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Billet de blog 24 février 2025

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Il faut imaginer les fascistes heureux

La joie d'être fasciste est à portée de main. Comment le concevoir ? Quand est-ce que cela a déjà commencé ? Donner à voir le monstre qui a la vie en rose. Il est temps.

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A chaque fois que je commence l’écriture de cette pensée politique, elle se repousse. Je ne trouve pas son début, sa racine. Elle ne trouve pas de commencement. C’est très mauvais signe.

Je la commence, parce que je lis un petit livre qui m’ouvre les yeux à l’hiver 2023. Un petit livre qui me fait penser que le fascisme est présent. Que je l’ai vu passer, et que ce livre-miroir fige ce que j’ai vu avant, sans avoir vraiment su ce que je voyais. J’évoque ce sentiment avec précaution autour de moi : « ressens-tu toi aussi le fascisme ? » ; on s’oppose globalement, surtout chez les gens savants. Et puis la dissolution de l’assemblée nationale arrive au printemps. Je recommence à écrire. On s’oppose encore, surtout chez les gens savants. Je remets de côté encore pour laisser mûrir.

Xénophobie de Meloni, homophobie en Hongrie, misogynie des mollahs, totalitarisme chinois, tronçonneuse en Argentine, génocides à Gaza, guerre en Ukraine… ça hurlerait dans le monde entier, mais pas ici en France. Non. Pas suffisamment. Pas comme ça. Pas chez nous. La vague n’est jamais assez haute pour nous menacer, le fascisme n’est jamais assez bouillant, assez visible, assez agressif, assez gênant on dirait. La France est une providence, un bastion imprenable.

Les Lumières, la raison, l’éducation, la laïcité, la République, la démocratie. Ces valeurs aussitôt évoquées, comme par une prestidigitation miraculeuse, font disparaître aussitôt le fascisme. Des valeurs d’une puissante magie. D’ailleurs « les résultats des élections vont le prouver ». « C’est un accès de colère ». « Ils sont comme ça les Français ».

Résultats atroces : des dizaines de députés fascistes de plus sont élus. Non, là encore, le Rassemblement national n’est pas fasciste, puisqu’il joue le jeu de la démocratie. Et puis il y a Le Pen et Le Pen ; et puis faites des nuances : on doit intellectualiser, historiciser, laisser parler les experts. Je pense trouver son commencement officiel : l’évènement semble suffisamment historique. Non, toujours pas. On m’oppose l’histoire, les définitions, la précaution, la facilité. Ce n’est jamais le moment de reconnaître le fascisme. Trouver le début du fascisme devient impossible, voire suspect, anormal, c’est se tromper de cible, exagérer, être hystérique. C’est là que je me dis que c’est précisément le problème et que le sujet est de dire avec conviction que ça a déjà commencé. D’oser appuyer sur le déclencheur. Prendre la photo qui fige et donner à voir. Déclencher quelque chose, voir le monstre.

Car je ne suis pas un homme facile. Et je ne serai pas épargné : l’avenir c’est les années 30. Je n’agite pas le foulard par plaisir. Pendant ce temps, autour de moi ça continue : « commence ? commence pas ? » ; et la vague monte, les vaguelettes n’en sont déjà plus. On a crée un tabou efficace. Il devient plus difficile d’aborder cette question. Les médias s’en offusquent. Et c’est précisément là qu’est le problème. Tout va bien, on consomme toujours, il s’agirait simplement d’une sensibilité individuelle à la question. Tant que l’on prend l’avion, qu’on débat entre nous, tout peut encore aller très bien, le malaise n’est que de surface…

