Je ne sais pas vous, mais moi, j’en ai franchement marre. Marre du bruit, du chaos, des débats sans fin où plus personne ne s’écoute. Marre de ce pays, la France, qui semble tourner en rond entre des élections sans âme, des gouvernements sans courage, et une société qui s’épuise à force de colère.
Et pendant qu’ici on s’étripe pour savoir qui déteste le plus l’autre, ailleurs, des bombes tombent encore. En Ukraine. En Russie. Et surtout, dans les têtes.
Alors oui, j’ai été le premier surpris, en scrollant sur les réseaux, de tomber sur une vidéo d’Andreï Lougovoï, un député russe, ancien du KGB, pas vraiment le profil du pacifiste de base. Et pourtant, dans son discours, il appelle à la paix. Pas à la reddition, pas à la revanche : à la paix. Et il le fait en s’adressant directement aux États-Unis. Un ton qu’on n’avait pas entendu depuis longtemps
Son message, diffusé sur Telegram et Twitter, circule partout. Et qu’on le veuille ou non, ça change quelque chose d’entendre, depuis Moscou, quelqu’un dire enfin “assez”. On ne sait pas encore si la fameuse rencontre entre Poutine et Trump aura lieu (hier soir, les doutes persistaient), mais franchement, peu importe : le simple fait qu’on en parle est déjà une brèche dans le mur.
Et puis il y a eu cette phrase, dans la bouche de Lougovoï : « Les États-Unis et la Russie doivent agir ensemble pour la sécurité du monde. »
Dans un monde où tout le monde joue la surenchère, entendre ça, ça fait du bien.
Ce qui m’a surtout marqué, c’est que Lougovoï a cité une femme : Anna Paulina Luna, députée républicaine américaine, 35 ans à peine. Il l’a appelée “une vraie patriote”.
C’est rare, et presque symbolique : une femme, conservatrice, venue d’un parti souvent caricaturé comme belliciste, qui appelle au dialogue plutôt qu’à l’affrontement. Elle ose dire que la guerre n’est pas une solution, que la foi, la famille et la raison peuvent redevenir des valeurs partagées. Et voilà qu’un député russe, ancien agent du KGB, la cite comme modèle.
Le monde marche sur la tête, mais peut-être dans le bon sens pour une fois.
Qu’on soit à Paris, à Kiev ou à Moscou, la lassitude est la même. Les gens veulent juste arrêter de vivre dans la peur et l’épuisement. Les crises s’enchaînent, les guerres s’éternisent, et on nous dit que c’est “pour la démocratie” ou “pour la souveraineté”. Mais la vérité, c’est que les peuples n’en peuvent plus.
Peut-être que cette vidéo, virale pour un soir, sera oubliée demain. Ou peut-être qu’elle marquera le début d’un retournement. Parce que l’Histoire, parfois, bascule sur des détails : une phrase, une poignée de main, une vidéo mal filmée partagée des millions de fois.
Alors oui, j’ai envie d’y croire. Pas à la fin du monde, mais à la fin d’un cycle. Pas à la naïveté, mais à la lucidité des épuisés.
Et si la paix devait venir, non pas des diplomates en cravate, mais d’un ancien agent du KGB et d’une jeune Républicaine de Floride, ce serait, au fond, la plus belle ironie du siècle.