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Billet de blog 1 juin 2020

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Témoignage : le harcèlement moral au sein de la fonction publique

Dénoncer le harcèlement moral au sein de la fonction publique est impossible. Les mesures mises en place ne sont que de la poudre aux yeux puisqu'en pratique, l'Administration se juge elle-même et que sa seule réaction est de se protéger. Par conséquent, face à une situation de harcèlement moral au sein de la fonction publique, les seules solutions sont le silence ou la mort.

Arnaud Nyme

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le fonctionnaire est une feignasse, un privilégié qui n’a pas à se plaindre.
 
Soumettez cette accroche à un sondage, c’est un succès garanti. Média et politique sont d’accord sur ce point : les fonctionnaires sont trop nombreux, ils coûtent chères et ils n’en foutent pas une. En plus, en diminuant leur nombre, on va mettre fin au chômage, à la crise économique, éponger la dette publique,  financer la sécurité sociale … Si si ! Ils l’ont dit à la télé !
 
Profitant de ce climat social parfois carrément haineux vis-à-vis des fonctionnaires, certains cadres de l’Administration ont adopté un comportement de seigneur féodal vis de vis de ce qu’ils estiment être leurs serfs. Pour ces individus, l’Administration est devenue un paradis, celui de l’épanouissement en toute impunité de leurs pires perversions. Quelques soit les horreurs qu’ils commettent, ils seront soutenus par un système hiérarchique qui refusent de reconnaître ses erreurs de castings : un cadre supérieur sera toujours soutenu par sa hiérarchie, l’Administration ignorera systématiquement les preuves, les témoignages, et même la mort sera reproché à l’agent qui, par son geste désespéré, aura eu le culot d’embarrasser son « pauvre » chef.

Pour mon témoignage, le « chef de service » concerné sera désigné sous l’appellation « PP » pour Pervers Pépère. Et ce parce que, comme il va l’être démontré, cet individu coche toutes les cases du pervers narcissiques.

Quant au contexte professionnel, afin de respecter l’obligation de réserve, il n’y sera pas fait référence de manière direct. Une version de ce témoignage non censurée existe cependant, citant des exemples concrets soutenus par des éléments probants.

Quant à moi, à en croire les appréciations de mes précédents chefs, il était relevé l’excellence de mon travail, aussi bien en termes de qualité que d’investissement, ainsi que mes bonnes relations avec mon environnement professionnel.

Enfin, point important qui allait malheureusement se retourner contre moi, je nouais rapidement de véritables liens d’amitié avec mes collègues. Cette relation allait me pousser à rester en poste alors même que j’aurais dû fuir dès le premier incident.

Le cadre étant posé, mon témoignage peut commencer.

Dans les premiers jours de ma prise de fonction, j’apprenais que PP avait été agent de ce service avant d’en prendre la tête lors d’une promotion. J’apprenais aussi que, dès sa première année en tant que chef, il avait poussé ses anciennes collègues féminines vers la sortie en leur pourrissant la vie. Ses anciens collègues restants et désormais subordonnés présentaient cette situation sur le ton de la rigolade en présentant PP comme misogyne. Cependant, après les rires, certains reconnaissaient qu’il était allé assez loin ...

Le premier incident survint lors de la 2ème ou 3ème affaire que je traitais.

Dans un dossier, j’estimais avoir épuisé l’ensemble de mes investigations et ne voyais aucun élément à charge à retenir. Je décidais d’en avisé PP. Mon but était alors de discuter de l’affaire avec lui et d’obtenir de sa part de nouvelles pistes de recherche auxquelles je n’aurais pas pensé, étant nouveau dans le service.

Après la présentation de mes investigations, ce dernier me demandait de fermer la porte du bureau.

Alors confiant je m’exécutais. Aussitôt il m’annonçait que c’était la dernière fois que je venais lui parler « comme ça », que c’était mon travail de trouver des éléments à charge et qu’il était hors de question que l’enquête ne donne rien.

Je sortie abasourdie.

Mon métier, tel que je l’avais pratiqué jusqu’alors, et surtout tel qu’on me l’avait enseigné, consistait dans la recherche de la vérité. Il ne s’agissait pas d’établir à tout prix une culpabilité. Je comprenais surtout qu’aucun soutien, aucune aide technique, aucun appui n’était à attendre de ce « chef de service ».

Plus tard, lors d’une discussion avec son supérieur hiérarchique, j’évoquerai le fait que mener une enquête uniquement à charge me mettait mal à l’aise en ce que je trouvais la démarche malhonnête vis-à-vis de nos concitoyens. Il me fut répondu que la Direction que je venais d’intégrer ne s’attaquait qu’à des personnes malhonnêtes. Cette conversation me serait par la suite rappelée pour soutenir que « je n’étais pas fait pour ce travail » (bien sûre !).

