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Billet de blog 23 décembre 2015

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Marche pour Youssef

Youssef avait 16 ans, il était soudanais. Comme tant d’autres, il avait fui son pays avec un seul objectif : rejoindre l’Angleterre. Calais ne devait constituer qu’une étape. Pourtant, la route du jeune homme s’est arrêtée ici, à quelques kilomètres de la Jungle, fauché par une camionnette alors qu’il tentait de partir vers son rêve.

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Cette marche est la marche dont font référence Pascale Ferran et Roy Aridda dans leur film "Pour Mohammed".

Youssef était arrivé quelques jours auparavant à Calais. Seul. C’est dans le quartier des soudanais, comme il est appelé ici, qu’il avait trouvé refuge. D’abord dans une petite tente, puis dans une plus grande, partagée avec d’autres. Sur le tissu qui sépare le coin nuit du reste de la tente, on peut lire « Open us the way to UK » (ouvrez-nous le chemin vers le Royaume-Uni).

Alors, les migrants ont marché pour la mémoire du jeune homme. Toutes nationalités confondues. Pour oublier les tensions qui peuvent régner entre eux. Pour être solidaires face à une situation de plus en plus insoutenable.

Car depuis quelque temps, ils le savent, les possibilités de passer en Angleterre se réduisent à peau de chagrin.

Cette marche, ils l’ont voulue silencieuse, avec pour seul cri des messages brandis à bout de bras. « Notre destin ici est inconnu », « Nous sommes des humains. Pas des chiens. ». Ils voulaient marcher vers Calais, manifester leur tristesse hors de la jungle. Leur marche a été arrêtée nette par une rangée de CRS à l’entrée du camp.

Après un moment de tension palpable, les manifestants ont fait face aux forces de l’ordre. Calmes. Fiers. En silence. Un moment suspendu. Une petite heure d’hommage et ils ont regagné la Jungle.

Marie Magnin - Photographe

Illustration 1
Le quartier des soudanais, dans la Jungle de Calais © Marie Magnin
Illustration 2
Taha, un soudanais voisin de Youssef, me conduis vers les deux tentes où a vécu le jeune homme. © Marie Magnin
Illustration 3
C’est dans cette petite tente que Youssef a d’abord dormi quelques jours en arrivant seul dans la jungle. © Marie Magnin
Illustration 4
Taha entre dans la tente où le jeune homme dormait ces derniers jours, juste avant l’accident. © Marie Magnin
Illustration 5
L’intérieur de la tente. Sur le tissu, qui sépare le coin nuit de l’entrée, il est écrit en anglais « Ouvrez-nous le chemin vers le Royaume-Uni », et « Bonnes fêtes 2015 » en arabe. © Marie Magnin
Illustration 6
L’intérieur de la tente. Sur le tissu, qui sépare le coin nuit de l’entrée, il est écrit en anglais « Ouvrez-nous le chemin vers le Royaume-Uni », et « Bonnes fêtes 2015 » en arabe. © Marie Magnin
Illustration 7
Deux migrants appellent à la marche. Toutes les communautés sont invitées à marcher ensemble pour la mémoire de Youssef. © Marie Magnin
Illustration 8
De jeunes migrants, âgés d’une quinzaine d’années, proches de la tente de Youssef. Le jeune homme décédé avait 16 ans. © Marie Magnin
Illustration 9
La photo de Youssef est brandie par un migrant en ouverture de la marche. © Marie Magnin
Illustration 10
Après avoir traversé la jungle en silence, les migrants arrivent à l’entrée du camp. L’un d’eux fait signe aux manifestants de ralentir à la vue des CRS qui bloquent la route vers Calais. © Marie Magnin
Illustration 11
Après avoir traversé la jungle en silence, les migrants arrivent à l’entrée du camp. L’un d’eux fait signe aux manifestants de ralentir à la vue des CRS qui bloquent la route vers Calais. © Marie Magnin
Illustration 12
Les CRS attendent les manifestants sous le pont à l’entrée du camp. Au dessus, la rocade où passent quotidiennement les camions à destination de l’Angleterre. © Marie Magnin
Illustration 13
Le premier contact est tendu entre CRS et migrants. Puis le calme, durant toute la manifestation. © Marie Magnin
Illustration 14
Le premier contact est tendu entre CRS et migrants. Puis le calme, durant toute la manifestation. © Marie Magnin
Illustration 15
Sur les pancartes, « Nous sommes des humains. Pas des chiens. », « Non au racisme. Oui à la justice. Non au terrorisme. », « Notre destin ici est inconnu ». © Marie Magnin
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Sur les pancartes, « Nous sommes des humains. Pas des chiens. », « Non au racisme. Oui à la justice. Non au terrorisme. », « Notre destin ici est inconnu ». © Marie Magnin
Illustration 17
Sur les pancartes, « Nous sommes des humains. Pas des chiens. », « Non au racisme. Oui à la justice. Non au terrorisme. », « Notre destin ici est inconnu ». © Marie Magnin
Illustration 18
Assis, les manifestants brandissent leurs pancartes face aux forces de l’ordre. « Europe, entends-tu notre appel de Calais ? ». © Marie Magnin
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Assis, les manifestants brandissent leurs pancartes face aux forces de l’ordre. « Europe, entends-tu notre appel de Calais ? ». © Marie Magnin
Illustration 20
/ Pendant de longues minutes, migrants et CRS se tiennent face à face dans le calme. © Marie Magnin
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/ Pendant de longues minutes, migrants et CRS se tiennent face à face dans le calme. © Marie Magnin
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/ Pendant de longues minutes, migrants et CRS se tiennent face à face dans le calme. © Marie Magnin
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/ Pendant de longues minutes, migrants et CRS se tiennent face à face dans le calme. © Marie Magnin
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/ Pendant de longues minutes, migrants et CRS se tiennent face à face dans le calme. © Marie Magnin
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/ Pendant de longues minutes, migrants et CRS se tiennent face à face dans le calme. © Marie Magnin
Illustration 26
Après une petite heure de manifestation, cet homme invite les migrants à regagner le camp. © Marie Magnin
Illustration 27
Sur le pilier, #liberté. En fond, les forces de l’ordre juste après la manifestation. © Marie Magnin

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