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Billet de blog 31 août 2014

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In the sick little world where I'm king - "Souvenirs"

Une équipe de neurobiologistes du Massachusetts Institute of Technology (MIT) vient de réaliser un nouvel exploit.

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Une équipe de neurobiologistes du Massachusetts Institute of Technology (MIT) vient de réaliser un nouvel exploit. Ils ont réussi, chez des souris, à modifier la valence de souvenirs. Concrètement, ils ont transformé des souvenirs pénibles en souvenirs agréables.

À cet effet ils ont utilisé une technique appelée optogénétique, qui permet de stimuler des neurones à l'aide de lumière.

Une séquence génétique codant pour une protéine photoactivable, sorte d'"interrupteur biologique", est tout d'abord insérée dans ces neurones, qui deviennent sensibles à la lumière. On conduit ensuite cette lumière jusqu'aux neurones via des fibres optiques, et on peut ainsi les stimuler à volonté.

L'hippocampe a un rôle déterminant dans les processus mémoriels. D'après les neurobiologistes, il renfermerait les informations contextuelles des souvenirs. Ces stimulations lumineuses, appliquées à certains neurones de l'hippocampe, ont ainsi permis de faire resurgir des souvenirs de chocs électriques auxquels les souris avaient été soumises. Les animaux se mettaient alors à fuir, comme s'ils étaient à nouveau soumis au stimulus désagréable. Les chercheurs leur en avaient fait revivre le souvenir.

L'amygdale, une autre zone du cerveau, est, elle, connue pour son rôle central dans les phénomènes émotionnels. Afin d'étudier les connections entre les deux structures, les chercheurs ont donné un tour plus intéressant encore à cette expérience.

Ils ont tout d'abord conditionné des souris mâles soit à la peur (à l'aide de chocs électriques), soit au plaisir (en les mettant en présence de femelles). Les mâles conditionnés au plaisir recherchaient le stimulus lumineux associé. Ceux conditionnés à la peur le fuyaient.

Ils ont ensuite présenté les mâles conditionnés à la peur à des femelles, et soumis les mâles conditionnés au plaisir à des chocs électriques, le tout en présence du même stimulus lumineux.

Roger Redondo, qui dirigeait l'expérimentation, explique : "Dans cette situation, les neurones liés à la peur et ceux liés au plaisir étaient activés simultanément, par la stimulation optogénétique en même temps que par la stimulation externe. Nous espérions ainsi créer des connexions entre ces deux groupes de neurones." Et c'est exactement ce qui s'est passé. Le lendemain, les souris d'abord conditionnées à la peur recherchaient le stimulus, alors que celles initialement conditionnées au plaisir le fuyaient. Le chercheur conclut : "Nous avons pu remplacer un souvenir de peur par un souvenir de plaisir et vice-versa".

La capacité de transformer un traumatisme en souvenir agréable.

Imaginez les applications !

Les dentistes, Domino's Pizza, les producteurs de "La soupe aux choux", Flagornet Pyn, tous ceux qui vous ont fait vivre des expériences insupportables et qui aimeraient bien en remettre une couche doivent suivre ça de très près.

Dans le petit monde malade où je suis roi, on sait maintenant où passe le pognon des conférences hors de prix de Syzo Racolaskin.

Ça doit être coûteux comme recherches.

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