Cette première confrontation digérée, et afin de préserver mon éthique et ma morale, je continuais de mener mes enquêtes dans un cadre contradictoire et sans préjugés. Et pourtant, travailler sous les ordres de PP tombait parfois dans l’absurde. Par exemple, suite à son visa de mon travail (sa « contribution »), je découvrais qu’il avait modifié l’équation 14-7=7 en 14-7=21 (nb : ces chiffres sont évidemment simplifiés par rapport à l’équation réelle, mais le résultat est le même). Je décidais de corriger ses chiffres (et donc remettait 7) et soumettais une nouvelle fois mon projet à son visa. De nouveau, il remettait 14-7=21. Je décidais d’aller le voir pour lui en parler. Il me répondit que je n’avais pas à modifier ses chiffres, qu’il savait qu’ils étaient faux et qu’on (!) les modifierait si on nous en faisait la remarque. Le but de la manœuvre étant d’asseoir une culpabilité pas forcément évidente.

Et dire que cet escroc est porté aux nus par sa hiérarchie pour ses statistiques… Bonjour l’association de malfaiteurs !

Le second incident eu lieu lors du premier entretien professionnel.

Il commença à reprendre avec mépris les appréciations favorable dont je faisais l’objet : « toi qui est soi-disant un super agent », « alors comme ça tu aurais (puis il dévalorisait mes anciens travaux, sans même les connaître …) ».

A l’issue de cet entretien, il m’annonça que, comme il ne me connaissait que depuis quelques mois, il estimait que je devais avoir l’évaluation d’un nouvel agent et annihilait mes résultats des années précédentes ainsi que mes années d’ancienneté. 

Naturellement je faisais appel et obtenais satisfaction.

A ce moment, ignorant que j’avais affaire à un pervers narcissique, je ne me doutais pas qu’il avait pris mon appel de notation comme une déclaration de guerre, ce qu’il m’avouera plus tard.

Cette année-là je fus touché par un drame personne et par un important problème de santé.

Dans le même temps, d’un point de vu professionnel, j’étais amené à rendre des dossiers importants (découvert par mes soins, PP évitant scrupuleusement de me confier les dossiers qu’il jugeait importants, quand bien même j’étais le meilleur candidat pour les traiter au regard de mon expérience dans les domaines concernés).

Je bénéficiais donc de deux années de relative accalmie.

La cassure eu lieu lors du troisième entretien professionnel (09/03/2017).

Fort d’excellents résultats, j’entendais faire valoriser mon année. Après un début d’entretien au cours duquel il m’annonçait qu’il était très satisfait de mon travail et que « ça ne le dérangerait pas que je reste plusieurs années », j’avançais que, compte tenu de mon année, je souhaitais une amélioration de mon profil croix.

Il se braqua, m’annonçant qu’il en était hors de question, qu’il « n’avait pas oublié que j’avais fait appel dès la première année ». J’osais donc avancer qu’un nouvel appel n’était pas à exclure. Il me lançait alors d’un ton menaçant que ce n’était pas dans mon intérêt, qu’il devrait se défendre (?). Je lui faisais remarquer qu’une procédure d’appel dans le cadre d’un recours hiérarchique n’était pas une attaque contre son chef mais la demande à ce que le travail de l’année soit reconnu et valorisé. Sa réponse fut : « tu fais ce que tu veux, mais je devrais me défendre. Dans ton intérêt tu devrais accepter ce que je te propose ».

Je sortais de cet entretien exténué et, histoire de calmer cette situation, je décidais de ne pas faire appel.

Une erreur parce qu’à partir de là, les « incidents » se multiplièrent, c’est-à-dire que tout ce que je faisais était l’objet de critiques négatives et destructrices. Ignorant jusque-là la personnalité profondément malsaine et malade de PP, je continuais d’appréhender nos relations sous le seul angle des relations de travail et n’y voyais pas encore le mal.

C’est pourquoi je suis totalement passé à côté de sa stratégie malsaine consistant à détruire ma réputation. A postériori, je m’en veux beaucoup pour ce manque de discernement.

Jusqu’alors, j’avais toujours réussi à rendre mes objectifs annuels voire à les dépasser. Je maitrisais le cadencement de rendu de mes travaux.

Or, après l’entretien professionnel, donc à partir de février, PP commença à refuser plusieurs de mes rendus au motif qu’il était débordé. Sur un ton mielleux, il me remerciait pour mon travail et indiquait que je devais « le garder au chaud » et qu’il viendrait vers moi lorsqu’il en aurait besoin. A ce moment, je n’y voyais aucun mal. Après tout, il était le chef de service, j’estimais qu’il connaissait son programme et le cadencement des travaux de son équipe. Et surtout, il était régulièrement rappelé que les objectifs à atteindre étaient un travail d’équipe et non individuel. A ce titre, l’année précédente, une collègue avait traité un dossier compliqué qui l’avait occupé à plein temps et, par conséquent, le reste de l’équipe avait dû compenser en rendant plus de travaux afin de remplir les objectifs quantitatifs demandés par la hiérarchie.

Je n’étais donc pas inquiet puisque mes travaux étaient rédigés. Ils ne leur manquaient plus que le visa du chef de service pour être validés.

