Tenir à son langage voudrait ouvrir un espace critique à la critique de la poésie. Dans le sens que Herder donne à sa pensée : « Dépéris, ou bien crée ton langage ! ». Qui voit en l’humanité une lutte pour que l’homme soit encore capable d’inventer, d’accomplir, d’ordonner. Dans le sens que Humboldt accorde au fait de « Tenir à son langage ». Qui fait du langage une activité qui participe de l’historicité d’un sujet. Indissociable d’un vivre et d’un dire. Qui donne toute son importance à la subjectivité dans et par le langage. À la subjectivation d'un discours. Tout le travail de reconnaissance d’une poétique. D'une poétique de la signifiance sémantique du poème. Qui fait du rythme, de la prosodie et de l’image, l'invention d'un discours. Qui en tant qu'écoute est une recherche du connu vers l’inconnu du sujet du poème. Qui permet d'actualiser aujourd'hui la question de la modernité du poème et de la théorie comme celle de la critique. Tenir à son langage fait ici le vœu de cette utopie du sujet qui tentera de questionner, d’organiser théorie, critique et entretien.
Arnaud Le Vac
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