Et puis, on commence à entendre le bruit claquant de la vague contre les parois de la raison et de la liberté. Comme avant le raz-de-marée, la plage se découvre et laisse petit-à-petit apparaître le vrai visage d’un monstre qu’on ne voyait que sous l’eau, informe. Cette fois, c’est l’élection de Trump. Il faut recommencer à nouveau : est-on au début ? Vraiment, cette fois est-elle la bonne ? Je crois que j’ai trouvé un commencement pour dire que le fascisme existe, chez nous, pas uniquement chez les Américains. On serait d’accord pour le reconnaître ensemble ? Je lis que l’un des plus grands historiens du fascisme, Robert Paxton, un observateur du fascisme en action, n’a plus peur des mots. Je me détermine à recommencer, encore. J'écris, mais demain : Musk aura peut-être anéanti l’état de droit, Marine Le Pen été boutée hors de son parti pour laisser un boulevard idéal à Bardella ? Quelles formes ce monstre aura-t-il pris en quelques mois ? L’Ukraine sera-t-elle russe ? L’Europe aura-t-elle dégénérée ? le Moyen-orient disparu ? Il aura enflé certainement le fascisme. J’aurai recommencé dix fois d’ici là. Il aura inspiré, grandi, suinté. Le fascisme m’aura encore et encore désorienté, fait perdre du temps, pris de vitesse.

L’élection de ce despote, je l’apprends lors d’une matinée sublime, dans des rayons rosés d’une douceur et d’une pureté nette, simple, fraîche, près du lac de Côme. La nature est sublime, sans enchantement. La rive est calme, teintée par l’automne. Je suis en résidence de recherche dans un cadre merveilleux. Rien du bruit et de la fureur ne touche les couleurs et l’atmosphère de cet endroit. Tout est doux et voluptueux. C’est un paradis. Des teintes orangées, jaunes, roses se déposent sur le paysage et les clapotis de l’eau. C’est l’automne fauve.

J’ai alors ressenti le fascisme à travers ces couleurs. C’est étrange comme affirmation, mais je crois que l’expérience fasciste peut se nicher dans tout évènement pleinement vécu, même ici. Il faut bien, d’ailleurs, supposer que pour le fasciste, le fascisme est nécessairement vécu joyeusement et librement. Il est sans doute une forme de bonheur, de réjouissance que nous n’osons pas regarder mais qui existe bel et bien au nom d’un projet joyeux. Je me pose la question, mais je n’ai pas vraiment les moyens de la penser ni d’y répondre : comment imaginer le fasciste heureux (il le faut pourtant bien) ? Est-il de notre devoir d’imaginer ce qui contente l’esprit d’un fasciste ? Ce qui lui procure le plaisir, la beauté, la paix, la vie en rose ? Ne pas négliger cette question. En tout les cas, là où j’étais, si j’avais été fasciste à ce moment précis, j’aurais été on ne peut plus heureux, très certainement.

Je n’ai pas de leçon à donner sur ce que ce bonheur fasciste est à vivre, d’autres (morts) ont laissé suffisamment de traces boueuses pour me laisser méditer cela, comme les empreintes d’animaux sauvages dont on ignore plus ou moins ce qu’ils fuyaient, mais suffisamment pour deviner les raisons de leur fuite. Des empreintes boueuses et pleine de sueurs : celle de la proie prise dans sa fuite, de sa peur, de son renoncement, prise dans le filet du bonheur fasciste.

Avant que les dernières élections législatives m’aient amené à ressentir d’être pris au piège à mon tour, dans l’élan d’épanouissement du fasciste actuel, avant que mes fibres et mon passé ne viennent me frapper pour me réveiller, avant que le coq ne chante la vigilance, je commençais pourtant déjà à me sentir oppressé par sa présence comme à l’annonce en sourdine, au loin, d’une fête dont on ne perçoit que les ondes basses, alors qu’on ne sait pas encore s’il s’agit d’un orage. Et ce grondement festif, de l’autre côté de l’Atlantique s’annonce en tempête chez nous. Grondement festif : car nombre de gens font l’expérience du fascisme comme une vie en rose.

Aujourd’hui, le fascisme devient comme l’air que l’on respire : à la fois invisible comme un faisceau qui réunit tout, et prodigue comme une denrée abondante. Il faut sans cesse le ramener dans le domaine du visible, le démontrer, le pointer du doigt, l’identifier : c’est bien la preuve qu’il est sous-jacent, qu’il se cache et que l’on doit absolument le ramener à la vue, à la pensée. Prestidigitation infâme certes, mais qui doit nous faire utiliser les leviers, et toute notre force pour le faire se manifester. Nous devons amener le fascisme à une perception physique. Écoutons nos chairs et nos peurs.