Interlude / conseil : Si un chef de service refuse de recevoir un de vos travaux, actez cette situation par mail. N’ayez surtout pas peur d’un conflit puisque viser vos travaux fait partie intégrante de son travail et s’il refuse de les recevoir, non seulement il ne fait pas le travail pour lequel il est payé, mais en plus, cette position révèle une situation foireuse, que vous en ayez conscience ou non.

Je réaliserais plus tard et bien trop tard que cette stratégie consistait à retarder au maximum le rendu de mes travaux jusqu’au point où je ne serai plus en mesure de rendre mes objectifs (pour rappel, pourtant présentés comme collectifs et non individuels, la belle arnaque qui ne marche en fait que dans un sens : faites en plus quand les autres en font moins, mais si c’est vous qui en faites moins, il n’y a plus de collectif, que de l’individuel). Pour ce faire, PP allait multiplier le nombre de ses visas, tout en prenant longuement son temps entre deux visas, sans autre mobile qu’un objectif dilatoire. Dans le même temps, il mettait la pression sur mes collègues afin qu’ils rendent plus de travaux, ce qui lui permettrait d’atteindre ses objectifs (et donc se couvrir) tout en me mettant en porte à faux vis-à-vis de mes collègues.

Le fait est qu’à partir de mars, mon travail, pourtant jusqu’alors apprécié, était systématiquement dévalorisé. Et mes aptitudes professionnelles remises en question à bases de remarques humiliantes.

Dans un premier temps, je me remettais en question et prenais en compte ses remarques. Cependant, leurs caractères systématiques me poussaient à m’interroger sur leur légitimité.

Avec du recul, sa stratégie malsaine n’était pourtant pas d'une grande finesse.

A titre d’exemple, j’ai la preuve, documents à l’appui, de paragraphes barrés dans mon premier projet assortis de commentaires oraux sur le fait que ces écrits étaient, pour lui, la preuve que non seulement je ne comprenais rien à ce que je faisais, mais qu’en plus, c’était mal rédigé et indigne de mon grade. Je corrigeais ces paragraphes en suivants ses instructions et pourtant, je voyais les projets successifs que je lui présentais subir systématiquement les mêmes remarques insultantes alors même que je n’avais fait que reprendre tel quel ses remarques et arguments. Puis, arrivé au 5ème ou 6ème visa (souvenez-vous : objectif dilatoire), on revenait à ma première version mais présentée comme si le contenu venait de lui assortie de la remarque cinglante selon laquelle « j’étais passé totalement à côté de ce point pourtant essentiel à ma démonstration». Je prenais alors la défense de mes travaux, le fait que c’était exactement l’objet de ma démonstration initiale. Dans une mauvaise foi totale, ce dernier, même avec la preuve sous les yeux, soutenait que ce n’était pas ce qu’il avait lu. Une vraie situation de fou.

Dès cet instant, j’aurais dû demander à partir ou tout faire pour partir.

Mais, j’avais d’excellentes relations avec mes collègues de travail. De plus, le travail me plaisait.

Pourtant, face au changement de comportement de PP, je réagissais assez tôt : ainsi, dès le 03/04/2017, ne souhaitant pas tirer de conclusion hâtive (il est très désagréable de se déclarer victime),  je rencontrais l’assistance sociale (seule rencontre anonyme que je connaissais) pour lui présenter ma situation afin d’obtenir l’avis d’une personne tierce au service. Mon but était qu’un regard extérieur m’indique s’il s’agissait d’un problème de harcèlement ou de mon seul ressenti.

En retour, après m’avoir écouté, elle m’indiquait que cette question n’entrait pas dans le cadre de ses fonctions d’assistante social et me présentait seulement les démarches à suivre en cas de souci avec un supérieur hiérarchique direct : demander à consulter le médecin du travail puis demander à rencontrer l’autorité hiérarchique. Elle m’informait aussi que c’était son dernier jour.

Autant dire que je n’étais pas très avancé.

Puis, le comportement de PP devint de plus en plus haineux. Et ses remarques de plus en plus portées sur ma personne dissimulées sous des réflexions désobligeantes sur mon travail : à titre d’exemple : « Je ne comprends pas comment avec ton expérience tu as pu passer à côté de … ». Au cas d’espèce, le « à côté de » renvoyait systématiquement à des éléments à charge inexistant. Ainsi, PP souhaitait voir systématiquement intégré dans mes travaux tous les exemples issus de la doctrine. Le souci étant qu’il s’agit d’exemples donné à titre indicatif afin d’illustrer une règle de droit et non d’une formule mathématique. Et PP considérait pourtant que ces « illustrations » étaient des éléments devant être présents systématiquement dans chaque cas. Comme une recette de cuisine !

