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La Taxe Zucman, proposition emblématique de justice fiscale, a été rejetée en commission à l’Assemblée nationale. Cet échec est le fruit d'une manœuvre politique où l'extrême droite du Rassemblement National s'est alliée aux macronistes pour faire barrage à ce projet d'imposition des plus grandes fortunes. L'alliance entre les macronistes, Les Républicains et le RN se met ainsi clairement en place pour maintenir le privilège fiscal des milliardaires.
Pourtant, cette mesure audacieuse, portée par l'économiste Gabriel Zucman et appuyée par sept Prix Nobel, était simple : instaurer un impôt minimum de 2% sur l'intégralité du patrimoine des contribuables possédant au moins 100 millions d'euros d'actifs. C'est un principe d'équité que les quatre groupes de gauche ont ardemment défendu.
L'imposture sociale du RN démontrée
Le vote du RN déchire son masque « antisystème ». Comment accorder le moindre crédit à son discours social quand il refuse d'imposer plus les ultra-riches ? Si le parti cherche à se présenter comme le défenseur des classes populaires, l'évidence s'impose : le RN est un parti de riche, pour les riches.
Qui peut croire à une avancée sociale s'il parvient au pouvoir ? Leur ligne politique est une contradiction permanente : ils s'opposent farouchement à ce que quelques grandes fortunes paient leur juste part, mais refusent dans le même temps toute mesure sociale concrète. Cette position est en parfaite cohérence avec leurs refus passés, notamment l'opposition à la hausse du SMIC, l’indexation des salaires sur l’inflation, à l'indexation des loyers ou à une plus grande contribution des ultra-riches. Derrière la rhétorique, l'objectif est clair : défendre les privilèges et les intérêts d'une caste.
Mme Le Pen a d'ailleurs choisi son camp, déclarant récemment qu’imposer réellement les ultra-riches serait « stupide » et « nocif ».
Forts contre les plus modestes, complaisants envers les plus fortunés
Pendant que la gauche se bat pour la justice fiscale et le pouvoir d’achat, le RN trahit sa base populaire en s'opposant à l'impôt sur les ultra-riches et défend, de facto, les intérêts de la classe fortunée, se montrant dans la continuité de la politique économique menée par Macron.
Ce positionnement révèle une criante imposture sociale : ils se montrent forts contre les plus modestes mais complaisants envers les plus fortunés.
En rejetant cette mesure d'équité, le RN prouve son refus de toucher au système et aux intérêts des plus riches, un système auquel Mme Le Pen appartient.
Un deuxième vote, en séance plénière cette fois, se tiendra vendredi ou samedi. Ce vote sera déterminant pour savoir si l’impôt plancher sur les milliardaires sera définitivement rejeté ou adopté dans le budget 2026. L'enjeu reste entier.
Arnaud MOUILLARD