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Billet de blog 31 janvier 2014

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Nous avons intégrés le déclinisme

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nous avons intégrés le déclinisme.

Le rapport de force est au désavantage des progressistes, de ceux qui considèrent que sans égalité pas de liberté fraternelle.

Alors nous critiquons.

Alors nous sommes en colère

Alors nous nous battons.

Mais invariablement dans notre discours, le constat d'impuissance reste dans la gorge.

Nous sommes déjà morts...

Mais mais mais bon sang de bouzouki !

Moi, je vis dans une France métissée, inventive, passionnée, solidaire, qui se bat, réfléchit.

J'ai vu dans ma vie un nombre de signes et de symboles montrant que nous ne sommes pas déjà mort.

Qu'un désir de vie puissant est là partout.

Sous jacent encore sans doute, souterrain.

Nous confondons l'hiver et la mort...

Des humains debouts, il y en a plein, des aventures et expériences contenant la fin de l'organisation capitaliste, il y en a plein.

Nous n'avons jamais eu autant d'outils pour lutter contre la Fatalité. Nous sommes au bord, au bord de la bascule.

Juste nous ne le voyons pas, nous sommes tellement absorbés par tout ce qui ne va pas (c'est vrai que c'est beaucoup et que ça fait mal)

Mais la lutte, sans la joie bien ancrée au coeur, sans beauté à opposer à l'horreur, à la bétise, à l'ignorance, la lutte juste comme déception obligatoire, comme un statut pour les opprimés, la lutte comme une colère contre le monde et l'humain...

Cette lutte là, c'est celle qui montre la force des déclinistes, et la faille des militants.

Le monde est comme il est, moi je lutte avec et pas contre. Et donc peut-être je ne verrai jamais ce possible que j'attends et ressens depuis tout petit : un monde sans misère, un monde où l'humain a intégré l'intérêt commun et donc le partage comme valeur première. Ce monde là, je ne le verrai peut-être jamais. Mais j'aurais lutté avec mes moyens pour aller vers...

Et déjà c'est beau et suffisant, cela oblige à garder une certaine humilité, l'histoire ne m'appartient pas. Et puis du coup ce monde je le vois et je le vis, je veux dire ce monde de partage. Alors c'est sûr à petite échelle

Si j'écris ce que j'écris, c'est qu'une braise existait avant moi, ce désir de l'autonomie des peuples, cette braise est immourable, même étouffée au plus profond des coeurs, je crois qu'elle est un des ingrédients constitutifs de l'humain.

Cette braise qui ne m'appartient pas, je l'alimente, je la nourris c'est un héritage dont je suis garant (pas le seul heureusement).

Alors haut les coeurs ! Ardeur à la braise !

Tô.

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