Depuis plus de deux mille cinq cents ans, un soucis souciait les philosophes.
C'est qu'un jour, Épimenide le Crêtois a dit :
"Tous les Crêtois sont menteurs."
Ça, c'est le paradoxe du Crêtois.

Nardine Moano : "Ça montre bien qu'on aurait jamais dû laisser la Turquie entrer dans l'UE ! Après si c'est kebab et compagnie à tire-les-rideaux faudra pas venir chialer !"
On voit le problème.
Dans une formulation plus concise, le paradoxe du Crêtois ça donne :
"Cette phrase est fausse."

Mishal Pince : "C'est bien ce que je disais ! "
Bon, faut reconnaître, c'est pas beaucoup mieux.
Et si on généralise le paradoxe, ça donne :
"Tout le monde a tort sur tout."

Congrès du /insérer nom d'organisation/
C'était énervant.
Au début du vingtième siècle, le mathématicien Bertrand Russell proposa donc une solution qui consistait à interdire purement et simplement l'auto-référence, dans le but de mettre fin au paradoxe.

B. Russel : "Aucune proposition ne peut exprimer quelque chose au sujet d’elle-même, parce que le signe propositionnel [la phrase] ne peut être contenu en lui-même." (Principia Mathematica, 1910-1927)
Quel con !
Heureusement, grâce à un certain Kurt Gödel, ce paradoxe a trouvé une solution plus élégante. Je vous épargne la démonstration mathématique, notamment parce que je l'ai pas comprise, mais pour faire court, le paradoxe, une fois résolu, ça donne :
"Cette phrase est vraie, mais tu peux pas le prouver"

Barix Verradent : "..."
Ce qui est susceptible d'être énervant aussi.
Et dans le petit monde malade où je suis roi évidemment, si on généralise la solution du paradoxe, ça donne :
"Quelqu'un a surement raison sur tout, mais personne peut le prouver"
Dans le doute, ce quelqu'un, on va dire que c'est moi.

C'est mieux.
Sinon ça va être énervant.