Quand j’ai commencé à penser à tout cela, je lisais un tout petit livre, qui disait simplement et avec beaucoup de vérité ce qu’est la nature du fascisme : Reconnaître le fascisme de Umberto Eco. J’ai eu la triste satisfaction d’entendre un commentateur politique de qualité en parler avant les résultats de l’élection américaine, à la radio. Il faut le lire. Il m’a percuté. Eco, qui a vécu enfant, dans sa chair le fascisme de Mussolini, donne une définition du fascisme qui me convainc par sa lucidité et sa simplicité. Avant de considérer qu’il est un concept né sous Mussolini (fascio, le faisceau politique, la Ligue) ; Eco sonde l’énigme de l’origine même de ce monstre et forge un concept unique, puissant, à contempler comme une vérité exacte : le concept de l’Ur-fascisme. « Le fascisme primitif et éternel ». Selon lui, (le ressentez-vous aussi ?) le fascisme n’est que le nom d’une facette affreuse de l’humanité, présente depuis la nuit des temps (Ur renvoyant à une imaginaire société primitive, primordiale des instincts authentique de l’humanité). Au même titre que l’humanité a inventé et continuera toujours de le faire, l’amour, la beauté, la liberté, la joie, elle ne se drainera jamais complètement du pus de la haine, de l’horreur, de l’esclavage, de la mélancolie et du fascisme. Envisagé ainsi, le fascisme aura toujours, comme le reste, un compagnonnage avec l’homme. Il ne fait que changer de forme de façon tout à fait merveilleuse, insaisissable — trop tard. Il nous pré-occupe longtemps avant de nous désosser, pour ceux qui sont concernés. Il s’appelle tyrannie, nazisme, trumpisme, Poutine, Netanyahu, Fayard, Bardella, Bolloré… ; il porte aussi des noms imprononçables : celui des bombes qui tombent, des cris des êtres meurtris, du coeur battant qui a peur, des cauchemars intérieurs qui nous visitent. Il est sans doute une symphonie de tout cela, inaudible mais présente et palpable. Le fascisme affleure à chaque occasion, est imminent à chaque détour, une tentation de chaque instant dont nous faisons naturellement la connaissance, et comme toute jouissance il a son art, ses satisfactions, ses raffinements, ses plaisirs, ses admirateurs et ses méthodes.

Lorsque le fascisme a commencé à renaître de ses cendres dans les urnes (objet funèbre, à croire que les bureaux de votes sont devenus symboliquement les colombarium de la démocratie), je l’ai senti s’incarner par la voix d’un fou, un matin, suite au premier tour des législatives. Comme beaucoup de Français, la passion politique s’était emparée de moi, il était question de sauver quelque chose instinctivement, de défendre, de protéger cette abstraite notion de « société ». Je crois que nous avons été beaucoup à être emmurés par nos émotions à ce moment-là. Littéralement, nous étions sous le choc. La panique était là pour les uns ; l’excitation pour les autres. On me rappelait par compassion que j’étais parmi les cibles, sans doute pas les premières, mais qu’un scénario était tracé, qu’il arrivait dimanche prochain et qu’on aurait jamais cru vivre ça.

J’ai fermé mes volets pendant presque trois jours après avoir entendu un alcoolique notoire, et comme j’en imaginais tant d’autres le faire en France au même moment, hurler des hymnes à Bardella et Le Pen, joyeusement. Lui, il était heureux. Jamais je n’avais conçu que mon bonheur était si dépendant de son malheur, que voir la vie en rose était un tel enjeu de société qui se faisait au dépend des uns et des autres. Là s’est cristallisé quelque chose dans mon esprit et ma chair. Là, une alchimie s’est produite instinctivement : cette profération était un attentat mental. Un deuil immédiat. J’avais reconnu le fascisme : il était juste là sous ma fenêtre.

