Les personnges :
Dédé, mamie Zinzin, le gigolo, l'héritière, le fondé de pouvoir, le candidat, le trésorier, le candidat devenu président, le trésorier devenu ministre, l'épouse du ministre, le procureur, les journalistes maigres, un de mes voisins off, MAM, le petit personnel vertrueux, l'avocat de mamie Zinzin, les comiques politiques, une vieille voisine off, le super prédateur en statue de commandeur, les meuniers gascons et leurs fils.
A la mort de Dédé, la pauvre mamie ZINZIN finit de perdre la boule.
Le gigolo rapide et rusé accélère et finit de lui pomper le milliard, l’île et le reste.
L’héritière ulcérée attaque le gigolo qui prend peur et se débat aumilieu du flot.
De puissants secouristes proches du dossier le repèrent en perdition ; à moins que connaissant bien leurs appétits, il ne les appelle lui même à la rescousse.
Le Candidat et le trésorier secouristes, déjà bien en place chez mamie Zinzin se disent : si le gigolo a pu, pourquoi pas nous ? On repêche le gigolo, on l’évince et on s’occupe de la mamie en direct.
Le candidat devenu président et le trésorier devenu ministre mettent le gigolo en coupe réglée et lui assurent leur protection. Petite rétrocession perso pour les deux au passage.
Le candidat devenu président fait couvrir le gigolo par le procureur ami. Surtout, il fait laisser mamie Zinzin maîtresse de sa gestion ; la livrant ainsi aux mains de son entourage dont il s’est par avance assuré la maîtrise par le moyen qui suit.
De son côté, le fondé de pouvoir se dit depuis longtemps : si le gigolo y est arrivé pourquoi pas moi, pourquoi pas le bateau et un petit paquet pour payer les extras ?
Lui c’est un gagne petit, jusque là il est resté honnête par peur de perdre sa place. Sur le tard ce qu’il voit lui fait perdre la tête, il monte dans le convoi sans en être l’élément moteur. S’il devient fou, c’est que sa patronne l’est devenue, que le gigolo lui a éclairé une voie qu’il ne connaissait pas et que les deux autres ont fini de le faire craquer. Tout ce fric qui tombe et dont plus personne, même pas lui même ne sait à qui il est, tout ça le rend fou. Qui y résisterait ?
D’ailleurs, on sent bien, qu’il vient d’atterrir quand il explique à la mamie Zinzin qu’il a eu tort de prendre l’épouse du ministre. Lui n’a compris la manip qu’une fois le piège refermé. On ne peut lui reprocher que sa faiblesse et son petit appétit de voleur de pommes.
En tout cas, trop beau pour les vrais prédateurs. Le trésorier devenu ministre, prend en pogne le fondé de pouvoir empressé d’atteindre la mangeoire au point d’en perdre toute méfiance, et fait occuper la place en direct par son épouse. Au passage, il lubrifie bien les bons pertuis pour s’ouvrir la voie. (30 millions, pas devérification ni contrôle fiscal) Il devient un ami très sympathique, c’est même lui qui s’occupe des impôts de mamie Zinzin.
Le fondé de pouvoir est devenu l’homme de paille du trésorier ministre dont l’épouse assure le serrage de boulons dans la place.
Le dispositif est en place, l’opération capture de la tête de puits à fonctionné, il n’y a plus qu’à laisser cracher.
Le hic : les 2 journalistes maigres. Mon voisin chasseur me disait qu’il fallait toujours tenir les chiens maigres, ils n’enchassent que mieux.
Le hic, les limites de la loyauté du procureur à ses mentors et le fonds d’âme et de nature humaine qui lui restent peut-être. Il a peut être encore son père dont il ne veut pas entacher le nom pour sauver ces gens ? Qui sait ? Bref, trop c’est trop, là, il n’en peut plus, ilsaute du convoi.
