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Billet de blog 30 janvier 2021

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Nous avons échappé au confinement, pas à l'Absurdistan totalitaire.

En attendant les masques, en attendant le vaccin, en attendant le confinement... derrière l'apparente absurdité que dessine l'enchaînement de mesures arbitraires et contradictoires, se cache une méthode de gouvernement totalitaire qui réduit à rien notre capacité de pensée critique.

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On n'en finirait pas de décliner la liste des faux débats soulevés par la politique gouvernementale, relayés par les media serviles et abandonnés en court de route. Pour s'en tenir aux plus récents, rappelons nous la dénonciation des masques artisanaux. Ils étaient inefficaces contre les nouveaux variants. Un décret les interdisant était en préparation. On ne connaissait pas son contenu, mais il allait sortir d'un moment à l'autre... Puis plus rien, le tumulte médiatique est passée à autre chose. 

Rappelez vous la fin d'année 2019. Nous attendions le vaccin sauveur. La charge fût promptement menée contre les "anti-vaccins". Après les complotistes, les rassuristes, on avait trouvé une nouvelle tribu, irrationnelle, fanatique et dangereuse qui menaçait d'empêcher la sortie de crise tant attendue, la fin de l'épidémie, le retour à la normale. Le débat ne porta pas sur la maladie, les vaccins, les contrats signés entre les labos fournisseurs potentiels et les états. Le débat ne porta pas non plus sur l'organisation d'une campagne de vaccination, ses priorités et ses modalités. Non, il s'agissait de mettre hors d'état de nuire la secte des anti-vaccins et de faire monter dans la population le désir d'être vacciné au plus vite. Las, la réalité obligea vite à déchanter, la campagne est en panne. Les variants se multiplient et les candidats vaccins aussi. Une chatte n'y reconnaitrait pas ses petits, mais une chose est sure, ce n'est pas le vaccin qui va nous tirer d'affaire dans les mois qui viennent comme le montre la flambée épidémique en Israël qui a pourtant - miracle du Dieu tout puissant - vacciné déjà le quart de sa population. 

On est donc très vite passé à autre chose. Reconfinons! Non pas qu'il y ait un projet sérieux, réaliste, enfin efficace contre la circulation du virus. Point du tout. Il fallait à nouveau diviser la population en deux camps, les pro et les anti. En mobilisant les catégories déjà mobilisées, les rassuristes et les paniqués, les raoultistes et les scientistes, les jeunes et les vieux, les fêtards et les couche tôt... On connaitra la décision mercredi soir, non vendredi soir. Qui parlera? Le ministricule, le primobistrotier, Dieu lui-même. Ouf, par la grâce de Dieu on y a échappé. Provisoirement. 

Et tout cela sur le mode du suspens, qui nécessite de faire monter l'angoisse, puis de distiller savamment des informations contradictoires. Bien utile la technique du "en même temps" pour accumuler les contradictions. 

Le Professeur Raoult répète que face à une épidémie, il faut garder son calme, ne pas céder à la panique, car la panique et la précipitation sont mauvaises conseillère et la peur fragilise le système immunitaire, ce qui face à un coronavirus est fâcheux. Mais Raoult est médecin, homme de science, pas politique comme il le reconnait lui-même. Or la méthode de gouvernement que nous subissons est un choix politique.

Bien sûr, ceux qui décident n'y comprennent rien en épidémie. Bien sûr, ils naviguent à vue, racontent n'importe quoi et accumulent les décisions insanes. Mais, ils ont dés le début fait le choix de se passer des médecins, de mettre sur pied un Conseil Scientifique incompétent sur les épidémies à coronavirus mais qui de toute façon n'est là que pour la galerie. Ils ont intimé l'ordre aux malades de se confiner sans être soignés. Ils ont jeté dans la fournaise l'hôpital public sans moyens suffisants. Ils ont abandonné les EHPAD dans la situation lamentable que tout le monde connait. Ils ont muselé la recherche publique et laissé les labos privés mettre du jeu. Ce qui nous a donné d'abord le Remdésivir et maintenant les vaccins Pfizer, Moderna, Astra Zeneca... Tout cela est une totale faillite et se traduit par un des pires bilans humains face à la pandémie. 

Mais, à chaque étape le contrôle social avance à grand pas. La corde se resserre et nos libertés en crèvent. La dernière des annonces de Castex, c'est bien que la répression sera plus dure contre ceux qui ne respectent pas les consignes. De faux débat en faux débat, nous nous enfonçons dans un univers orwellien. Autour de nous, le monde vit, le monde bouge. La Chine débarrassée du virus respire, l'Inde peu touchée par l'épidémie se révolte. Je pourrais multiplier les exemples, mais vous n'en savez rien car vos media n'en parlent pas. Une seule chose importe, la peur de la maladie. Le monde entier est censé vivre sous cette terreur. C'est faux. C'est notre gouvernement qui nous enferme volontairement dans cette folie collective. Avec pas mal de complices, soi-disant élites, soi-disant critiques, soi-disant de gauche qu'il ne faudra pas oublier dans le bilan. 

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