Exemple : PP avait lu dans la doctrine qu’un élément pouvant être révélateur d’un comportement délictueux était l’existence d’un déficit. Par conséquent, il exigeait l’intégration systématique d’un paragraphe relatant l’existence d’un déficit, quand bien même le rapprochement des achats et des ventes mettait en évidence l’existence d’une marge bénéficiaire. Et lorsque je le lui faisais remarquer, tableau de rapprochement produit par produit à l’appui, ce dernier finissait systématiquement par me dire « c’est ton travail de démontrer l’existence de ventes à perte. Tu es payé pour ça ». Puis il se sentait obligé d’étaler sa haine en se victimisant : « j’en peux plus, j’ai l’impression d’avoir affaire à un agent débutant », « ta rédaction, faut que ça change, j’y comprends rien ».

Pour rappel, les comptes rendus de mes anciens chefs louaient au contraire mes qualités rédactionnelles.

A postériori, cette situation pourrait prêter à rire.

Il n’en est rien. Cette situation malsaine commençait à avoir de terrible répercussion sur ma santé : je venais tous les jours au travail avec la boule au ventre. Pire, à mon corps défendant, je n’avais plus confiance en moi, et plus goût à rien.

En mai 2017, je demandais à rencontrer le médecin du travail. Malheureusement, ma demande se heurtait au départ à la retraite du médecin en place et des disponibilités de sa remplaçante.

La consultation ne pût avoir lieu que le 10/10/2017 (5 mois !!).

Ce jour-là, un préavis de grève avait été déposé. Le rendez-vous avec le médecin du travail avait lieu à 10 heures. S’agissant d’un rendez-vous médical professionnel, PP était au courant puisqu’il avait lui-même validé dans l’application RH ce RDV. Pourtant, alors que j’étais dans la salle d’attente, je recevais un sms de sa part où il m’indiquait que, ne m’ayant pas vu au bureau, il m’avait dénoncé auprès des RH comme gréviste. Une mesquinerie supplémentaire de sa part. 

Après m’avoir écouté, le médecin du travail définissait PP comme un pervers narcissique (j’ignorais jusque-là l’existence de ce terme). Puis, elle m’annonçait que la seule chose à faire était de faire le dos rond en attendant de changer de service. Elle me prévenait que l’on était toujours perdant face à la hiérarchie. Intérieurement, je me demandais si je devais rire ou pleurer.

Parallèlement, je consultais au mois de mai 2017 mon médecin personnel qui me prescrivait des antidépresseurs.

Je consultais aussi mon syndicat et compris assez vite que le salut ne viendrait pas de là. En ne souhaitant pas entrer en conflit ouvert avec PP et ma Direction (selon mon syndicat, j’aurais dû demander un arrêt de travail au médecin du travail), mon syndicat estima que je simulais. Et lorsque j’évoquais la possibilité de déposer une plainte pour harcèlement moral, ce dernier m’avertit que dans ce cas, je serai seul, qu’il était hors de question que le syndicat m’accompagne dans une telle démarche. Je signalais que j’avais évoqué cette possibilité à titre personnel et qu’effectivement j’étais d’accord sur le fait que, s’agissant d’une démarche personnel, je ne voyais pas non plus en quoi le soutien de mon syndicat pourrait servir en cas de plainte pour harcèlement moral.

En novembre 2017 était lancée la campagne du DUERP (document unique d’évaluation des risques professionnels). Au cours de la réunion de service mensuelle, PP nous présenta cette campagne et nous invita tous à y participer. Je consultais le guide du DUERP et constatais que plusieurs exemples donnés à titre indicatif pour compléter le formulaire renvoyaient à des situations constatées dans ce service. Je décidais d’y participer. Conscient que le DUERP n’a pas vocation à présenter des problèmes personnels mais de faire connaître des risques professionnels, je me contentais de reprendre quasi mot pour mot les exemples indiqués dans le guide sans les individualiser.

La participation est censée être anonyme. En pratique, ce document doit être adressé par voie hiérarchique. Encore une incongruité administrative.

Aussitôt mon document transmis, PP m’appelait dans son bureau. Croyant, à tort qu’il s’agissait de discuter des dossiers en cours, je débarquais avec mes dossiers sous le bras. Une fois assis, PP m’annonça que, pour lui, ma participation au DUERP était une déclaration de guerre (!) et qu’il fallait que je parte. Je tentais alors de lui expliquer que, d’une part le terme était très fort, et d’autre part qu’il n’en était rien, que c’était sur sa demande en réunion que j’avais participer à cette campagne et que les éléments que j’avais relevés n’étaient pas dirigé contre lui mais représentait un réel constat de faits vécus relevant du DUERP. La preuve étant que je n’avais fait que reprendre des éléments présents dans le guide du DUERP sans les modifier. Sourd à mes arguments, il me réaffirma que la guerre était déclarée.

Choqué, je réalisais qu’il fallait absolument que je parte et que j’étais en grand danger. Je réalisais aussi que PP débordait de haine envers moi.

Je demandais dans la foulée un entretien avec la Directrice des Ressources Humaines. A l’issue de cet entretien, elle me proposait un changement de poste à titre temporaire. Je sortie soulagé de cet entrevu et pensais voir le bout du tunnel. A tort.

