La Bourse ne s'est jamais aussi bien portée. Le 14 décembre à 17h le CAC 40 est à 5527 points. A Wall Street le Dow Jones caracole au-dessus des 30 000 points et le Nasdaq est à 12 510 points, tous en hausse.
Ces résultats peuvent paraitre surprenants, si l'on mesure la situation économique en terme de production ou de chômage et si l'on prend en compte les difficultés de secteurs qui pèsent aussi lourd que le transport aérien, l'aéronautique ou l'automobile.
Dés le 24 mars 2020 le FMI donnait l'alerte:
"La récession mondiale consécutive à la pandémie de coronavirus pourrait être pire que celle qui a suivi la crise financière de 2008, a mis en garde lundi la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva au cours d'une téléconférence avec le G20.
Dans un communiqué, elle souligne avoir prévenu les ministres des finances et les banquiers centraux que les perspectives de croissance mondiale étaient "négatives" pour 2020 et indiqué qu'il fallait s'attendre à "une récession au moins aussi grave que pendant la crise financière mondiale sinon pire".
Ces pronostics n'ont pas été démentis et la Bourse se porte bien.
Les confinements à répétition sont entrain de tuer le petit commerce, mais l'action de Carrefour a perdu moins de 1,5 point sur un an. Le patron d'Amazon est plus riche que jamais et Airbnb casse la baraque pour son entrée à Wall Street.
Les libraires se battent contre la faillite mais les actions de Fnac/Darty retrouvent leur niveau d'il y a un an.
On ne sait si le secteur de la culture se relèvera mais la Bourse se porte bien.
Et je ne vous parle même pas des miracles financiers des laboratoires, peu efficaces pour lutter contre la pandémie, mais qui accomplissent des miracles à la Corbeille.
Je vois deux explications à cela.
D'abord les "aides" de l'état qui vont à ceux qui n'ont pas besoin d'aide. Et elles sont généreuses. Le moment venu on ne manquera pas de nous faire payer, la "dette covid", destinée à "soutenir" l'économie.
Plus généralement, l'épidémie et sa gestion par les gouvernements occidentaux a creusé les inégalités. Les plus riches ont augmenté leur fortune considérablement et les plus pauvres luttent pour leur survie. C'est ainsi que l'on pouvait lire dans l'Humanité du 23 octobre, sous la plume de Clotilde Mathieu
"Entre mars et août, les Français ont épargné dans les 50 milliards d’euros. Un énorme surplus. Sauf que 70 % de ce bas de laine se trouve sous le matelas des 20 % de ménages les plus aisés. Pour les plus modestes, la situation s’est au contraire dégradée."
Alors que les banques alimentaires sont débordées par l'arrivée de nouveaux publics, ceux qui ont vu diminuer leurs dépenses, de culture, de transport aérien, d'hôtels et de restaurants, ceux là on placé leurs économies forcées en Bourse.
Je ne suis pas complotiste, mais...
Je ne crois pas que le coronavirus soit une fabrication commandité par Bill Gates, Jeff Bezos, Elon Musk ou autres richissime. Il n'est nullement besoin de cette hypothèse extravagante pour élucider les ressorts de la situation. Une analyse lucide du capitalisme mondialisé et de la lutte des classes y suffit.
Par contre, il est clair que les ultra-riches tirent profit de l'épidémie et de sa gestion par les politiques. C'est pour eux une opportunité pour augmenter leur fortune et leur pouvoir sur nos sociétés. Car comme disait César qui s'y connaissait "le pouvoir donne la richesse et la richesse mène au pouvoir".
Toute analyse de la situation qui ne prend pas en compte le système économique et l'importance des inégalités sociales, dans la gestion de l'épidémie, est fausse et mensongère. En retour, elle nourrit les idées complotistes les plus baroques.