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Billet de blog 27 janvier 2015

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Syriza et Podemos n'ont pas encore de traduction française

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Que tant de politiciens français de tous bords fassent mine de se réjouir du succés électoral de Syriza, alors qu'ils font tout le contraire en France, il suffit d'en rire. Prenons simplement celà comme un hommage du vice à la vertu. Mais lorsque des militants et sympathisants sincères du Front de Gauche, d'EELV ou d'ailleurs pensent que l'aventure va se répéter automatiquement en France pour les organisations qui se réclament des mêmes objectifs, il est nécessaire de dissiper cette illusion. Non Syriza et Podemos n'ont pas d'équivalents dans les organisations politiques françaises, même si tous deux soulèvent aussi un grand espoir en France.

Stéphane Alliés a le mérite de tenter une analyse, mais curieusement il passe à côté de la principale caractéristique de ces deux organisations. Toutes les deux ont rompu avec les deux partis de la gauche traditionnelle, le PS bien sûr, mais aussi le PC ou son équivalent local. Leurs trajectoires démontrent en positif que pour faire du neuf, du crédible dans la gauche radicale, il faut avoir balayé une fois pour toute l'hypothèque qu'ont fait peser sur l'histoire de l'Europe contemporaine les deux dynosaures du mouvement ouvrier.

JL Mélanchon, lui en a fait la démonstration en négatif. Se situant sur le même créneau politique, doué d'un incontestable talent d'orateur et d'un vrai flair politique, il a soulevé de grands espoirs lors de la dernière campagne présidentielle. Ces espoirs sont venus se briser sur l'appareil du PC qui a d'abord refusé toute dynamique d'élargissement qui eusse mis son contrôle sur le Front de Gauche en danger et qui, au moment des municipales, a préféré l'alliance sans principe avec le PS pour sauver une poignée d'élus. L'histoire ne repasse pas les plats.

Bien sûr, il ne suffit pas de rompre avec le PS et le PC pour construire un parti de masse. Le NPA, aprés tant d'autres, en fait la cruelle expérience. Syriza et Podemos sont tous deux issus d'un puissant mouvement de masse. Ils ont tous deux réussi jusqu'ici à échapper au contrôle des appareils - même petits - comme au dogmatisme. Ils ont géré leurs débats internes de façon démocratique et créative. Ils ont su se faire les porte-paroles des aspirations populaires sans se soucier du politiquement correct, ni de la lutte des places. Et surtout ils ont placé leur ambition à la bonne hauteur: prendre le pouvoir pour changer la vie.

Le succés pour l'un et pour l'autre sera de parvenir à changer la politique et donc la vie des gens. Ce succés n'est pas assuré. Les difficultés ne font que commencer, mais au moins ils sont en position de livrer bataille pour le pouvoir, alors que les organisations de la gauche radicale en France ne sont qu'en position de critiques. Pour passer à la vitesse supérieure, il serait utile de tirer vraiment les leçons de Podemos et Syriza.

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