Vocabulaire.
Dans la presse, à la télé, dans la bouche des femmes et hommes politiques, j'entends régulièrement des groupes nominaux affublés d'un même adjectif.
L'assassin présumé, le tueur présumé, le violeur présumé, le terroriste présumé, etc.
Le substantif qui correspond à "présumé", c'est "présomption". Or, au risque de me répéter, dans une démocratie, il existe une règle importante qu'on appelle la présomption d'innocence.
Tous les groupes nominaux cités plus hauts devraient ainsi, en toute rigueur, être remplacés par "l'innocent présumé", si on tient à l'adjectif. Ou, si on veut absolument préciser de quel crime ou délit cette personne est présumée innocente, le suspect (du meurtre, du viol, de l'attentat) ou l'accusé, le cas échéant.
Sans aucun mauvais esprit, je ne peux m'empêcher de noter qu'on entend jamais l'expression "l'abuseur de bien social présumé", ni d'ailleurs "le preneur illégal d’intérêt présumé", pas plus que "le détourneur de fonds présumé", ou "le blanchisseur de fraude fiscale présumé".
Dans le petit monde malade où je suis roi, on considère évidemment que c'est une bonne chose, d'autant plus que c'est innocent, je présume.