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Billet de blog 17 mars 2009

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Marchés financiers: la stratégie moralisatrice

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nationaliser les banques, placer le secret bancaire et les paradis fiscaux sur le bûcher, moraliser la finance, réduire les inégalités… Les têtes politiques se sont dotées d’un petit halo angélique depuis le début 2009. Mais les mesures arborées arrivent à peine aux chevilles des principes sous-jacents aux actions évoquées ci-dessus… Dernier exemple en date, la Suisse et le secret bancaire. Les helvètes lâchent du lest sous certaines conditions, propices à l’immobilisme et à la bureaucratie.

IL FAUT RASSURER LES FOULES.

C’est vrai. A la lecture des indicateurs économiques, sociaux, et politiques, le « déclin » était prévisible… Alors, ne cédons pas à la panique, et devenons un brin MORALISATEUR pour éviter que le troupeau ne s’égare. En effet…

Premièrement, le rôle primaire des marchés financiers est mis en exergue face à l’accumulation du capital « virtuelle et gratuite ». Dans ce sens, les marchés ont multiplié la titrisation qui a conduit au gonflement maladroit - et déconnecté de toute réalité économique – des flux financiers, atteignant plusieurs fois la valeur des richesses produites mondialement. Des marchés comparables à « second life » où la richesse produite n’est que spéculation – c'est-à-dire rien- .

Ensuite, les signes de la maladie… A commencer par le creusement des inégalités Nord-Sud, puis directement au sein des Etats ; la montée des extrémismes, des conflits, et des protectionnismes noyés sous la tendre apparence de la mondialisation, en découlent. La peur de l’autre, le sentiment d’être dépassé, d’être né avec un cordon autour du coup, le sensation de l’absurde omniprésent. La création d’un monde artificiel, Internet en symbolique, l’usage des drogues en outil. Tout est forcément lié…

Enfin, et surtout, il n’existe pas de corrélation (ou plus à partir d’un certain seuil) entre la croissance du PIB et le bien-être, le progrès social. La mesure de la performance économique sur l’accroissement de la production semble donc être une gigantesque erreur, une erreur orchestrée par les riches, en leur faveur.

Conscients de l’ensemble de ces phénomènes, qui introduisent un tournant dans l’histoire de l’humanité, les hommes politiques ne peuvent que rassurer et admettre certaines erreurs. Ils critiquent ainsi les modèles qui ont bâti notre puissance éphémère, pour ne pas éveiller les méfiances. Mais leur subite moralisation est-elle dénuée de toute intention obscure ? Reprendre l’avantage face au géant chinois ? Le monde a toujours été un sombre rapport de force, jamais une vision à long terme bienfaitrice n’a été menée. Peut-on vraiment croire en la subite « sainteté politique » ? Une fois de plus, ce sont la somme des initiatives individuelles populaires qui feront bifurquer le train en route.

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