Nous n'aurions pas dû être surpris ! Pourtant, les initiatives récentes de Trump ont provoqué partout une véritable sidération : le lâchage de l'Ukraine et l'humiliation de Zelensky, le vote contre l'Europe et avec la Russie et la Corée du Nord aux Nations Unies, le protectionnisme agressif avec les barrières douanières, l'attaque contre les institutions scientifiques au mépris des faits avérés auxquels se substitue la théorie fumeuse des "vérités alternatives" : ça fait beaucoup et ce n'est qu'un début, nous dit Trump lui-même. Alors que faire ?
Cette dérive des États-Unis vers une idéologie d'extrême droite populiste est évidemment aggravée par le personnage qui l'incarne : brutalité, arrogance, vulgarité, cynisme, mensonges permanents...et on pourrait aisément allonger la liste !
Pouvons-nous laisser faire ?
Je crois que cette question est dépassée. De nombreuses initiatives ont déjà été prises, au Canada et en Europe du Nord d'abord, puis chez nous. L'effondrement des ventes chez Tesla (Moins 50% en France) est un premier signal positif et spectaculaire. Et il y a aussi, notamment en Allemagne, ceux qui n'arrivent plus à se débarrasser de leur Tesla et qui ont mis dessus un autocollant sur lequel on peut lire: "Quand j'ai acheté ma Tesla, je ne savais pas qu'Elon Musk était devenu fou".
La question est plutôt de savoir quoi faire, quelle forme peut prendre un boycott des produits américains pour être efficace.
Contrer ce délire sur le terrain du mercantilisme
Il faut contrer le délire de Trump et de sa bande sur leur propre terrain : celui du mercantilisme.
Certains diront : "Il faut sanctionner Trump mais pas le peuple américain". Je ne suis pas d'accord. Trump n'est pas né dans le bureau ovale ! Il y est parce qu'une majorité d'électeurs américains l'y a (re)mis. Et ils n'ont même pas l'excuse de dire : "on ne savait pas". Ils connaissaient parfaitement la liste et la nature de ses méfaits entre 2016 et 2020. Il est donc indispensable qu'ils prennent un retour de manivelle au niveau de leur portefeuille.
Les ripostes gouvernementales ne suffiront pas : il faut que les consommateurs s'impliquent. Ils feront la différence.
Boycotter quoi?
Cela dit, il demeure que certains produits ou services sont plus faciles à boycotter que d'autres : il est facile d'aller ailleurs que chez McDo, de boire autre chose que du Coca, de fermer son compte Paypal, de se retirer du réseau social X. Dans d'autres cas, c'est plus compliqué : par exemple, la plateforme Spotify, qui a ses serveurs aux États-Unis, est en fait une entreprise suédoise. Souvent, des produits américains sont fabriqués en France ; Amazon a de très nombreux partenariats avec des boites françaises ; bref, il faudrait regarder au cas par cas. En revanche, parmi les bonnes idées : annuler un voyage aux États-Unis ou écarter les compagnies aériennes américaines et le faire savoir.
Vous proposez quoi?
Vous trouverez dans Facebook des groupes de boycott déjà en place. Si vous faites "boycott usa" sur Google (Google: pas facile à boycotter!) vous trouverez plein d'infos.
Et vous avez sûrement, vous aussi, plein d'idées : manifestez-vous, partagez, faites circuler !
Riposter là où le trumpisme nous porte préjudice
Les États-Unis sont-ils en train de sortir des voies démocratiques ? Pas sûr, même s' il est clair que le Parti Républicain est totalement contaminé par l'idéologie trumpiste.
Mais si la tentation isolationniste n'est pas nouvelle, elle ne s'était encore jamais manifestée avec un tel mépris à l'égard du reste du monde. Quant au renversement des alliances, il a de quoi inquiéter ; et je ne parle même pas du sabotage des efforts pour le climat.
Je pense que nous pouvons et devons riposter partout où le trumpisme nous porte préjudice ou essaye de déstabiliser nos valeurs, et partout où ça peut être efficace : reste à voir comment. Toutes les idées sont les bienvenues !
Roland Fauré
Parmi les prises de parole dont il faut absolument avoir pris connaissance :
En France: le discours du sénateur Claude Malhuret
Au Canada: le discours de Justin Trudeau