SONGES ET REEL
(Le théâtre, terre d’asile)
Encore et encore un grand merci à vous, Paul Matcho, et à tous ceux qui – nombreux – ont travaillé tous ensemble et avec vous, pour réaliser cette mise en scène d’une Odyssée ramenée aux temps d’aujourd’hui, et dont le film qui l’a reprise a trouvé sa plus belle place, toujours dans l’espace de l’accueillant lieu–dit, dans le 20ème arrondissement de Paris.
C’est bien que le film montrant cette aventure de l’imaginaire, ne se soit pas déroulé avant, mais après la présentation des radios libres des patients : Radiocitron, ou La Patat’ose. Tout à fait comme c’est bien que Paul Matcho n’ait su cacher toute son émotion, n’ayant pas pu se rendre au Festival avec tous les comédiens, à savoir les comédiens du GITHEC, à ses dires : « Plus fous que nous », et les comédiens–patients, en d’autres termes avec tous les « citoyens » qui ont participé à réaliser et à vivre avec lui, cette aventure si humaine.
Le titre de leur nouvelle, surprenante Odyssée était Chacun a son rôle, et elle se déroulait à Montfermeil. Et Paul Matcho de nous conter que, après avoir quitté la parole et les outils théâtraux, où une égalité absolue subsistait, chacun étant pris par son propre rôle de comédien, dans un deuxième temps, chacun reprenait également son « rôle » dans l’existence, pour ainsi dire, de soignant ou de soigné, un rôle interchangeable, selon les propres termes de la psychothérapie institutionnelle. Cela sans oublier (chose tout à fait nouvelle) la nouvelle « attention », le nouveau « regard attentif » portés sur l’autre à la suite de ce jeu théâtral, chacun ayant découvert l’autre autrement, et découvrant également autrement soi–même.
On aurait aimé débattre plus longtemps, mais un nouveau « spectacle » était prévu. Quant à moi, il me sembla que finalement mes plus anciens rêves se tissaient encore une fois avec le réel, et je ne pus que m’éloigner de ce lieu–dit d’un pas assurément heureux, mais quelque peu hésitant, car une fois encore et à jamais tissé de songes.
(Pour tous ceux qui voudraient en savoir davantage, ma boîte de commentaires ne marchant peut–être toujours pas, et ne connaissant pas de près le Champs libre, je leurs recommande de lire – toujours dans ces « Cahiers de la folie ordinaire » – le bel article de Dominique Conil « Deux jours à Montfermeil » daté du 25 janvier 2011, et accompagné de nombreux commentaires qui lui font écho.)