Arsenic (avatar)

Arsenic

Abonné·e de Mediapart

13 Billets

0 Édition

Billet de blog 2 août 2017

Arsenic (avatar)

Arsenic

Abonné·e de Mediapart

Dégraissons le mamouth privé (1) !

On nous rabâche les oreilles du surcoût pour les entreprises lié à un État tentaculaire ; Mais pourquoi les mêmes entrepreneurs ne militent-ils pas pour alléger les prébendes de certaines acteurs privés qui pèsent sur leurs frais généraux ? 1-Titres restaurant et autres rentes : 300 millions Euros détournés.

Arsenic (avatar)

Arsenic

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Supprimer les titres-restaurant

Comme usine à gaz contre laquelle jamais le MEDEF ne maugrée, les titres-restaurant1 se posent là : une fois abonnée à l'une des nombreuses centrales, l'entreprise doit acheter et payer comptant des titres papier qu'elle distribuent à ses employés bénéficiaires.

Ceux-ci les utilisent pour payer une partie de leur repas ou, plus exactement aujourd'hui, n'importe quelle denrée alimentaire dans pratiquement tous les commerces. Lesquels commerces doivent se coltiner la bureaucratie conséquente (découper, tamponner, collationner, bordereaux, …) pour être payé quelques semaines plus tard. Et, bien entendu, les émetteurs prennent leurs commissions (plusieurs %) aux deux bouts de la chaîne…..

Tout cela parce qu'au début de l'histoire le titre-restaurant était un moyen de paiement « attaché » pour garantir que les employés prenaient un repas chaud.
Tout ceci étant dépassé et nonobstant la tentative de « dématérialiser » ces titres, rien ne s'oppose à transformer cette prestation en une prime exonérée dans la limite du même montant (savoir, en 2016, 5,37 € par jour travaillé) versée directement de l'employeur à l'employé.
Bien sûr les émetteurs vont pousser des hauts cris, privés qu'ils seraient des rondelettes commissions perçues et de l'abondante trésorerie dégagée, sans compter les tickets non utilisées.

Le MEDEF serait même capable de protester contre cette simplification ! Et pourtant, un interlocuteur et des frais en moins pour le service paie, une corvée et des commissions ponctionnées en moins pour les restaurateurs et une souplesse totale pour les employés ; qui s'en plaindra ?

Supprimer les bons-cadeau, les chèques-vacances, les tickets CESU

Dans la même veine, de nombreuses prestations sont proposées via des titres, soi-disant toujours pour en canaliser l'utilisation. Enfin surtout pour récompenser un intermédiaire, quitte à provoquer un surcroît de paperasserie. Pensons en particulier aux services sociaux de certaines mairies qui doivent comptabiliser des centaines de tickets CESU de quelques Euros, par exemple ceux émis par les Départements pour leurs prestations ADPA ! Quelle gabegie au profit de quelques intermédiaires.

Quelques ordres de grandeur

En 2016, environ 800 millions de titres-restaurant ont été échangés pour une valeur de 6 milliards d'Euros en France. Sur ce montant, Les émetteurs (entreprises) ont payé, en moyenne, 0,7 % de commission d'émission, les restaurateurs (et autres commerçants) se sont fait délester de 3,5 % et que 0,5 % des titres étaient égarés ou périmés tandis que les délais entre émission et remboursement permettait 0,5% de bénéfices financiers. Il s'agit donc de 5% au total soit 300 millions d'Euros détournés de l'économie réelle, sans compter le coût de gestion des titres aux deux bouts de la chaîne.

1Ticket-restaurant est une marque déposée d'Endered

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.