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Tenir à son langage voudrait ouvrir un espace critique à la critique de la poésie.
Dans le sens que Johann Gottfried Herder donne à sa pensée : « Dépéris, ou bien crée ton langage ! ». Qui voit en l’humanité une lutte pour que l’homme soit encore capable d’inventer, d’accomplir, d’ordonner.
Mais qu'il faut parvenir à entendre aujourd'hui dans le sens que Wilhelm von Humboldt accorde au fait de « Tenir à son langage ». Qui fait du langage une activité qui participe de l’historicité d’un sujet. Indissociable d’un vivre et d’un dire. Et qui donne toute son importance à la subjectivité dans et par le langage en tant que/ ou comme subjectivation d'un discours.
Tout le travail de reconnaissance d’une poétique (Roman Jakobson). D'une poétique de la signifiance sémantique du poème (Ferdinand de Saussure). Qui fait du rythme, de la prosodie et de l’image, l'invention d'un discours (Émile Benveniste).
Et qui en tant qu'écoute est une recherche du connu vers l’inconnu du sujet du poème (Henri Meschonnic). Qui permet d'actualiser aujourd'hui la question de la modernité du poème et de la théorie comme celle de la critique (Michel Deguy).
Tenir à son langage fait le vœu de cette utopie du sujet qui tentera de questionner, d’organiser théorie, critique et entretien.
Arnaud Le Vac