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La répression des manifestations en Iran, a été d'une violence inouïe, notamment le mercredi 24 juin devant le parlement, place de Baherstan, à Téhéran.
Les prisons à Téhéran débordent de prisonniers, la plus grande incertitude règne quant au sort des détenus, leur nombre et leurs noms. Certaines sources font état de plus de deux mille arrestations. Les parents des prisonniers mais aussi des étudiants et des manifestants disparus tentent de tout faire pour avoir des informations et, le cas échéant, pour faire libérer leurs proches.
Un reportage très intéressant de Manon Loizeau, diffusé jeudi 25 juin dans « Envoyé spécial » sur France 2, montrait entre autres le témoignage d'étudiants de l'Université de Téhéran et des images de l'attaque de leur dortoir par les milices Bassidji en tenue civile. Ce reportage, qui a pu franchir les frontières de l'Iran (encore bravo à l'équipe), est à voir absoluement, pour qui veut se faire une idée de la répression sauvage du pouvoir.
Comparé aux deux semaines précédentes, les rues de la capitale et des grandes villes de l'Iran ont été bien plus calmes, les 25 et 26 juin, même si des rapports font état de petits rassemblements. Le déploiement sans cesse croissant des miliciens et le quadrillage quartier par quartier des grandes villes ont considérablement diminué l'ampleur des manifestations. Diverses sources considérées comme plutôt fiables sur Twitter précisent qu'il ne s'agit point d'un signe d'essoufflement ou d'abandon des protestations, mais d'un repli stratégique afin de trouver d'autres voies de contestation moins coûteuses. Il y a eu notamment un lâcher de ballons verts dans le ciel de Téhéran, le vendredi 26 juin à 1h de l'après-midi.
Les cris de « Dieu est Grand » continuent tous les soirs, même si au moins deux personnes auraient été tuées sur le toit de leur maison, et malgré les rondes de nuit des miliciens, qui après avoir repéré les maisons des protestants, y font des descentes pour semer la terreur par la destruction et en brutalisant les gens (Human Right's Watch).
La diaspora iranienne s'organise de plus en plus pour tenter de faire entendre la voix des Iraniens à l'étranger dans un contexte de censure étatique, de contrôle sévère de la toile, et de blocage des médias, après l'expulsion ou le non renouvellement des visas de la plupart des journalistes étrangers. Les réseaux sociaux sur internet continuent de jouer un rôle très significatif dans ce contexte. Une des sources les plus fiables et des plus actives sur Twitter, @persiankiwi, ne donne plus de signe de vie depuis la manifestation du mercredi 24 juin à Baharestan, où il faisait état avec horreur de la sauvagerie avec laquelle les Bassidji frappaient, démolissaient et tuaient les manifestants. Ses derniers messages étaient très alarmants, avant de dire qu'un des leurs venait d'être arrêté, qu'il allait très probablement craquer sous les tortures et donner des noms.
La deuxième source la plus fiable sur Twitter a confirmé par la suite l'arrestation de @persiankiwi, mais le débat continue à ce sujet dans la communauté. [Pour suivre un condensé des informations
récupérées via Twitter: http://iran.whyweprotest.net/ voir les Green Brief #nn quotidiens].
Hier soir à Paris (le vendredi 26 juin) , un lâcher de ballons verts sur le parvis des droits de l'homme du Trocadéro, donnait le coup de départ d'un rassemblement silencieux autour de bougies en hommage aux victimes de la répression.
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Dans les capitales européennes et les grandes villes outre-atlantique les manifestations de soutien aux protestations pacifiques sont presque quotidiennes. Le vendredi 26, environ 150 manifestants à Stockholm ont cédé à la colère en attaquant l'ambassade de l'Iran à coups de pierres.
Le site http://www.whereismyvote.org/ regroupe l'ensemble des informations sous forme d'un calendrier planétaire.
Une nouvelle manifestation est prévue demain à 14 h Place de la Bastille, avec départ vers la Nation à 15h (Voir le communiqué sur http://www.whereismyvote.fr/).
Le samedi 27 juin, Place de la Révolution (Enghelab), un rassemblement d'environ 3000 personnes fut dispersé, avant de reprendre dans la direction du Parc Laleh (Tulipe) où 1500 manifestants, souhaitant commémorer les disparus des quinze derniers jours, se sont fait de nouveau attaquer par les miliciens, guidés par les hélicoptères des Gardiens de la Révolution.
Le principal candidat réformateur, M. Moussavi, qui se trouve sans l'avoir choisi à la tête d'un mouvement républicain et de rejet de M. Ahmadinejad --d'une ampleur qui dépasse largement les cercles réformateurs-- a vu nombre de ses conseillers et de journalistes proches de ses positions jetés en prison. Dans sa huitième déclaration publique, malgré les pressions croissantes du pouvoir, il continue d'exiger l'annulation des élections, condamne la violence et considère légitimes les protestations pacifiques. Considérant comme impartial le Conseil des Gardiens et les élections entâchées de beaucoup trop d'irrégularités, M. Moussavi rejette la proposition de recomptage des 10% des voix.