
Le gouvernement prétend résoudre un problème de déficit en ciblant les dépenses, mais la France a surtout un problème de recettes.
La suppression de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune et l'introduction de la "flat tax" sur les revenus du capital sous les différents gouvernements de la présidence Macron ont créé un manque à gagner de plusieurs dizaines de milliards d’euros pour l’État. Comment peut-on demander au reste de la population de faire des sacrifices quand, dans le même temps, les plus riches sont épargnés ?
Cette politique fiscale de l'injustice se double d'une distribution massive de fonds publics aux entreprises, sans que cela se traduise par des bénéfices tangibles. On parle de 211 milliards d'euros d'aides publiques versées aux entreprises, mais on ne constate ni création d'emplois massive, ni amélioration des conditions de travail ou augmentation des salaires. Au lieu de cela, on observe une augmentation record des dividendes versés aux actionnaires.
Le constat est d'autant plus choquant que, depuis 2020, le patrimoine cumulé des 500 plus grandes fortunes de France a augmenté de près de 470 milliards d'euros. C’est la preuve qu’il existe une autre voie, que l’argent est bien là.
Face à cette politique qui creuse les inégalités et affaiblit nos services publics, un budget de justice fiscale est une nécessité. Il permettrait de financer la santé, l'éducation et les transports publics, en faisant contribuer davantage ceux qui en ont les moyens.
C’est pourquoi je souhaite que le 10 septembre soit une première étape réussite et je participerai aux manifestations du 18 septembre. Je pense que c'est uniquement en construisant un rapport de force collectif par la grève et la mobilisation que nous pourrons faire entendre ces revendications et exiger un avenir où la justice sociale et environnementale ne sont pas de vains mots, mais des réalités financées.
Arnaud MOUILLARD - http://arnaudmouillard.fr