Deux semaines plus tard, PP m’informait que mon chef de Division souhaitait me voir. Je le contactais alors pour prendre rendez-vous. Lors de cet entretien, ce dernier m’informait qu’un changement de poste était très compliqué à mettre en œuvre. Abasourdie (je pensais que mon changement de poste était acquis), je présentais la situation invivable dans laquelle je me trouvais. A la fin de ma présentation, mon chef de division eu cette phrase : « mais PP a d’excellentes statistiques ».

Cette phrase, toute proportion gardée, c’est comme avoir le courage d’aller au poste de police pour déclarer un viol et d’entendre l’officier qui prend votre plainte vous dire : « mais attendez, vous parler de … je le connais très bien, c’est quelqu’un de formidable ». Cette réaction est un véritable aveu de complicité et de complaisance !

Ce fut comme un coup de massue. Je ne voyais pas le rapport entre les statistiques d’un service et le comportement inhumain et diabolique de son chef. Ce que je comprenais par contre c’est que mes arguments n’avaient aucun poids, aussi vrais soient-ils. A l’issue de cet entretien, mon chef de Division m’informait qu’il allait réfléchir à ma situation et me tiendrait informer de sa décision.

Sa décision, je la reçu de manière indirect : sans nouvelle de sa part, je compris qu’il avait décidé de me laisser entre les mains de PP. Je n’eux pas plus de nouvelle des Ressources Humaines avant le mois de janvier 2018, et dans des conditions odieuses.

Quant à cette proposition de changement de poste, lorsque je l’évoquais plus tard, la Directrice des RH me rappela que cette proposition n’avait été qu’une possibilité évoquée mais qu’elle ne s’était engagée à rien. De par ses fonctions, elle est coupable de non-assistance à personne en danger.

Parallèlement, afin de me sortir de cette situation, je multipliais mes candidatures à divers postes, que ce soit au sein de mon ministère ou par détachement. En vain. Un parasitage de PP n’est pas à exclure, ce dernier, bouffé par la haine, souhaitait détruire ma carrière (ce qu’il a réussi) comme j’allais le constater plus tard. Je n’ai aucune preuve mais un doute sérieux quant au fait qu’il se soit arrangé pour me pourrir auprès d’un maximum de personne en me présentant comme un agent incompétent et perturbateur (j’ai eu des échos en ce sens).

Même au sein de mon service je constatais des changements de regard. J’étais devenu dangereux à approcher.

En janvier 2018 s’ouvrait le mouvement de mutation générale. J’y participais bien évidement en présentant une liste de vœux.

Peu de temps avant l’échéance de validation des vœux de mutation, je reçu un appel de mon syndicat m’invitant à étoffer ma liste. Surpris, je répondais que j’avais mis tous les postes qui m’intéressaient dans la cadre d’un départ ainsi que les postes disponibles à sein de la Direction où j’étais au cas où ma demande de mutation externe n’aboutirait pas. Naïvement, je croyais qu’en ayant fait connaître  ma situation de harcèlement moral et en ayant reçu une proposition (évocation selon la DRH) de changer de poste, il était inimaginable que l’on me laisse dans le service de PP.  Le syndicat n’insista pas trop mais me demanda de réfléchir quand même à d’autres postes, y compris dans un autre ressort géographique.

Je trouvais la démarche culotée. Qui était-t- il pour me demander un changement de vie complet (de fait, en étendant ma liste de vœux, j’aurais de facto dû déménager). J’allais vite comprendre.

Quelques minutes plus tard, je recevais un appel d’un agent des RH qui me demandait si j’étais bien sure de moi concernant ma liste de vœux. C’est là que je réalisais enfin que syndicat et Direction marchaient main dans la main. La proximité tant des appels que leurs contenus ne laissaient aucune place au doute. quant à un concertation coordonnée. Je maintenais ma position. Je répondais que je ne souhaitais pas étendre ma liste.

La directrice des ressources humaines prenait alors le relai (!) et m’appelait à son tour. Le ton fut plus ferme. Elle m’annonça que si je n’augmentais pas ma liste de vœux, je prenais le risque de rester au même poste. Cette annonce me prit par surprise et je ne la compris pas. Après tout, elle plus que quiconque connaissait ma situation. Ne m’avait-elle pas elle-même proposé un changement de poste en novembre. Sur le coup, je manquais de lucidité, estimant que les démarches que j’avais entreprises au cours des derniers mois ne pouvaient que conduire à ma mutation. De fait, pour rappel : j’avais alerté ma hiérarchie, demander à voir le médecin du travail, demander à changer de poste et clairement fait connaître le comportement malsain de PP.

Elle insista en m’indiquant que pour elle, en limitant ma demande de mutation à quelques vœux, je reconnaissais implicitement être satisfais de ma situation. J’expliquais alors une nouvelle fois que je souhaitais évidement partir, que je subissais un harcèlement moral quotidien, qu’elle était au courant de la situation vu que je l’en avais informé à plusieurs reprises. Que, concernant ma demande de mutation, je postulais à des postes qui m’intéressaient, qu’il ne s’agissait pas de demander n’importe quoi et de foutre ma vie en l’air. Mon explication finie, elle se contenta de m’annoncer qu’elle prenait acte que, contrairement à ses avertissements, je refusais d’augmenter le nombre de mes vœux. Je reçu un mail dans la foulée qui reprenait ces termes.

