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Le 5 juin dernier à Yvetot, j'ai eu le plaisir de co-animer, aux côtés de Lorena Tuna, avec qui nous sommes élus à Yvetot (Seine-Maritime), au nom de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), un ciné-débat au Cinéma Les Arches Lumière. Une quarantaine de personnes étaient présentes pour échanger sur le thème de la fin de vie, suite à la projection du film "On ira" d’Enya Bayoux.
Sorti en salle en mars dernier le film a récolté le prix d'interprétation féminine pour Hélène Vincent et Juliette Gasquet au Festival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez.
Il s'agit du premier long métrage de la réalisatrice, ayant pour thème du droit de mourir dans la dignité, qui a nécessité 7 ans de travail et de gestation et qui est avant tout une œuvre de fiction, mais dont l'idée a été déclenchée par l'envie d'Enya Baroux d'imaginer une histoire sur sa grand-mère. La réalisatrice avait ainsi témoigné dans C à vous : « C’était en réaction à ce que j’avais vécu avec ma grand-mère car étant atteinte d’un cancer, elle a eu une fin de vie tristement banale à l’hôpital et j’avais été traumatisée de voir que cette femme forte, autonome, qui avait élevé mon père seule, pouvait finir sa vie en étant très dépendante, médicalisée et diminuée. Avec ce film, je voulais lui imaginer une autre issue Avec ce film, je voulais lui imaginer une autre issue et à cette occasion, comprendre quelles alternatives se posaient à notre système français et à notre rapport assez froid à la mort. »
Ce fut une soirée riche en émotions, avec un film formidable et des témoignages bouleversants. Les discussions ont notamment porté sur les textes de loi concernant les soins palliatifs et la création d’un droit à l’aide à mourir, récemment votés en première lecture à l’Assemblée nationale. J'ai rappelé que ce vote n'était qu'une première étape cruciale. Le texte sera discuté cet automne au Sénat, puis reviendra en deuxième lecture dans quelques mois. Un point important à souligner est le risque réel que la loi ne soit pas adoptée en cas de nouvelle dissolution et d'arrivée au pouvoir de l'extrême droite, très majoritairement opposée à ce texte.
Lorena Tuna a quant à elle souligné l'importance de cette loi qui "permettra de proposer un nouveau droit afin de pouvoir décider librement de sa fin de vie si une maladie devait nous y mener dans des conditions de souffrances indignes et dégradantes."
Créé en 1980, l’ADMD prône « le droit pour chacun d’avoir une fin de vie conforme à ses conceptions personnelles de dignité et de liberté » en soutenant le vote d'une loi légalisant le suicide assisté et l’euthanasie ainsi que l'assurance d'un accès universel aux soins palliatifs.
L'association compte plus 80 000 adhérents dont 1250 en Seine-Maritime.
Je tiens à remercier chaleureusement les participants et le cinéma d'Yvetot pour avoir permis l'organisation de ce ciné-débat. Une pensée particulière pour Yves Grégoire, administrateur de l’ADMD et délégué de l'ADMD 76, qui n’a malheureusement pas pu être parmi nous ce soir-là.
Arnaud MOUILLARD - http://arnaudmouillard.fr