esprit, du cœur, de l’espérance, d’une croyance en l’humanité
Oubliés les savoirs, les volontés d’asseoir une juste réhabilitation des mémoires
Des mémoires qui s’oublient en soumission à la reconstruction inique et despotique des récits historiques
Oublier ce que nous sommes, ce que nous étions, ce que nous devenons
Perversité des discours, perversité du sens, perversité des valeurs, perversité galopante, en tous lieux !
La ligne rouge ?
Rouge de sang, rouge de honte, rouge de terreur, rouge de violence, rouge !
Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Comme si le monde…
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