Aparté :  comment des personnes aussi odieuses arrivent à se supporter ? Ça m’intrigue.

Cette (longue) journée n’était pas encore finie pour moi. Je reçu un appel de mon représentant syndical qui demandait à me voir. Sur place, je fus estomaquer en l’attendant m’annoncer que pour lui, je m’étais moqué de lui. Que si j’étais vraiment mal dans mon service, alors j’aurais dû surcharger ma demande de mutation en demandant la France entière. Que, d’après lui, lorsqu’un agent était vraiment mal, il faisait tout pour partir et donc demandait tout poste en France. Et qu’en ne le faisant pas, je démontrais au contraire que tout allait bien et donc que le harcèlement que j’avais dénoncé était un mensonge.

Entracte : à ce stade, j’étais dans un état d’épuisement tant physique que moral totale. Cette LONGUE journée m’avait au moins appris une chose : en cas de harcèlement moral, il faut directement aller porter plainte auprès des services de police pour, au moins, qu’une plainte écrite soit actée. En suivant le traitement préconisé par l’Administration, vous laissez le temps à cette dernière de mettre en place sa défense. Et ne comptez pas sur les syndicats ou toute autre aide interne. Vous êtes seul, avec toutes les conséquences dramatiques que peut avoir ce genre de situation sur une personne fragile. Allez voir des personnes sans lien avec votre environnement professionnel direct.

En attendant le mouvement de mutation, je continuais mes missions, dans un climat délétère subissant intimidation et humiliation quotidienne. Pour faire face à cette situation, mon médecin personnel continuait à me prescrire des antidépresseurs. Et je m’accrochais au fait pour moi acquis qu’il s’agissait que d’une question de temps avant la fin de cette situation.

Et pourtant, il fallait être solide pour supporter le comportement ignoble de PP. De fait, se sachant désormais soutenu et couvert par sa hiérarchie, ce dernier se déchaina.

Les remarques humiliantes devinrent quotidiennes. Et, dans sa volonté farouche de détruire ma carrière, il commença à me remettre des comptes rendus écrits diffamatoires où il se présentait comme le véritable enquêteur des affaires que je suivais, celui qui trouvait tous les éléments à charge de l’enquête et me désignait comme l’incapable qui était passé à côté de tout. Ces documents infâmes, il les a gardé « précieusement » (selon ses termes) et fort de ces « preuves écrites » (sic !), il a réussi à me pourrir auprès de ma Direction, qui, de toute manière, est complice puisqu’elle ne m’a jamais offert la possibilité de démontrer les mensonges de PP pris, par eux, comme argent comptant.

Et pourtant, je continuais à lui démontrer qu’il mentait (à l’appui d’éléments concrets), perdant énormément de temps et d’énergie à reprendre ses calomnies pour rétablir la vérité. Fatigué de ce cirque et de ces échanges sans fin, j’y mettais un terme, estimant que je valais mieux que ces gamineries.

Le pire étant ses remarques orales infâmes, blessantes et débordantes de pure méchanceté qu’il dissimilait (de moins en moins) sous des reproches de nature professionnelle.

A un moment donné, afin de me protéger, je commençais à enregistrer les entretiens que j’avais avec lui.

Puis je découvris qu’il se plaignait que je lui manquais de respect et que je l’insultais.  Je le découvris lorsque ses comptes rendus indiquèrent par écrit des propos et une attitude que jamais je n’avais tenu.  Je lui répondais en rétablissant la vérité (après tout, je pouvais retranscrire avec exactitude nos échanges verbaux) et malgré ça, il me répondait « je maintiens les propos injurieux que tu as tenu à mon encontre ». Pourtant une simple écoute de l’enregistrement de ces échanges et la confrontation avec le compte rendu qui en était fait par PP aurait permis de rétablir la vérité : aucun manque de respect de ma part, contrairement à ce véritable fou furieux, et un pure tissu de calomnies actées par écrit. Et vraisemblablement présenté à ma hiérarchie qui s’est empressé de tout gobé avec complaisance. Dans l’Administration, le contradictoire n’existe pas. Seule la mise à mort fait frémir ces héritiers et nostalgiques du pétainisme.

A ce stade, je ne survivais que grâce aux antidépresseurs. Ils me donnaient l’impression que rien ne pouvait m’atteindre. Même les remarques incongrus ne m’atteignaient plus, comme lorsque PP m’indiqua que ma position assise devant mon poste de travail : « faut que ça cesse » (?).

En parallèle, privé d’aide et d’appui au sein de cette Direction, j’adressais un courrier à mon député et au défenseur des droits afin de les alerter sur ma situation. Ils me répondirent en me remerciant d’avoir pris le temps de leur écrire mais que ma situation ne relevait pas de leur domaine de compétence (je reconnais un certain désespoir dans cette démarche).

