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Billet de blog 14 août 2017

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Un oubli ?...

Qu’à force de dénoncer et de prôner l’individualisme, comme une fatalité, on oublie l’essentiel. Oui, l’autre, cet autre moi que l’on ne connaît pas. Qui nous dit souvent ce que l’on est. De l’un à l’autre. Avec patience, écoute, admiration, agacement, confrontation. Cet insondable échange qui n’est pas Narcisse. Qui nous dit le meilleur de nous-même, révélé. Et le pire, parfois. Aussi.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je sais, le culte de l’individualité, de l’individualisme.

Terreur de notre contemporanéité. Oui mais.

Car le mais, indispensable à toute nuance, espérance, intransigeance.

Que de mots, que de maux ! Que de maux !

Moi, je. Je, moi. Lu, entendu. Jusqu’à satiété.

Mais. Le mais que j’adore.

Mais. Le moi sans l’autre. Existe-t-il ?

Triste rétrécissement de l’ego.

A ne plus voir, à ne plus savoir comment penser.

Parce que je me sens en danger ?

Parce que l’autre va me manger ?

Manger quoi ? Dites-moi. Manger quoi ?

La faim. La faim. L’estomac vide ne peut penser.
Le saviez-vous ? Vous en souvenez-vous ?

Non, la guerre ne pense pas aux estomacs vides

Non, la guerre ne pense pas. La guerre tue.

La guerre tue pour longtemps.

Pour longtemps la parole tue et s’est tue

Petite île de nos consciences en sommeil ?

Petite île de nos esprits embourbés, cadenassés ?

Petite île de nos certitudes faussement préservées ?

Mais vous êtes encerclés. Le savez-vous ?

Que dans la mer un cimetière est déjà là

Que dans la mer, nos semblables sont là

Que la mer n’avait pas demandé ça

Non, et le comble c’est qu’avec votre moi

C’est l’autre, cet autre là, qu’en vacances

Qu’en toute innocence, vous avez du regarder

Que vous avez du affronter, oui

Affronter votre moi, votre autre moi

Pas le même atterrissage, non

Pas le même abordage sur la plage

C’est indécent de vous voir en l’autre ?

C’est indécent ce mirage humain ?

Non, ce qui est indécent, c’est de ne plus voir

Que les frontières sont en nous

Que l’on nous somme d’ériger

Que l’on nous somme d’oublier

Qu’à frôler l’inhumain, le doute nous envahisse

Qu’à ne plus penser, ne plus se révolter

Notre ego, notre pauvre ego, si mal aimé

Dans le déni des nantis, se sera effondré

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.