Sécurité sociale : mettre fin à l'exception de l'Alsace-Lorraine
En étendant à toute la France la politique en vigueur dans ce qu'il faut appeler maintenant l'Alsace-Moselle ou, plus récemment, la Région Grand Est.
Voilà une évidence patente qu'il me démangeait d'exposer ; j'ai été doublé par deux spécialistes du sujet, savoir Martin Hirsch et Didier Tabureau dans un excellent et courageux papier paru dans Le Monde le 14 janvier 2017 (http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/01/14/creons-une-assurance-maladie-universelle_5062590_3232.html , réservé aux abonnés).
Le point de départ est le constat navrant des coûts de gestion des mutuelles complémentaires qui sont 4 fois plus élevés que ceux de la Sécurité sociale. D'en déduire, même avec des connaissances modestes en informatique et en organisation, que de réintégrer l'ensemble des remboursements dans le système de gestion de la Sécurité sociale moyennant une augmentation des cotisations (salariales et CSG?) générerait d'énormes économies de coûts administratifs et donc une baisse sensible des dites cotisations (ou prélèvements selon la novlangue du MEDEF).
Gros bénéfices de tous les côtés puisqu'un seul interlocuteur pour les entreprises et leurs services paie comme pour les médecins, hôpitaux et tous les professionnels de santé. Au passage plus d'obstacle à ce que les médecins privés accepte le « tiers payant » rejeté aujourd'hui au nom de la multitude de mutuelles à gérer (plusieurs centaines).
Et une ouverture pour clarifier la gestion tentaculaire de la CMU-C (prise en charge de la part complémentaire des bénéficiaires de la CMU) et du fonds CMU qui reverse 2,5 milliards d'Euros principalement issus de la TSA (taxe sur les assurances santé) dont 500 millions aux mutuelles.
Il ne s'agit que de 6 milliards !
Bien sûr, grosse désillusion pour les compagnies d'assurance : 6 milliards d'Euros de chiffres d'affaires qui s'envolent. En contrepartie, devoir traiter le problème des employés de ces mutuelles ruineuses.