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Billet de blog 18 novembre 2021

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COVID19: comment perdre toute crédibilité en un clic!

Les déclarations se succèdent et les incohérences se multiplient. Mais qui sont ces scientifiques officiels?

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Selon l'OMS, l'Europe est à nouveau l'épicentre de la covid19. Les mesures précipitées et les déclarations contradictoires se multiplient. Comment expliquer que des pays où la population est massivement vaccinée, comme les Pays Bas, la Flandre, l'Autriche, l'Allemagne, le Royaume Uni soient à nouveau le théâtre d'une poussée épidémique, alors que l'épidémie a disparu dans des pays très peu vaccinés comme l'Inde, qui fut la première victime du variant delta?  Alors même que l'épidémie recule aux Antilles dont on sait que la population est rétive au vaccin. Et pourtant le taux d'incidence est plus élevé actuellement en métropole qu'aux Antilles!

Cette situation mériterait d'autant plus une analyse sérieuse que c'est la première fois que le même variant, maintenant le variant delta, fait un retour en force sur des régions déjà parcourues.  

Mais nos scientifiques officiels tout occupés à justifier la politique du "Pfizer pour tous" parlent et se répandent dans les média avant de réfléchir.

Je ne connaissais pas Alain Fischer avant le 3 décembre 2020, où le Premier ministre, Jean Castex, l'a nommé pour coordonner la stratégie vaccinale de l’État contre la pandémie de Covid-19 en France. Le Pr Raoult a aussitôt fait part de sa bonne opinion sur ce personnage, prouvant ainsi que, même lui, parle parfois trop vite. Le retour de l'épidémie, alors que 80% de la population française adulte est vaccinée, contraignait Alain Fischer à s'exprimer. Il aurait pu dire honnêtement qu'il n'y comprenait rien. Mais non, il a choisi de nous servir l'argument de propagande habituel. C'est ainsi qu'il a pu déclaré sur Europe 1:  Le risque d'entrer en soins intensifs serait 12 fois supérieurs pour les non vaccinés.

Cette affirmation compréhensible chez un propagandiste gouvernemental ou chez un journaliste pose problème chez un "scientifique".

D'abord ce résultat correspond à une publication de la DRESS qui date de juillet dernier. Celle qui a été publié le 15 novembre parle de 9 fois et non plus de 12 fois. Et tout le monde sait que ce chiffre va diminuer. Et c'est ce qui inquiète. Car après l'exemple d'Israël et maintenant de bien d'autres pays, on a malheureusement constaté que le nombre de vaccinés en soins intensifs augmentait jusqu'à dépasser les 50%. C'est toujours une protection, mais en réalité les produits Pfizer protègent mal et pour peu de temps.

Mais ce n'est pas l'entorse la plus grave à la rigueur scientifique. Car Alain Fischer ne nous dit pas qui est protégé et qui est menacé. 

Par contre, une publication de Santé publique France du 10 novembre, analyse par tranche d'âge, le nombre de cas et d'hospitalisations au fil des quatre premières vagues de l'épidémie en France. Elle conclut qu'entre la deuxième (septembre à novembre 2020) et la quatrième vague (mi-juillet à mi-octobre 2021), le taux d'hospitalisation des personnes atteintes de Covid-19 a baissé de 24 % pour les 18-49 ans, de 68 % pour les 50-74 ans et de 84 % pour les plus de 75 ans. Cette étude ne tient pas compte du fait que le variant delta s'il est plus contagieux est aussi moins dangereux que ses prédécesseurs. Elle ne tient pas compte non plus des progrès faits dans la prise en charge des patients. On ne sait donc pas avec certitude à quel facteur attribuer ce progrès. Il est probablement multi factoriel. N'empêche, si un bénéfice apparait clairement pour les plus de 75 ans, ce n'est pas du tout le cas pour les moins de 50 ans. Et si l'on se penche sur les moins de 40 ans la vaccination n'a aucun sens car en dehors des malades chroniques cette classe d'âge n'a pas été impactée par la covid19, comme le montre d'ailleurs fort bien les statistiques de la DREES pour l'année 2020. Au dessous de 50 ans l'espérance de vie en 2020 a augmenté!

Pour en revenir à Alain Fischer, affirmer que le risque d'entrer en soins intensifs est 12 fois supérieurs pour les non vaccinés, est faux au moment où il parle et absurde si l'on ne tient pas compte de la tranche d'âge. Une personne jeune et en bonne santé a un risque très faible d'entrer en soins intensifs à cause de la covid19, qu'il soit vacciné ou non. Et il a tout autant de risque de contacter le virus et d'être contagieux, qu'il soit vacciné ou non!

Un autre "scientifique" qui aurait mieux fait de tourner 7 fois sa langue dans sa bouche, c'est le Pr Delfraissy. Je me suis toujours demandé à qui il devait d'avoir été nommé président du Conseil Scientifique, alors qu'il n'avait aucune connaissance particulière sur les coronavirus. Je n'ai toujours pas de réponse.  

Ce cher professeur était le 17 novembre sur France Inter pour expliquer que le retour de l'épidémie n'était pas un échec des vaccins. Bien sûr, une première affirmation qui ne coûte rien, s'il n'y avait pas les vaccins ce serait bien pire. Bouhou, fais moi peur. Combien de morts évités grâce aux vaccins? Chacun peut y aller de ses projections sans risque d'être contredit.

Mais étant donné que TOUS VACCINÉS, TOUS PROTÉGÉS comment comprendre cette nouvelle poussée épidémique? Le Pr Delfraissy a deux réponses à nous donner: le retour de l'hiver et l'abandon des gestes barrières. Voilà donc des vaccins efficaces en été et à condition de respecter les gestes barrières. On ne tire pas sur une ambulance, mais lorsqu'on en est là il est temps de prendre sa retraite. 

Cette épidémie aura dévoilé cruellement l'état de la recherche médicale dans ce pays. Les scientifiques adoubés par le pouvoir et qui ont le monopole de la parole publique se sont largement discrédités. 

Si vous voulez entendre un discours scientifique qui vous réconcilie avec la recherche médicale entrain de se faire, je vous conseille les vidéos de l'IHU Méditerranée

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