
Agrandissement : Illustration 1

Avec 50, 4 % des voix, il devance Marine Le Pen qui a contesté l’élection et dénoncé des « fraudes » massives. Depuis hier, une centaine de personnes campent devant l’Assemblée Nationale.
Pourtant, cette victoire fut loin d’être acquise. Tout semblait aller contre le candidat du « Bloc Populaire ».
Car la campagne présidentielle a bien débuté le 30 septembre 2021, le soir de la primaire d’EELV. Un Yannick Jadot triomphant rassemblait après sa victoire une large partie des écologistes de Benoit Hamon à Corinne Lepage en passant par Génération Ecologie de Delphine Batho...Une vague verte, comme celle des municipales 2020 semblait promise.
Mais la candidature de Christiane Taubira en novembre a, nous le savons maintenant avec le recul, télescopé les deux campagnes. Véritable électro- choc pour la gauche, la guyanaise a stoppé la progression verte pour s’établir pendant un mois autour de 15,5 % pour 14 % à Yannick Jadot. Jean Luc Mélenchon, à l’époque, n’obtenait que 9 % des suffrages, son plus mauvais score. Le vieux lion semblait fini…
A droite, la candidature de l’ancien président battait de l’aile. N’étant plus réellement le « rempart » républicain face aux RN, sa réélection était minée par l’affaire Brigitte. Accusée d’avoir mis un voile Dior lors d’un déplacement officiel à Djerba en Tunisie, Marianne révélait un document montrant Macron converti à l’Islam. Sa chute était inévitable. Il demeurait cependant deuxième à 19 % durant tout l’hiver.
Vainqueur de la primaire LR, Bruno Retailleau stagnait, lui, à 8 %, tout comme Nicolas Dupont Aignan, souffrant d’une trop faible notoriété. En Mars, le scandale du débat du 1er tour, où la production oublia d’inviter Retailleau , a marqué sa campagne. Un séisme pour les Républicains, aujourd’hui dissous
Marine Le Pen, elle, oscillait entre 30 et 35 % des suffrages durant toute la campagne. Une élection au premier tour fut même évoquée en janvier, la candidate s’amusant qu’on lui parle du débat d’entre deux tours.
Éliminés du second tour, Jadot et Taubira se rencontrèrent le 31 décembre pour évoquer une possible union. La discussion engagée dura plusieurs semaines. Les militants EELV se souhaitant pas à nouveau se retirer et Christiane Taubira étant en tête dans les sondages, l’accord paraissait impossible. Échaudé de ne point voir une campagne de terrain, les électeurs de gauche se tournaient alors vers le candidat Bloc Populaire. Celui- ci, au prix d’une campagne créative, flirta avec les 15 %, tout comme la candidate PS, en janvier, tandis que son concurrent vert chutait à 11 %. Yannick Jadot se retirait la veille du débat du premier tour au profit de Christiane Taubira. « Les élections présidentielles ne sont définitivement pas pour nous » aurait dit l’ancien président de Greenpeace.
Le tournant de la campagne fut le débat du 27 mars. Gêné par son masque, Emmanuel Macron peinait à défendre son bilan. Bruno Retailleau oublié, c’est Dupont Aignan et Florent Pagny (6%) qui assénaient les coups contre le président sortant. Marine Le Pen affichait un sourire rassembleur tandis que Philippe Poutou clashait Nathalie Arthaud.
Le coup de théâtre fut lorsque Marine Le Pen lut des déclarations anti- France de Christiane Taubira, alors jeune élue guyannaise. Déboussolée, la candidate ne s’en remettra jamais véritablement. L’effet Jadot ne donna pas les effets escomptés et les sondages au sortir du débat plaçait Christiane Taubira derrière Jean Luc Mélenchon qui séduisait avec sa 6è République. C’était maintenant Montebourg, Piketty, Hamon, Piolle, Todd, Sy, Hanouna... qui soutenait l’ex- ministre du gouvernement Jospin. Avec une campagne inventive telle que la célèbre distribution de camomille, le slogan « Le président d’la République, c’est moi !» ou le succès du jeu vidéo « Mélenchon’s Creed », le candidat se qualifiait pour le second tour, devançant Emmanuel Macron de 0,3 %.
L'ironie politique, décidément malicieuse, fut lorsque les militants mélenchonnistes durent faire appel au barrage contre le RN, aux "castors"... Ah, l'histoire n'est que torture...
Le débat d’entre deux tours fut aussi décisif. Ayant égaré ses fiches (qui seront retrouvés dans les poches de François Ruffin), Marine Le Pen confondait le PIB et le BIT, dénombrait 27 millions d’islamistes et expliquait qu’elle sortirait des accords de Rio de Kyoto… Jean Luc Mélenchon, lui, sous camomille, expliqua sa 6è République éco-socialisto- inclusive et laïque.
Malgré une campagne médiatique dénonçant le « danger islamiste », et un attentat la veille du vote (qui fut sanctionné par le Conseil constitutionnel comme hors- campagne), le candidat Bloc Populaire l’emportait.
Après un voyage controversé dans la nuit en Algérie, de nombreux éditorialistes et journalistes quittèrent le pays pour se réfugier en Hongrie. Actuellement, le nouveau président s’attelle à organiser la constituante pour une 6è république et organiser sa démission