Du haut de ses 28 ans, Edith Amituanai est une étoile montante de la scène photographique néo-zélandaise.
Son dernier travail, "Dejeuner", qui lui vaut aujourd'hui de concourir pour le prestigieux Walters Prize, illustre l'exil des joueurs samoans, partis négocier leurs talents physiques au-delà des mers.
Jusqu'en Italie et en France (au club de rugby de Montpellier, actuel chef de file du Top 14) , elle a suivi la trace de ces colosses véloces, dignes représentants d'une troisième génération de migrants, pour les capturer sur la pellicule.
Leurs portraits cohabitent avec des clichés du salon familial, nid douillet regorgeant de photos du fiston adoré, de trophées étincelants, d'écharpes multicolores. Le titre de l'exposition lui a été suggéré par Philemon Toleafoa, massif pilier du Montpellier RC (1,92m, 135 kgs), malheureux comme les pierres de ne plus pouvoir goûter au déjeuner dominical de sa grand-mère.

Monsieur Philemon Toleafoa 2006
Edith Amituanai
Le parcours d'Edith Amituanai a déjà été salué en Nouvelle-Zélande, avec des expositions à Te Papa, le grand musée de Wellington, et à la galerie d'art d'Auckland. L'aspect "relaché" des photos d'Edith Amituanai cache en fait une longue préparation en amont. Son précédent travail, "Mrs Amituanai", avait déjà pour sujet la communauté samoane. Par ordre d'importance, les Samoans sont la deuxième communauté polynésienne après les Maoris de Nouvelle-Zélande.