Je ne participais pas, cette année-là, au 4ème entretien professionnel prévu avec PP. Ce dernier profita de cette liberté d’expression pour détruire toutes mes appréciations positives précédentes et diminuer mon profil croix. Je faisais appel, croyant bêtement que des personnes tierces à cette Direction sauraient faire preuve de raison en constatant une telle dégradation d'appréciation d’une année sur l’autre. J’y reviendrai.

En mai 2018, le mouvement de mutation tant attendu était publié. J’étais confiant. Après tout, lors de ce que je croyais être ma dernière réunion de service, PP nous avait annoncé que l’un d’entre nous allait quitter son service. Je n’avais aucun doute sur le fait que c’était moi.

Je n’obtenais aucun poste.

Le coup fut particulièrement rude. Je sollicitais aussitôt un entretien avec le Directeur. Je souhaitais qu’il m’explique de vive voix pourquoi, alors qu’il avait la pleine latitude de m’affecter où il le voulait dans le cadre des mutations, il avait pu me laisser avec PP.

Il accepta ma demande d’entretien. Puis se désista au profit de sa sous-directrice.

Accompagné de représentants syndicaux, je me présentais à cet entretien.

Je fus reçue par elle accompagnée de la DRH et du chef de ma Division.

Très vite, je compris qu’en dénonçant le harcèlement moral dont j’étais victime depuis des mois, j’étais devenu un élément gênant à éliminer. La Direction faisait front commun avec PP et était prête à le défendre toute griffe dehors. Je croyais avoir affaire à des gens raisonnables, je réalisais que j’avais à faire à des fous prêts à tout pour couvrir l’un des leurs, quitte à bafouer les lois et la morale.

D’entrée, la messe était dite. En introduction, la sous-directrice me dit : « ce type de problème se règlent généralement par une mutation». Et la DRH d’appuyer ce propos en me rappelant qu’elle m’avait appelé et prévenu que ma liste de vœux n’étant pas assez étendu, qu’elle m’avait indiqué que je prenais le risque de rester à mon poste. Et que par conséquent, c’était ma faute si j’étais encore dans le service de PP.

Je répondais que, s’agissant de poste au choix et du fait que j’étais l’objet d’un harcèlement moral par mon supérieur hiérarchique, je n’avais pas compris qu’il s’agissait d’une menace réelle et que je ne voyais pas ce qui bloquait mon changement de poste.

La sous-directrice pris la parole. Elle m’indiqua que je devais faire attention aux propos que je tenais et que le terme harceleur était grave et pénalement répréhensible. Puis elle ajouta « M., on ne veut plus de vous ici ».

Je réalisais soudain que j’avais eu tout faux dès le départ. Qu’à la seconde où j’avais osé dire que j’étais victime de harcèlement moral, sans même chercher à savoir si c’était vrai ou faux (après tout, à aucun moment la hiérarchie n’a proposé une confrontation qui aurait permis de démontrer les mensonges de PP), ma Direction avait décidé de m'éliminer.

Jusque-là, naïvement, j’avais cru que le comportement de PP serait tôt ou tard sanctionné. Après tout, ce qu’il faisait était tout simplement mal. Or, face à moi, je ne voyais plus qu’une légion de damnés.

Suite à ce début d’entretien, et surtout épuisé tant physiquement que moralement suite à ces longs mois d’attaques et de dénigrements constants, je suivais le déroulé de ce ramassis de reproches (face à moi, j’avais quand même des personnes qui étaient à la limite de me reprocher d’exister) un peu hagard.

A l’issu de cette première phase d’entretien, les syndicalistes qui m’avaient accompagnés obtinrent le renvoi de ma demande de mutation dans les tuyaux avec engagement de cette dernière auprès de notre Administration Centrale de me garder si je n’obtenais pas de poste ailleurs.

Avant d’arriver à ce compris, la « légion des damnés » tenta aussi de m’imposer de demander à être ALD (A la Disposition du Directeur) dans les départements du 93 et du 94 où le manque d’agent était criant, et peu importe que je doive dans ce cas subir un allongement considérable de mon temps de transport et une baisse de salaire. Cette « première proposition » était alors accompagnée de la menace de me laisser dans le service de PP si je n’acceptais pas. Je refusais avec l’appui des syndicalistes présents.

Aucune des directions locales pour lesquels je dus postuler n’ayant de poste disponible, c’est à contrecœur qu’ils durent me conserver dans leur Direction mais à un autre poste.

Pour clore cette entretien long et douloureux, je décidais de prendre la parole et avertissait ce cortège de haut cadre qu’en agissant ainsi, ils protégeaient et encourageaient un individu extrêmement dangereux. Je leur indiquais qu’il n’allait pas en rester là, qu’une fois que je serai partie, il serait forcément en chasse d’une nouvelle victime à harceler. Mon laïus ne déclencha aucune réaction. La suite allait pourtant me donner tristement et tragiquement raison.

