Il est des films qui vous laissent un souvenir persistant, fort, et qui font qu'en sortant du cinéma, vous n'avez qu'une envie en croisant des amis : leur conseiller d'aller "le" voir, ce film ...
Khamsa est de ceux-là.
Khamsa c'est "los Olvidados" à Marseille. Une tragédie solaire incroyablement interprétée. A vous souffler.
Karim Dridi a su capter la lumière implacable de Marseille, ses frontières invisibles qui n'arrivent pas à cacher la misère.
Ici c'est celle de ces "oubliés", de ces "relégués", dans ce bidonville sous l'autoroute . Les Gitans, pauvres d'entre les pauvres.
Les comédiens, tous "amateurs" sauf Simon Abkharian ( comme toujours d'une immense justesse dans ce rôle de père qui s'enfonce dans un désespoir noir sans issue autre que la fuite, mais est-ce vraiment une issue ? ) sont les habitants de ce "camp".
Ils crèvent l'écran, avec une présence digne des plus grands.
Et puis surtout, il y a ce gosse, ce Marco, Khamsa. Il occupe le film, et l'histoire, avec une rare intensité chez un enfant de cet âge.
Karim Dridi disait hier à France Culture qu'il pensait avoir fait là son meilleur film. Je n'ai pas vu les autres mais vraiment, bravo, mille fois bravo pour celui-ci.
J'ai beaucoup aimé lorsqu'il a précisé qu'il avait voulu une "belle" pellicule pour donner à voir la misère, car les pauvres méritent le mieux.
Ce film mérite qu'on en parle, qu'on aille le voir.
Inoubliable.