Chaque 2 novembre, la Journée Mondiale pour le Droit de Mourir dans la Dignité rappelle avec force la demande de nombreux citoyens pour une loi offrant une « ultime liberté » : celle de choisir les conditions de sa propre fin de vie.
En France, ce combat est incarné depuis plus de 40 ans par l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), qui milite sans relâche pour l'établissement d'une législation reconnaissant l'aide active à mourir (incluant l'euthanasie et le suicide assisté) comme un droit encadré. L'amélioration des soins palliatifs est également au cœur des revendications de l'ADMD afin qu'ils puissent notamment être développé dans chaque département
Un parcours parlementaire semé d'embuches
Récemment, l'Assemblée nationale a franchi une étape significative en adoptant en première lecture une proposition de loi créant un droit à l'aide à mourir pour les majeurs atteints d'une affection grave et incurable, sous des conditions strictes. Ce vote, intervenu le 27 mai 2025, est le fruit d'un long débat et d'une forte attente populaire. Le texte prévoit notamment que l'auto-administration de la substance létale soit la règle, l'administration par un soignant restant l'exception en cas d'incapacité physique.
Un avenir incertain avec l'opposition de la droite et de l'extrême droite
Malgré l'adoption par l'Assemblée, rien n'est encore joué pour ce texte majeur. Le parcours législatif se poursuit au Sénat, dont l'examen est prévu à l'automne 2025, dans un contexte politique national marqué par une forte instabilité. L'adoption définitive de la loi est rendue plus incertaine par l'opposition ferme d'une partie de l'échiquier politique. En effet, les groupes du Rassemblement National et de la Droite se sont très montrés majoritairement opposés sur ce texte lors du vote à l'Assemblée.
La menace de l'enlisement et l'ombre du référendum
Face à la lenteur du processus législatif et aux risques d'« enlisement » du texte au Parlement, un levier politique majeur est régulièrement évoqué : le référendum.
Emmanuel Macron a lui-même rappelé à plusieurs reprises son engagement à consulter les Français sur cette réforme sociétale, notamment si les discussions parlementaires devaient se retrouver dans une impasse. Cet engagement, formulé dans un contexte de forte attente citoyenne (notamment après les conclusions de la Convention Citoyenne sur la fin de vie), a plus que jamais un sens aujourd'hui.
L'ADMD, face à ces incertitudes et aux risques d'un enlisement parlementaire, continue d'alerter et de mobiliser pour que la promesse d'une loi d'« ultime liberté » ne soit pas sacrifiée sur l'autel des clivages politiques et pour que la voix des citoyens soit entendue.
Arnaud MOUILLARD