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Billet de blog 18 février 2009

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Défendons Arnaud Montebourg

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Beaucoup disent qu’Arnaud Montebourg –le chantre de la VIème République au Parti Socialiste- est une girouette. Sous prétexte qu’il a soutenu Ségolène Royal lors des élections présidentielles, au point d’être un de ses principaux lieutenants, pour dernièrement se ranger derrière Martine Aubry, nouvelle Premier Secrétaire du PS, il serait inconsistant. Ses détracteurs vous diront que de nombreux autres exemples de sa versatilité atavique existent. Ce sont des méchants et je veux défendre Arnaud Montebourg. M. Montebourg est tout à fait capable de dire exactement la même chose dans deux médias différents à quelques jours d’intervalle (« A vous de juger » d’Arlette Chabaud le 11 décembre et « Rendez-vous Politique » sur France Inter le 14 décembre).

Dans les deux cas interrogé sur la position très paradoxale du PS concernant ses relations avec le Mouvement Démocrate (respectables au niveau local, infamantes au niveau national), Arnaud a répondu à chaque fois, accrochez-vous c’est compliqué :

« Au niveau local cela dépend : à Lille le Modem a pris tout notre programme ( !) et donc c’est normal de s’allier avec lui. Mais dans ma circonscription, le candidat du Modem est également le patron du MEDEF local. »

Et d’ajouter, la lèvre tremblante et le cheveu hérissé : « Et comment voulez-vous qu’un socialiste –il parle de lui- puisse passer un accord avec un patron du Medef ??? »

Il aurait pu aussi se signer et brandir un chapelet de gousses d’ail pour conjurer cette vision d’apocalypse. Mais Arnaud sait être sobre. Donc il s’est retenu.

Arnaud, vous permettez -au fait- que je vous appelle Arnaud ?, vous pensez vraiment que tous les patrons sont des salauds ? Vous pensez vraiment que parce que vous êtes de gauche, vous devez vous dressezr sur vos ergots « lutte des classes ». Vous pensez vraiment qu’en disant une telle énormité vous ferez (re)venir à vous les égarés partis chez Besancenot, voire Mélenchon ?

Au bout du bout, cher Arnaud, qu’est ce qui qualifie le mieux un homme : qu’il soit Patron, du Mouvement Démocrate, ou intelligent et ouvert ? Je ne préjuge pas de votre opposant dans votre circonscription, je ne le connais pas. Je parle en général.

Un homme politique comme vous, cher Arnaud, qui se dit « tenant du réalisme et du pragmatisme à gauche », n’est-il pas un peu fatigué de se forcer (car vous vous forcez dites ?) à manipuler son auditoire par des ficelles dialectiques aussi grosses ?

La conclusion est faite : nous pouvons reprocher à Arnaud Montebourg de dire une grosse connerie mais pas de la dire avec constance.

Et comme on dit souvent « Il vaut mieux dire une grosse connerie et passer pour un con, que se taire et entretenir le doute à ce sujet ! ».

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