Surtout, Il sait parfaitement qu’une fois les autres servis et partis, il se retrouvera seul au milieu du gué. C’est sa limite personnelle. A delà il redevient ‘’honnête’’.
Le hic, MAM qui peut être renvoie un vieil ascenseur et laisse discrètement faire le procureur. Quand les femmes vous renvoient l'addition, tout y est : intérêt et capital, frais de chancellerie et de dossier. C’est froid, long à venir et en général très douloureux. Passé 40 ans,tout le monde sait ça, apparemment pas lui.
C’est ça les intrigues de palais, il n’y a pas que les majordomes, il y a aussi les prime donne délaissées.
Sublime, MAM dans ce rôle de femme forte désavouée par un danseur mondain, lui aussi une sorte de gigolo qui au fond doit la révulser. On aime ces femmes là. Dieu sait s’il y en a tout autour de nous, de ces dures qui tiennent tout sur leurs épaules et que certains moindres sont incapables de calculer.
Le hic encore, les petits mais finalement grands personnages vertueux, profondément attachés à la maison Bettencourt, ulcérés par les mauvaises manières faites à leur patronne et dont le cœur leur commande de tenter de la défendre contre elle-même en révélant tout. Au fond leur vertu est admirable, ces gens sont étonnement vieux jeu, étonnement vieille France, ce sont des héros.
Claire, on vous comprend, en situation, on aurait aimé avoir votre force d’âme.
Il y a aussi l’avocat apparemment fourvoyé, celui de la mamie Zinzin. Celui là son cas est un peu plus compliqué, pourquoi s’est-il fourré dans une telle impasse ? Trop malin celui là pour s’être placé là sans une raison vraiment supérieure. Quels autres intérêts occultes défend t’il ? Quelle étanchéité assure t’il ?
Quelle autre voie ferme t’il à gauche ?
Le top dans le parachèvement du montage, c’est la mesure de protection désignant par avance le fondé de pouvoir comme seule personne habilitée à gérer la fortune de mamie Zinzin en cas de mise sous tutelle. Le fondéde pouvoir et derrière lui, l’épouse du ministre judicieusement placée aux manettes ; du moins avant que la pression ne la fasse se démettre.
Quant à mamie Zinzin, soit elle est gâteuse, soit elle ne l'est pas. A priori et tant que la justice ne l’a pas déclarée gâteuse, elle ne l'est pas.
Donc, elle devrait déjà être placée en garde à vue ou à minima par égard pour son âge déjà très sérieusement questionnée par la justice.
Comment se fait-il que personne n’ait encore rien demandé à la mamie Zinzin ni perquisitionné chez elle ? Après tout, c’est elle qui afraudé le fisc, blanchi des fortunes dans des paradis fiscaux. C’est elle qui est soupçonnée d’avoir corrompu des politiques.
Les plus marrants dans le tableau, ce sont les politiciens de second plan, ceux qui passent devant pour emboucher les trompettes de la renommée et de la vertu. Ceux là n’ont même pas le jugement nécessaire pour se tenir au sec. Eux tiennent les rôles comiques. Il en faut. On peut y voir l'infinie nuance de la palette de caractères des veules.
Pour finir, il manque un personnage, un grand ancien, initiateur de tout, une sorte de statue du commandeur, le super prédateur.Vivant ou disparu ? Un qui aurait inventé les moulins et dont les successeurs ne seraient que des héritiers maladroits ou triviaux.
Une vieille voisine me disait à propos d’une jeune fille qui envisageait de se fiancer qu’elle devrait se méfier car le père du futur était meunier.
Dans les campagnes gasconnes, tout le monde sait que les meuniers trichent sur le poids du grain et sur celui de la farine et qu’il faut encore se méfier de leurs fils car le vice saute la génération.
Bonnes vacances à tous, la suite du vrai feuilleton sera sans doute livrée par l'équipe Médiapart.
Bonne lecture à tous.