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Billet de blog 10 octobre 2014

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Un large couloir, avec des chaises alignées de chaque côté, équipé à l’entrée d’un distributeur de ticket et peuplé de pauvres gens. Il y a plein d’affiches, en gros dans le genre : "On va vous aider pour tout !" Mais, en vrai, on reste toujours en bas ; bof, au moins ça fait travailler les imprimeurs.

J’étais dans la salle d’attente d’un service municipal de ma ville, attendant mon passage devant le travailleur social qui m’avait convoqué, une Assistante Sociale exactement.

Les sièges étaient presque tous occupés. Un grand black, en jean chemise et portant une sacoche a fait son entrée. Il a ouvert son bagage et a feuilleté une liasse de papier, comme pour vérifier qu’il n’avait rien oublié.
Au bout du couloir, une A.S apparut et cria un numéro, c'était le un. Un jeune homme se leva, il tendait son ticket vers le haut, tout heureux d’être enfin arrivé le premier quelque part, il s’éloigna avec elle.
Le grand noir se leva souplement et lui emboîta le pas. Alors, une femme un peu ronde, surmaquillée et surajoutée de pacotille (trop, pour l’endroit) qui feuilletait une revue s'adressant à des femmes comme elle et qui était posée — la bonne femme — sur un siège à côté de moi, me prit à témoin en déclamant :
— Ho, et ho, y va où lui ? Il se croit dans son pays ? Il croit qu’il va faire la loi chez nous ? Tout le monde était avant lui et moi, en plusss j’ai le numéro deux!

Depuis une éternité, je n’avais pas rougi ainsi. J’avais honte de moi. Comment cette grosse conne avait pu penser que je partageais les horreurs qu’elle vomissait ? Si sûre d’elle et de l’appui des autres personnes dans ce local.
Je ne supporte plus ces gens,de plus en plus nombreux ici-bas qui propagent des trucs pareils. Souvent, ils n’ont rien à dire d’intéressant, alors ils tâtent les alentours. Comme ils savent que dans cette ville ils ont deux chances sur trois de se faire des amis en lenant ce genre de propos, ils osent tout.
— Je vous connais pas vous, j'ai rien à vous dire, lui ai-je répondu. Avant d’aller m’asseoir à la place du noir.
Les autres nont pas réagi.
Le black, avant de disparaître dans un des couloirs se retourna et lui fit un grand sourire.
Je transpirais encore du front, suite à la honte précédente quand il revint. Avec un grand sourire il dit : "Numéro deux, s’il vous plait, c’est à vous, suivez-moi… »

13/06/2007

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