C’est donc ça le fascisme au début quand on le voit se manifester. Un alcoolique notoire et heureux sous une fenêtre. Un alcoolique notoire et heureux qui était allé voter. Entre autre. Un fasciste c’est aussi petit que ça et heureux. Si misérable mais si nuisible. Pourquoi étais-je si triste ? Pourquoi sa joie avait-elle à ce point rebondit et agressé la mienne ? Je rejetais avec tellement de force ce que j’entendais, comme une maladie, une plaie, un monstre, que je compris un peu après que l’idée même de perdre en liberté, qu’on me menace aussi idiotement me rendait aussi malheureux que si l’on m’annonçait ma mort. Liberté, égalité, fraternité… ou la mort : j’y étais. Enfermé chez moi, enfermé en moi, comme pour beaucoup de Français, une profonde conversion était en cours.

L’une des premières idées qui me traversait : « je ne pourrai plus porter mon imperméable rose »… Mon imperméable signature. On me reconnaît avec. Cette couleur que je veux, celle qui me sert de bouclier face au monde. Une des couleurs de la peau, que nous n’avons jamais rose vraiment, mais que les peintres s’escriment souvent à nuancer de mille manières. C’est une couleur du dehors, des nuances infinies des carnations. C’est une couleur qui enchante, glamour, qui est magique. En ce sens, elle est provocatrice et subversive. Celle des « filles » et des cochons. Elle est ce qu’on veut bien en penser, comme toute couleur. Elle est celle des agressions que j’ai subies en la portant : d’un homme sur la grève d’un port qui se moque ouvertement de moi devant sa toute jeune fille pour nous rappeler mutuellement que chaque genre doit bien être à sa place ; d’une collègue qui en salle de travail me dit généreusement « bonjour ma fifille ! » ; des yeux qui comme des globules blancs repoussent sans cesse cet accoutrement provoquant lorsque je me promène ; des persiflages constants sur mon chemin ; des dégoût affichés. C’est ce même rose en forme de triangle, qu’on retrouvait sur nos frères persécutés parce qu’ils aimaient des gens du même sexe qu’eux. Je ne l’oublie pas.

« Je ne pourrai plus porter mon imperméable rose » me trottait dans la tête comme le résumé, l’allégorie, de toute cette violence fasciste qui allait désormais pouvoir se libérer dans mon quotidien et mes façons d’être ; c’était son tour, et cela allait bien sûr bien au-delà. Alors j’ai remis quelque temps mon imperméable jaune. J’ai léché mes plaies, je me suis remusclé : j’ai changé de peau. J’ai pensé avec émotion à mes arrières grands-parents résistants et j’ai eu honte de ce que nous avions laissé se produire en nous, avant de reprendre un peu de courage. J’ai fourbi mes armes à moi.

J’ai vu le fascisme, lui aussi il m’a vu. Nous nous sommes reconnus. Mais il n’a pas encore tout vu, il ne le verra jamais entièrement, alors que moi je sais qui il est. Comme le diable, les spectres et les ombres, il faut toujours commencer par nommer les choses pour les anéantir et s’y opposer fermement. Grâce à Eco, j’ai les armes pour l’assassiner le premier en esprit. On verra qui en sortira vivant plus tard.

Toi, fasciste, tu as le culte de la tradition, le savoir n’avance plus pour toi, il se syncrétise et pétrifie. Pour moi qui enseigne les humanités, rien n’est plus vrai d’observer que le savoir est un message inconstant et incomplet, d’une richesse absolue et infinie, que jamais il ne sera uni en un récit brutal décidé par toi.

Toi, fasciste, tu refuses le modernisme, car tu refuses la raison. Moi je pense que ma vie, quand elle souhaite être partagée, même en amour, doit être immanente, inscrite dans un présent que je pense en partage avec ceux que j’aime. Je ne refuse jamais de mettre ma raison à tous les services, y compris de mon imagination.

