Cher Mediapart,
Aujourd'hui, on va se retrouver ma conscience et moi dans un isoloir.
Je ne parlerai pas de l'option brune (ou blonde, selon), tu lui laisses assez de place comme ça dans tes colonnes.
Si j'écoute la leçon de la semaine de notre moustache préférée, je n'ai d'autre choix que de mettre dans l'enveloppe le nom de celui contre qui j'ai marché dans la rue tout le printemps dernier (un printemps singulier, aux senteurs lacrymogènes où les giboulées de matraques ont remplacé celles de Mars). Le nom de celui qui représente ce que j'exècre au plus profond, le capital financier, qui couvre quelques uns d'or, et expulse tant d'autres dans la précarité, la pauvreté, voire la misère.
Je t'en veux Mediapart, moins pour avoir tenté de me dicter ton choix, moins pour avoir déroulé à mes frais le tapis rouge au jeune et beau ministre énarque estampillé Rothschild, moins pour m'avoir baladé de longue avec ton #RienNeSePasseraCommePrévu.
Je t'en veux car je me sens juste trahi. Mon éveil politique est relativement récent et tu m'as accompagné dans la construction de l'idée que je me fais aujourd'hui de la gauche progressiste. Je te faisais confiance. Quelle surprise de ne pas t'avoir retrouvé derrière la dynamique de ce nouveau mouvement citoyen partageant ton combat contre la corruption des élus, pour le renouveau démocratique, pour la réduction des inégalités, pour l'indépendance des Sociétés De Journalistes!
Le constat est dur à avaler : nous ne nous situons pas "du même côté de la Force". J'ai choisi celle du Peuple, toi celle des marchés mais ce sera désormais sans mes deniers. Aussi je te demande, à regret, de bien vouloir résilier mon abonnement dans les plus brefs délais.
Embrasse Astrid, Usul et Ludo de ma part s'il te plaît.
Arnaud