Pourquoi écrire ce billet ? D'autres le font, le feront, et sans doute d'une manière mieux renseignée que la mienne. Sans doute le besoin est-il très fort, puissant, d'exprimer, ce que nous sommes nombreux aujourd'hui à ressentir, et qui prend la forme d'un espoir frémissant, peut-être est-ce encore trop dire, l'ombre d'un espoir accompagné d'une joie étonnée. Nous avons été tellement instrumentalisés, manipulés, floués, trahis, nous tous, le peuple de gauche. Presqu'anéantis, malgré les quelques voix courageuses qui se sont toujours élevées, dont celle de Médiapart et de grands intellectuels comme E. Morin, C. FLeury sans oublier quelques figures politiques (rares !!!) comme J.L Mélenchon, Isabelle Attard ou P. Larrouturoux. François Holland et le parti socialiste (sur lesquels nous n'avions plus beaucoup d'illusions) ont tout de même réussi le tour de force de nous envoyer au tapis, de nous couper l'élan.
Le Parti socialiste n'incarnant absolument plus les valeurs de la gauche n'est plus, pour moi, un parti de gauche, c'est terminé. Et j'espère, je souhaite très fort que les prochaines élections cantonales amplifient la déroute subie aux dernières élections municipales. Nous vivons des temps difficiles et incertains. L'attentat de la semaine du 5 janvier est présent dans nos mémoires et dans celle des gens qui nous gouvernent. Mais, pour combien de temps ? Et quelles mesures seront prises ? Comme le soulignait Régis Debray lors du dernier débat organisé par Médiapart, nos politiciens actuels sont incultes. Il se demandait, et moi avec lui, combien d'entre eux ouvrent un livre par an ? Écoutent un concert, vont au cinéma, au théâtre, à une exposition ?
La victoire de Syriza en Grèce, après une période d'abattement, de volonté anihilée, de dépression profonde, de la perte de confiance dans les moyens que nous avons chacun d'entre nous de penser et d'agir, de ce sentiment que nous ne sommes plus, malgré les volontés d'affichage, une démocratie, cette victoire donc me redonne une joie étonnée, un espoir palpitant... Comment ?... Ce serait de nouveau possible ? Je relève alors le front et je souris à l'idée qu'ensemble nous allons dégager tous ces gens qui ne nous représentent plus, qu'ensemble nous allons faire que les jeunes gens se sentent valorisés, aimés dans ce pays de France, qu'il n'existe plus d'individus abandonnés au froid et à la faim, que le travail redevienne une valeur d'estime et ne nous transforme plus en nouveaux esclaves de ces idéologies où l'humain ne compte plus, et dont l'unique valeur même morale, est l'argent, toujours plus d'argent et l'abêtissement et l'abrutissement du peuple avec la corruption des décideurs.
Et, pour en terminer, je voudrais que l'on cesse d'accoler le mot de populiste à des mouvements et des partis qui ne font que traduire la profonde volonté des peuples accompagnée de leurs aspirations concernant l'épanouissement de chaque être humain. Ce n'est pas un hasard si tous ces oligarques, et ces journalistes emploient ce mot : ils méprisent le peuple et ses aspirations. Leur mépris s'accompagne aussi d'une peur, celle dont nous devrions prendre conscience et que Syriza nous aide à identifier : nous sommes une force, laquelle si elle se met en marche, ne pourra être arrêtée.