Toi, fasciste, tu as le culte de l’action pour l’action, penser t’est suspect. Moi, mes frères en humanité et mes sœurs en humanité agissons pour réaliser une utopie, de la plus petite à la plus grande.

Pour Toi, fasciste, le désaccord est considéré comme une trahison. Pour nous, il est le passage indispensable, et difficile à trouver, vers la liberté de chacun.

Toi, tu as peur de la différence. Nous, nous en faisons un outil de travail, de perfectionnement sur lequel frotter nos aspérités. Et comme deux matières se frottent ensemble, nous pensons qu’elles s’échangent une vérité ainsi.

Toi, fasciste, tu parles aux frustrations humaines. Moi, je pense que la frustration ne doit pas être écoutée mais guérie, soignée, cautérisée et abandonnée.

Toi, tu es obsédé par le complot au nom d’un argument nationaliste. Moi, je suis obsédé par ta panique morale qui t’amène à croire que le sens est toujours logé ailleurs, en cale basse, que ton incapacité à voir le visible te fasse inventer l’invisible et vivre dedans sournoisement.

Toi, fasciste, tu es incapable d’évaluer la force réelle de l’ennemi désigné, qui est donc à la fois représenté comme faible et tout puissant : le juif, l’arabe, le pédé, la femme, l’handicapé,… Moi je crois que tu as peur de ce que tu ne comprends pas de toi-même, que tu ne sais pas t’entendre faible et tout-puissant dans ta nuisance intérieure. Aucun de tes vrais ennemis n’est aussi coupé en deux : il est d’un bloc uni de pierre taillée, tu n’es qu’un éclat corrompu.

Pour Toi, le monde est une guerre permanente, ce qui appelle à une solution finale pour qu’un âge d’or advienne. Nous, nous savons que la solution est déjà là depuis que l’humanité existe et qu’un âge d’or est tout simplement une perte de temps.

Tu méprises les faibles au bénéfice d’un élitisme populaire. Je sais qu’aucun de nous n’en vaut un autre, et que ton ambition n’est qu’une perte de sens total sur ta place.

Tu es machisme et ton désir sexuel est exacerbé. Moi, je suis un homme fait de pulsions, mais je sais aimer.

Toi, tu inventes des novlangues. Aujourd’hui ce sont les mots de « souverainisme » qui remplacent ceux de « fascisme », de « Rassemblement national », d’ « ordre », d’« identité », de « racisme anti-blanc », de « grand remplacement ». Ces monstres conceptuels agitent les langues pour cacher les dents pointues d’un seul et même monstre : l’hydre fasciste.

Tu vois, je te reconnais, je te regarde, nous t’avons à l’oeil ; j’ai peur de toi bien sûr, car je te sens sans aucune pitié. Mais comme une bête que je crains je ne me laisserai pas dévorer, je veille, je mettrai du rose. Je serai toujours ta proie et toi ma haine. Tu retourneras dans la tombe parce que nous te trouvons intolérable à la vie et que nous finissons toujours par être tes fossoyeurs. Toujours nous t’enlisons dans les couches silencieuses de l’humanité. Nous te maudissons. Tous les bonheurs ne se valent pas, tous n’ont pas droit à leur tour.

Il faut cependant bien imaginer, en ce moment, les fascistes de plus en plus heureux… Il n’y a pas de contraire au fascisme ; il est lui-même l’envers de tout, il est la ciel étoilé sans lumière, le soleil mort. Il est la révélation uniforme d’un seul sens pour tout. Y croire revient à dire que face au soleil nous n’aurions pas d’ombre. Être un salaud.

D’un point de vue plus déterministe et lucide, il doit être repoussé sans la moindre hésitation, être réduit le plus possible, et immodérément combattu, traqué au fond de nous-mêmes et autour. Et pour cela, il faut bien imaginer les fascistes de plus en plus heureux, en ce moment, et que cela nous devienne absolument et résolument insupportable. Détestons-le de toute notre force. Sourions-lui avec les dents.

Liberté, égalité, fraternité ou…

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