Bernard Sudan ayant prudemment fermé son dernier billet ( du 11/04 ) aux commentaires, je lui dis ici tout le bien que j'en pense.
Évidemment, les scientifiques ne sont pas de purs esprits. Ils ont des intérêts matériels et de prestige, qu'ils défendent avec leurs armes. Ce n'est un secret pour personne que les laboratoires privés ont largement mis la main sur le système de santé en utilisant les services de scientifiques rémunérés. Il est donc tristement naïf de croire que face à la pandémie actuelle, le bon traitement va sortir directement et sans conteste des opérations menées sous la houlette des autorités de santé, française ou européenne. Derrière le rideau, se livre une bataille sanglante, dont le nombre de morts s'alourdit tous les jours à l'heure des bilans. Après les morts discrets en EHPAD, les statistiques de l'INSEE font apparaitre aujourd'hui publiquement, les morts à domicile, morts cachés, non pris en charge et pour la plupart même pas testés. On pouvait s'en douter. Et c'est pour cette raison que tant de gens se précipitent, parfois de très loin, aux consultations de l'IHU Méditerranée. Il faut attendre longtemps, mais au moins vous êtes pris en charge et soignés.
L'orientation des recherches favorisées sur le plan national et à l'échelle européenne est claire. On ne combat pas le virus, en attendant l'acquisition d'une hypothétique immunité collective, mais on se concentre sur les cas les plus graves pour essayer de guérir le stade ultime de la pneumonie. J'écris "hypothétique" car rien ne dit que le virus ne mutera pas à son prochain passage. Nous ne savons d'ailleurs même pas si les malades guéris ou asymptomatiques sont immunisés et pour combien de temps. Mais c'est uniquement pour faire face au stade ultime de la maladie que se tournent les recherches Discovery, comme celles qui sont encouragées par la Haute Autorité de Santé Publique. Dans cette direction, la HASP a frôlé le grotesque. Elle a commencé par autoriser une expérience visant à inoculer le sang d'une espèce de vers marin aux malades, avant de revenir précipitamment en arrière. L'expérience avait déjà été tentée sur des porcs qui en étaient tous morts!
Bien sûr, un médicament qui permettrait de faire face à une pneumonie grave et pas seulement celle provoquée par le covid19 serait très utile. Et il y a bien d'autres façons d'aborder le problème. Par exemple, le vaccin ou le renforcement des défenses immunitaires de la population. D'où les recherches sur l'impact du BCG. Les recherches en ce sens aboutiront peut-être, mais elles sont pour le moment à l'état d'hypothèses. Quand au vaccin, rappelons que l'on n'a toujours pas élaboré de vaccin contre le VIH. Et ce n'est pas faute de chercher.
En l'état actuel de nos connaissances, il y a un traitement et un seul, c'est celui élaboré par l'IHU Méditerranée et qui ralentit le développement du virus et permet d'éviter le plus souvent d'avoir recours aux soins intensifs et à la réanimation. Ce traitement, n'en est plus au stade expérimental, il est appliqué à l'IHU Méditerranée et pas seulement. Les gains en taux de mortalité sur les malades traités sont spectaculaires. Il est lamentable de refuser d'en tenir compte.
Mais, ce qui se joue là, ce n'est pas le choix d'un médicament contre un autre, mais bien le choix entre deux types de médecine. D'une part, une médecine qui veut soigner tout le monde et s'appuie nécessairement sur la prévention et l'information honnête de toute la population. Et d'autre part, une médecine qui détruit le service public, laisse les soignants désarmés, ment à la population et mise tout sur le médicament miracle et couteux que ne manqueront pas de mettre au point nos brillants scientifiques de laboratoire. Dommage qu'ils tardent un peu.