LA VISITEUSE DE LA NUIT
Fratelli, a un tempo stesso, Amore e Morte
Ingenerò la sorte.
Cose quaggiù si belle
Altre il mondo non ha, non han le stelle.
(G. LEOPARDI)
Lumières grises et noires aux alentours ... En leur TOTALITE. Blême. Vagues silhouettes, humaines et bestiales, se dessinant, et se détachant le long d’un tumulte d’herbes folles. D’un côté et de l’autre de ce fleuve, qui chemine chemine, tout en avançant ... En avançant, et en remuant fort. Se dirigeant vers d’autres mers, vers d’autres Océans. En un seul mot, et pour tout dire, franchement et à haute voix, vers des horizons tout à fait AUTRES.
Clignant des yeux, plissant ses/leurs lourdes paupières, pour ne pas en être trop aveuglés. ABSOLUMENT aveuglés, entendons-nous, par ces mêmes horizons ... AUTRES ... lointains ... lointains ... Si lointains, si éloignés de nous, et de cette périssable vue qui est la notre. Oui, certes. Répétons-le. Cette vue, qui est la nôtre ... Aveuglée, car périssable...
Lumières au ras du sol. Et encore et encore, montant, glissant tout au long des troncs livides d’arbres centenaire à l’écorce rongée ... Âcrement rongée ... Mais, par qui ? Et puis, encore et encore, le vrombissement de la mer. D’Océans Tous-Puissants, s’abattant furieusement sur les plages. Le long de plages abruptes. Mers et Océans, donc, et par conséquent, eaux furibondes, regorgeant tout au fond d’abîmes ténébreux, et de ténèbres absconses.
Et voilà qu’Echo – éconduite – s’est arrêtée. S’arrête juste ici. (Pas un seul pas de plus.) Voici : éconduite... Pour y regarder de près. Voilà qu’elle se plie (se courberait-elle ? ) sur son beau Narcisse. Pleurerait-elle, Echo, de sa voix de diamant ?