C'est une interpellation gentille. Je ne cherche pas à polémiquer. Je transcris, ici, vite fait, mes observations. Mes tristes observations. Parce que Mediapart se veut différent, je croyais que Mediapart était différent. Or, concernant ce sexisme dans les medias (voir mon précédent billet) il est flagrant que Mediapart n'échappe pas à cette règle.
Voyez simplement les blogs recommandés régulièrement en Une par la rédaction de Mediapart: des hommes, rien que des hommes. On voit les femmes apparaître uniquement dans les "éditions" recommandées. Voilà qui sonne en moi comme un remake inconscient mais bien prégnant de "la femme aux fourneaux, l'homme au boulot". L'homme dans le registre du sérieux, du vital, donc, quand la femme, toujours, est maintenue dans le subalterne.
Fait chier.
Fait d'autant plus chier que certaines femmes, ici, se rangent volontairement dans le subalterne (les éditions). En ont-elles conscience ?
Oui, les femmes sont différentes.
Oui, les femmes n'ont pas les codes masculins (intellectuels, savants-sachants, décisionnels) perpétués jalousement de générations en générations.
Oui, les femmes de générations en générations intériorisent leur infériorité intellectuelle.
Oui, les femmes hésitent à prendre la parole, parce qu'elles ne se sentent pas à la hauteur (et ne sont pas, le plus souvent, de fait, à la hauteur).
Oui, les femmes abritent alors le plus souvent, inconsciemment soumises, leur parole derrière celle d'un homme.
Oui, le plus souvent les femmes trébuchent sur les mots, car la prise de parole ne leur est pas familière.
Mais qui les encouragera un jour ? Qui prendra le temps d'écouter leur différence, leurs mots ?
Qui acceptera d'aller à la rencontre de cette étrange étrangère qu'est la femme ?