Suite à cette succession d’évènements, et bien que m’y étant refusé à plusieurs reprises malgré la dégradation de mon état tant physique que mental, j’étais arrêté par mon médecin pour deux semaines.

Le cœur lourd, je prenais sur moi et, à l’issu de mon arrêt, je décidais de ne pas revoir mon médecin et de reprendre le travail.

J’eu à supporter un dernier soubresaut de la haine de PP lors de l’entretien professionnel suivant au sein de mon nouveau service. A cette occasion, il me fut remis un document intitulé « fiche préparatoire à l’entretien professionnel » complété par ses soins. Pour une fois, je m’étais préparé et j’avais listé l’ensemble de mes travaux de l’année. Et comme je m’y attendais, PP s’était arrangé pour en attribuer une partie à d’autres agents via l’application de gestion des chefs de service (facile, il suffit de changer le nom).  Or, ces dossiers, je les avais traité et rédigé, et ils étaient à son visa depuis des mois. Il s’était contenté de les garder et de ne pas me les rendre. Ensuite, le « repreneur » n’avait eu qu’à indiquer son nom lors de l’envoi officiel de ces travaux pour s’en attribuer le mérite.

Pour les dossiers pour lesquels il ne lui avait pas été possible de procéder à cette manipulation, il indiquait que non seulement je n’avais pas fait grand choses dessus, mais qu’en plus, le peu qui avait été fait était de lui. Et il concluait par tout un florilège d’insuffisances professionnelles totalement diffamatoires.

J’ai fait lire cette fiche à des personnes tierces qui ne connaissaient pas le fond de l’histoire. Leur réaction a été direct : « mais il te hait ». Et effectivement, cette fiche est un véritable déluge de haine. Ce document confirme le fond malsain de PP. Sous le choc (encore mais j’ai dû mal à assimiler que des êtres aussi pourris puissent exister), j’acceptais la proposition de ma Direction de faire comme si cette fiche n’existait pas en échange de ma part de ne pas faire appel de ma notation qui, bien évidemment, validait les exactions de PP.

Quant à l’appel de notation que j’avais présenté concernant le 4ème (et dernier) entretien professionnel avec PP, la CAP Nationale se contenta d’adouber les propos mensongés de PP malgré l’ensemble de preuves que j’avais pris la peine de réunir. Par leur attitude complaisante et indigne, ces « hauts fonctionnaires » sont complices et donc coupables des évènements dramatiques survenus ensuite. De fait, suite à cette décision, PP a été conforté dans son sentiment de toute puissance et d’impunité. Si ces derniers avaient correctement fait le travail pour lequel ils sont plus que grassement payés, c’est-à-dire en examinant avec objectivité mon appel au lieu d’adopter uniquement la défense de leur chef de service, PP aurait peut être changé d’attitude.

Conclusion et épilogue

La fonction publique est devenue un no man’s land où les agents ne sont plus que des données statistiques. Le droit y est bafoué puisque l’administration se juge elle-même et qu’elle estime avoir toujours raison. 

Si vous rencontrez un pervers narcissique, je vous enclins à fuir sans attendre. Ces individus sont dénués d’empathie et aiment faire souffrir. Le mien se déclare lui-même comme quelqu’un de « très rancunier » (mon avis est qu’il n’en saisit même pas le sens, il est simplement bouffé par la haine).

N’attendez aucune aide interne. Allez directement porter plainte auprès des services de police.

N’ayez pas peur de vous mettre votre hiérarchie à dos en portant plainte : à partir du moment où un chef de service vous harcelle, considérer que toute votre hiérarchie vous harcelle.

Enfin, n’attendez aucune aide de vos collègues. Les réponses les plus entendues sont : « je ne veux rien entendre » et « je en veux pas d’ennui avec la hiérarchie ».

Un an et demi après mon départ, le service dirigé par PP présentait le triste bilan humain suivant :

-         Un agent s’est suicidé.

-         Un agent a été exfiltré.

-         Deux agents ont obtenu un détachement.

-         Deux agents ont obtenu une mutation (mais au même endroit : même direction, même bâtiment, il s’agit d’un simple changement de service).

Pour rappel, j’avais prévenu cette Direction qu’une fois que je serai partie, PP aurait besoin d’un nouvel exutoire à sa malveillance et à sa perversion malsaine. Je n’avais recueillie qu’un silence méprisant.

Un dernier point concernant les enquêtes internes : l’enquête interne, c’est encore mieux que les nettoyeurs de la mafia : après leur passage, le service enquêté est non seulement blanchit mais en plus son chef est félicité pour la qualité de sa gestion, le tout avec les excuses des enquêteurs venus bien malgré eux le déranger. Suite au suicide de mon malheureux collègue, il parait qu’une enquête interne aurait eu lieu ….

Epilogue : PP est toujours en place et heureux comme un pape (sauf quand il me voit : le fait que je respire encore est pour lui un terrible échec). Soutenu par sa hiérarchie, il espère une promotion.

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