Merci.
Tous les matins, de la même manière que celui qui récolte le suc des érables sort dans la forêt pour cueillir leur ruissellement, je cueille le ruissellement, venu de mon cœur , de la joie vivante matinale.
Voilà pourquoi j’aime être seule. Qu’aucun grognon ne traîne dans les parages, le visage préoccupé, le reproche dans le regard.
Fini.
Je me lève face à moi qui aime la vie. Qui aime jouir des paysages, de la musique, des couleurs, d’une pensée, d’un livre. Et je sens , comme l’or de l’érable, couler de ma poitrine cette joie amoureuse que je rends à l’amour du monde.
Il est face à moi.
Je suis face à lui.
J’ai vécu longtemps loin de lui, trop affairée pour courir vers lui. Mais il a eu la patience d’attendre. N’est-il pas éternel, lui.?
Et moi, dans ce passage volatile où j’ai enfin compris que tout m’est offert, je laisse couler mes larmes, sucre de mon âme.
La musique du matin…
Dans ma cuisine près du poêle, je la mets à faire trembler les murs. J’aime quand elle m’infuse tout entière.
Les pensées papillonnent. Tout est simple. La moindre goutte de thé, la plus petite phrase que l’on écrit, la joie du paysage et du ciel...
C’est un bonheur douloureux tellement il est pur.
Tout est message .
Tout est pensée.
Merci.